« Le Maroc confirme sa trajectoire ascendante dans la chaîne de valeur technologique mondiale avec l'inauguration officielle du Centre de Recherche et Développement d'Oracle, un projet majeur qui vient renforcer la place du Royaume en tant que hub numérique stratégique pour l'Afrique et au-delà », estime le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, lors de l'inauguration. De son côté, Amal El Fallah Seghrouchni, ministre de la Transition Numérique et de la Réforme de l'Administration a noté « l'inauguration du Centre de recherche et développement d'Oracle Maroc marque une étape importante pour notre écosystème numérique. Il s'agit d'une initiative ambitieuse qui contribue à la création d'emplois qualifiés pour les jeunes talents marocains, tout en développant des compétences clés dans des domaines stratégiques comme le cloud, le digital et l'intelligence artificielle ». Fruit d'une vision industrielle partagée entre le gouvernement marocain et le géant américain du cloud computing, ce centre marque un investissement structurant dans un domaine à haute valeur ajoutée. « Le Maroc devient un acteur actif, producteur de solutions, et non un simple terrain d'atterrissage de projets. », a ajouté Aziz Akhannouch. Un vivier de talents pour la tech marocaine Le centre, basé à Casablanca, emploie déjà plus de 320 ingénieurs et prévoit d'atteindre 600 collaborateurs d'ici fin 2025 et 1 000 d'ici 2026, selon Pascal Sero, vice-président du centre Oracle Maroc. Ce rythme soutenu témoigne de l'ampleur du projet et de son potentiel d'impact direct sur l'emploi hautement qualifié. « Ce qui est remarquable, c'est que ces talents sont pour certains issus de grandes écoles marocaines, et pour d'autres, revenus de l'étranger pour participer à ce projet collectif », a souligné Amal El Fallah Seghrouchni,. Une dynamique saluée également par Pascal Sero, qui souligne que « plus de 80 ingénieurs expérimentés ont été recrutés sur les 12 derniers mois, dont beaucoup après des parcours à l'international, notamment en Europe et en Amérique du Sud ». Ce retour des compétences témoigne de l'attractivité nouvelle du Maroc en tant que terre d'innovation. « Nous avons dépassé les 5 000 candidatures pour les PFE cette année, et nous avons dû augmenter le nombre de postes prévus de 240 à plus de 330 », précise encore Sero. Décentralisation et inclusion territoriale Oracle adopte une logique de maillage territorial en dehors des grands centres urbains. Près de 40 % de ses effectifs sont déployés hors de Casablanca et Rabat. L'ambition est d'étendre les activités vers Agadir et dans le nord du pays dans les 3 ans à venir. « Ce développement répond à notre volonté de démocratiser l'innovation sur l'ensemble du territoire national », a précisé Amal El Fallah Seghrouchni. Elle a ajouté aussi que « C'est aussi un signal de maturité pour l'économie marocaine, qui ne concentre plus ses leviers de croissance uniquement dans les métropoles. » Cette stratégie répond à un enjeu central pour le gouvernement : l'équité territoriale dans l'accès à l'emploi technologique. C'est également un outil de lutte contre la fuite des cerveaux, en proposant des carrières technologiques de haut niveau directement au Maroc. Formation et certification Au-delà de l'emploi, Oracle s'engage dans une dynamique de structuration de la filière numérique. Le centre s'appuie sur une coopération étroite avec les universités marocaines, en particulier à travers la mise en place de programmes de recherche appliquée, le soutien aux doctorants (notamment en partenariat avec l'UM6P), et la montée en compétence des enseignants-chercheurs. « Nous visons jusqu'à 20 000 certifications par an à travers nos programmes, en collaboration avec le ministère. Ces compétences sont transférables, au service de tout l'écosystème tech local », précise Pascal Sero. Cette logique d'écosystème ouvert distingue ce centre des simples implantations offshores. Oracle ambitionne ici d'accélérer la création de valeur locale, via la formation d'un capital humain compétitif à l'échelle internationale. Le centre marocain rejoint le cercle très fermé des dix sites mondiaux R&D d'Oracle, qui comptent essentiellement des implantations aux Etats-Unis et au Mexique. « Ce choix traduit une confiance stratégique dans le potentiel du Maroc », a souligné Akhannouch. Selon Pascal Sero, les équipes marocaines sont intégrées dans le cycle global de développement de produits, dans des secteurs clés comme l'industrie, le retail, la cybersanté et le cloud. « Nous ne sommes pas une filiale technique : nous contribuons directement à l'innovation mondiale d'Oracle », a-t-il conclu.