Rachid Braz a été arrêté en 2001 pour meurtre avec préméditation. Son dossier a été alourdi par d'autres chefs d'inculpation : tentative de défigurer un cadavre, dissimulation de cadavre, trafic, voies de faits… sans oublier les témoins qui ont validé la thèse de la police d'Oujda qui l'a écroué. Né en 1982 à Ahfir dans l'Oriental, Rachid Braz purge une condamnation à mort qu'il a du mal à accepter. Il a été arrêté alors qu'il n'avait que 18 ans et dit avoir commis son crime « par inconscience». Quoi qu'il en soit, Bakhta, sa victime a fini son périple sur terre dans un puits. Et lui, dans un trou à Kénitra. Destins croisés. «Je savais que mon histoire avec Bakhta et ses fils allait mal finir. Je l'ai d'ailleurs toujours su. Mais il était hors de question pour moi de vider les lieux, de leur laisser ma place. Nous étions tous des trafiquants dans l'essence en contrebande que l'on acheminait d'Algérie. Elle et ses fils voulaient me faire déguerpir. Mais je leur ai tenu tête. C'est cela le début de mon affaire avec Bakhta, et c'est pour cette raison qu'elle est morte.» Rachid Braz n'a jamais nié le meurtre de cette femme prénommée Bakhta qui habitait à Oujda à quelques encablures de là où Rachid faisait son trafic d'essence. Il ne nous a pas accordé cet entretien pour dire comme tant d'autres qu'il est innocent. Non, Rachid Braz veut juste nous expliquer que si meurtre il y a eu, c'est «parce qu'il ne pouvait plus rien faire d'autre pour se tirer des problèmes» que lui causait Bakhta.