Le nouveau tandem de premiers ministres algériens, composé de Noureddine Bédoui et de Ramtane Lamamra, ont donné une conférence de presse, jeudi 14 mars, pour répondre aux questions des journalistes algériens. Le deux hommes y annoncent la formation d'un nouveau gouvernement composé de « technocrates ». Noureddine Bédoui, le premier ministre remplaçant d'Ahmed Ouyahia et son acolyte Ramtane Lamamra, actuellement vice premier-ministre (un poste qui n'existait pas) et ministre des Affaires étrangères ont fait face à des journalistes très remontés qui leur ont dit en face qu'ils n'estimaient pas que leurs réponses soit convaincantes. Le duo Bédoui-Lamamra s'est livré a une longue pléthore de démagogie vis-à-vis du peuple et des journalistes. « Nous avons entendu le message de la jeunesse, leurs revendications seront notre ligne directrice », a dit Noureddine Bédoui, concernant les revendications de la rue qui refuse le prolongement du 4ème mandat d'Abdelaziz Bouteflika et demande un changement de régime. Et pour les journalistes dont la parole s'est largement libérée depuis le début des contestations, les deux hommes ont estimé qu'ils joueront un rôle primordial durant cette période de transition. Ce qu'il faut retenir de la conférence Bédoui-Lamamra Durant cette longue conférence qui a commencé à 10 heures, Noureddine Bédoui a estimé que le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a apporté les réponses aux revendications du peuple. Le nouveau gouvernement, de transition, sera composé de technocrates et « le rôle du gouvernement aura une durée limitée », a dit le Premier-ministre. Il aura pour mission uniquement l'organisation et le suivi de cette période de transition qui durera maximum une année. « Le gouvernement sera formé à la fin de semaine ou au début de la semaine prochaine », a dit Noureddine Bédoui. Quant à la conférence nationale dite « inclusive » qui doit rassembler les Algériens de tous les fronts, Ramtane Lamamra a sous-entendu que l'opposition pourrait faire partie du gouvernement. « Il va falloir travailler ensemble », a dit le diplomate, alors que l'opposition s'est réunie la veille et a décidé de boycotter cette conférence inclusive décidée par Abdelaziz Bouteflika. Selon l'opposition, « en acceptant d'y prendre part, ce serait un signe d'approbation de la politique de la continuité ». Les journalistes présents à la conférence de presse ont demandé aux premiers ministres les bases juridiques sur lesquelles le président s'est appuyé pour prolonger son 4ème mandat. Ils ont, par ailleurs, demandé des explications sur les lettres du président. Celles dans lesquelles, il se présente aux élections de 2019 et la dernière en date où il dit ne jamais avoir voulu se porter candidat. Les fidèles du clan Bouteflika ont gardé leur sang froid face aux invectives des journalistes, même si visiblement les questions ne leur ont pas plu. Ils n'y ont pas simplement pas répondu. Noureddine Bédoui a chuchoté des mots à l'oreille de son vice premier-ministre après la question d'un journaliste algérien qui leur a dit qu'ils apportaient des non-réponses aux demandes du peuple, tout en disant qu'il ne voyait pas l'intérêt de cette conférence de presse.
