le secrétaire général d'Al Adl Wal Ihsane (AWI), Mohamed El Abbdadi; a fini par sortir de son silence, en livrant un discours transmis sur le site internet de la Jamaâ. Un message indiquant que l'association « ne fera pas de recul » et invitant ses disciples à ne pas réagir au sujet de la fermeture de certaines maisons des membres d'AWI par les autorités. La conférence de presse d'Al Adl Wal Ihsane (AWI) vendredi dernier s'est tenue au domicile de Mohamed El Abbdadi, mais le numéro un de la Jamaâ n'avait fait aucune déclaration, laissant le porte-parole Fathallah Arsalane et le chef du cercle politique Abdelouahed El Moutaouakil s'exprimer au sujet de la récente fermeture par les autorités de trois maisons appartenant à des membres d'AWI. Dans cette intervention publiée par le site Internet de l'association interdite mais tolérée, Mohamed El Abbadi commence par déclarer que depuis la création de la Jamaâ par Abdeslam Yassine, « l'Etat tente de la supprimer par des arrestations, des restrictions imposées aux membres en touchant à leurs moyens de subsistance, en les interdisant de leurs fonctions leur emploi et en fermant leurs maisons. La présence d'un membre dans une association n'appartenant pas à la Jamaâ est suffisant pour qu'elle se voit interdire d'exercer ses activités ». Le secrétaire général déclare sur ce sujet que « la méthode de persécution et de tentation, ainsi que la tentative de négociation ne présentaient aucun avantage », ajoutant que « le préjudice s'est élargi, au moment où la base appartenant au groupe s'est élargie à son tour ». Contestation modérée S'agissant de la fermeture des maisons, Mohamed El Abbadi évoque des « restrictions », lorsque la Jamaâ tente d'organiser ses activités dans des salles publiques. « Les croyants ont été contraints de se rencontrer dans leurs maisons respectives. Qu'est-ce qui viole la loi dans ce cas ? », Poursuit-il. Parlant de justice, Mohamed El Abbadi reconnait que « des tribunaux ont souvent jugé que la Jamaâ ainsi que ses réunions étaient légales et ne nécessitent pas d'autorisation ». Le discours du chef d'AWI était imprégné de formules rassurantes, émaillé par de nombreux appels à l'amour et à la réconciliation. Il se targue que son collectif « a contribué et ne cesse de contribuer à promouvoir la pensée modérée et écarte les gens de la pensée extrémiste ». Néanmoins, Mohamed El Abadi annonce que « la Jamaâ ne déviera pas de ses méthodes et ne gardera pas le silence », énumérant un certain nombre de problèmes d'ordre social que le pays connait. Il déclare que « le mutisme sur l'injustice est un crime qui nous rend responsables devant Dieu. Nous ne renoncerons pas à nous tenir aux côtés de la classe opprimée et des pauvres. Ils doivent être soutenus en prononçant les mots justes aux gouvernants » Et Mohamed El Abbadi de s'adresser aux autorités avec ces mots pénétrés de religiosité : « Qu'[ils] lèvent la main sur nous. Sinon, notre bataille avec [eux] ne se fera ni par les armes ni par les accrochages physique mais nous dirigerons plutôt vers Allah ». Autre point sur lequel a insisté le secrétaire général de la Jamaâ : sa devise. « Non à la violence, non à la clandestinité et non au traitement avec l'étranger ».