Alors que l'intelligence artificielle s'impose dans le quotidien numérique, une nouvelle tendance émerge chez les plus jeunes : utiliser les chatbots comme source d'information principale, souvent au détriment des médias classiques. Selon le rapport le rapport annuel du Reuters Institute, publié ce mardi, les outils conversationnels dopés à l'IA, comme ChatGPT, sont de plus en plus sollicités pour suivre l'actualité, notamment par les moins de 25 ans. Pour 15 % d'entre eux, ces outils surpassent désormais la presse en matière d'information Basé sur une vaste enquête menée par YouGov auprès de près de 97 000 personnes dans 48 pays, ce rapport est une référence en matière d'observation des usages médiatiques. Il révèle que 7 % des sondés utilisent régulièrement des IA pour s'informer. Ce chiffre grimpe à 12 % chez les moins de 35 ans, et atteint 15 % chez les plus jeunes. ChatGPT arrive en tête des outils utilisés, devant Gemini (Google) et Llama (Meta). Ces plateformes attirent par leur capacité à adapter le contenu : résumés rapides d'articles (27 %), traductions automatiques (24 %), recommandations personnalisées (21 %) ou encore réponses à des questions d'actualité (18 %). Malgré cet engouement, la méfiance persiste. Une large partie des sondés préfère que l'information reste sous contrôle humain, craignant un manque de transparence et de fiabilité dans les contenus générés par l'IA. Parallèlement, les médias traditionnels s'interrogent sur leur avenir dans ce nouvel écosystème. Certains ont noué des partenariats avec des entreprises de l'IA pour monétiser leurs contenus, tandis que d'autres ont engagé des poursuites judiciaires pour protéger leurs droits d'auteur. Au-delà de l'IA, le rapport confirme une tendance lourde : la perte d'audience des médias traditionnels au profit des plateformes vidéo et des réseaux sociaux. Chez les 18-24 ans, 44 % privilégient aujourd'hui les contenus audiovisuels diffusés sur TikTok, Instagram ou YouTube. Cette mutation profite aux influenceurs et créateurs de contenus, devenus de véritables relais d'information, parfois même politiques. Le rapport souligne que des figures populistes comme Donald Trump préfèrent s'adresser à leur public via des podcasteurs ou des youtubeurs, contournant ainsi les circuits médiatiques classiques.
