Depuis le début de la crise algérienne et surtout depuis la récupération du pouvoir par le général, chef d'état major Ahmed Gaid Salah, une véritable chasse aux sorcières a été engagée contre de nombreux hauts responsables et hommes d'affaires, proches de l'ancien régime, pour des raisons, entre autres, de lutte contre la « corruption ». A l'heure actuelle, ils sont 18 à avoir été inculpés depuis le début de la débandade algérienne. Depuis le 22 février date à laquelle la crise Algérienne a commencé, le pays est plongé dans un chaos historique. Une rébellion civile contre les tenants du pouvoir a provoqué des réactions inédites de ce dernier. Ainsi, dans ses premiers discours de diversion, le général Ahmed Gaid Salah a fait savoir que la justice allait s'occuper de cas de corruption, de dilapidation de deniers publics, de personnes tentant de comploter contre l'Etat… Du vice à la vertu… Rapidement, plusieurs hauts responsables et grandes figures du patronat se sont retrouvés interdits de sortie du territoire. Encerclés et incapables de s'échapper, c'est vers la case prison qu'ils se sont dirigés. Alors que cette opération de purge était censée calmer les esprits, ceux de la rue notamment qui exige que tous les représentants du pouvoir « assassin » partent, réclamant « justice » et réelle « démocratie », c'est l'effet contraire qui s'est produit. L'opinion publique a crié à la manipulation et aux règlements de comptes. A l'heure actuelle, ils sont 18 à être en détention, mais d'autres sont toujours dans l'attente d'un verdict de la justice. Voici la liste des hauts responsables et hommes d'affaires inculpés: Le 31 mars, Ali Haddad, l'ex-patron des patrons et PDG du 1er groupe de BTP en Algérie ouvrait le bal des placements sous mandat de dépôt. D'ailleurs la plupart des personnes inculpées seraient en lien avec son affaire. 21 avril: Said Bey, ancien commandant de la deuxième région militaire 22 avril: Issad Rebrab, l'homme d'affaires et patron très apprécié de Cevital, un conglomérat opérant entre autres dans l'industrie agroalimentaire et la grande distribution. 24 avril: Les quatre frères Kouninef, hommes d'affaires issus d'une famille proche de l'ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, propriétaires du groupe KouGC, spécialisé notamment dans le génie civil, l'hydraulique et le BTP. 5 mai: Said Bouteflika, frère et conseiller de l'ex président Abdelaziz Bouteflika 5 mai: Mohamed Médiene dit général « Toufik », ancien patron des renseignements algériens 5 mai: Le général Athmane Tartag, coordinateur des appareils sécuritaires et remplaçant du général Toufik au renseignements 6 mai: Hamid Melzi, ancien directeur de la Résidence d'Etat Sahel, en charge de la gestion des résidences d'Etat 9 mai: Louisa Hanoune, patronne du parti des Travailleurs, été placée en détention pour soupçons de complot contre l'Etat 12 mai: Hocine Benhadid, général à la retraite. Personne ne sait quels sont les faits qui lui sont reprochés mais il avait été très critique vis à vis de Gaid Salah dans la presse 10 juin: Mahieddine Tahkout, puissant homme d'affaires, patron d'une usine de montage automobile 10 juin: Billel Tahkout, homme d'affaires, vice-président du groupe Tahkout 10 juin Rachid Tahkout, homme d'affaires, associé de Mahieddine Tahkout 12 juin: Ahmed Ouyahia, leader du RND parti allié du parti d'Abdelaziz Boutelfika, et ancien Premier ministre remplacé pendant la crise algérienne. 13 juin: Abdelmalek Sellal, ancien chef de gouvernement algérien de 2012 à 2017. Il était pressenti pour mener la campagne devant garantir à Bouteflika un 5è mandat.