Ce n'est ni une usine, ni un port. C'est un centre d'excellence. Un lieu où la matière première, ce sont les cerveaux marocains, et où le produit fini pourrait être la souveraineté numérique du Royaume. La société française Onepoint, en partenariat avec les autorités marocaines, a décidé d'ancrer profondément ses racines technologiques dans la région Casablanca-Settat, avec un projet d'envergure : un centre dédié à la data et à l'intelligence artificielle, qui emploiera à terme 500 ingénieurs marocains. Une synergie publique-privée au service de la technologie Derrière ce projet, une signature : celle d'un protocole d'accord entre plusieurs ministères marocains, l'AMDIE (Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations) et Onepoint. Ce pacte n'a rien d'anecdotique. Il s'inscrit dans une stratégie plus large, celle du plan « Maroc Digital 2030 », qui vise à faire du Royaume une référence continentale dans les technologies de pointe. Mais au-delà des déclarations, ce centre sera un véritable laboratoire du futur, à la croisée des chemins entre l'intelligence artificielle, le traitement massif des données, et les intergiciels, ces outils souvent invisibles mais indispensables à l'architecture numérique moderne. 500 ingénieurs pour porter la vision Ce n'est pas tous les jours qu'un groupe étranger s'engage à créer 500 emplois qualifiés dans des secteurs aussi pointus. Pour David Layani, président-fondateur de Onepoint, le Maroc représente un vivier de talents qui ne demande qu'à être activé. Son ambition ? Faire du centre un espace de création de briques technologiques, avec une équipe marocaine à la manœuvre. Le message est clair : le Royaume n'est plus un simple terrain d'externalisation, mais un véritable partenaire de co-innovation, capable de produire localement des solutions globales. L'innovation au cœur d'une souveraineté numérique Du côté des ministres signataires, les discours convergent vers une idée commune : cette initiative est un levier puissant pour affirmer la souveraineté numérique du Maroc. Amal El Fellah Seghrouchni, en charge de la Transition numérique, voit dans ce projet un signal fort pour l'économie numérique nationale. Pour Ryad Mezzour, ministre de l'Industrie, il s'agit aussi d'un accélérateur pour la digitalisation des PME marocaines, souvent en retard dans leur transition. Quant à Karim Zidane, ministre chargé de l'Investissement, il insiste sur l'effet d'entraînement que ce type de projet peut avoir sur l'ensemble de l'écosystème technologique marocain : formation, recherche, entrepreneuriat, innovation. Une dynamique à forte valeur ajoutée. Un hub africain en gestation Ce centre n'est pas seulement un projet pour Casablanca-Settat. C'est une brique dans un édifice plus grand : positionner le Maroc comme le hub technologique de l'Afrique francophone. En attirant des investisseurs internationaux comme Onepoint, le Royaume construit peu à peu une image de plateforme stable, compétente et compétitive pour l'innovation. Avec un marché mondial de l'IA estimé à plus de 1.500 milliards de dollars d'ici 2030, le pays ne veut pas rester spectateur. Il veut coder, modéliser, sécuriser, transformer... en somme, participer à écrire l'histoire du numérique.