Système informatisé de la CNSS A l'intérieur de la Caisse nationale de sécurité sociale, les cadres ont l'habitude de dire sur le ton de la plaisanterie que : «quand les déclarations marchent, tout va bien». Les procédures sont accélérées désormais avec la mise en place d'un système de déclaration via Internet. En phase de test pourle moment, il devrait être disponible dès la fin novembre. Il ne s'agit pas d'une simple déformation du célèbre adage qui a pour coutume de dire que «quand le bâtiment va, tout va». Ils savent que sans déclaration de salaires, la santé financière de la Caisse risque d'en pâtir. C'est compte tenu de ce rôle crucial que la décision a été prise par l'organisme de la sécurité sociale afin de rendre plus efficace cette tâche. Aussi sera-t-il mis en place un système de déclaration de salaire en utilisant les nouvelles technologies de l'information. Le système est actuellement en phase de test. Il devrait être opérationnel, selon un des responsables du projet, à la fin du mois de novembre. Pour l'heure, une vingtaine d'affiliés de la Caisse ont été invités à servir aux besoins des tests du nouveau système. La même source souligne qu'ils ont été choisis au hasard. Il y a deux semaines, un séminaire a été organisé en vue de leur présenter le mode de fonctionnement de la déclaration via le réseau internet. Ils continueront cependant de faire leurs déclarations par le canal traditionnel. Si les résultats de la phase test s'avèrent concluants, le système ne tardera pas à être généralisé à l'ensemble des entreprises affiliées qui y adhéreront volontairement. Il y aura des campagnes de recrutement pour amener les entreprises à adhérer au nouveau système. Des séminaires de formation seront également organisés. Le système sera composé de deux volets ayant des fonctionnalités différentes. Il s'agit d'un échange de données informatisées (EDI) et d'un échange de formulaires informatisés (EFI). Le premier, l'EDI, est destiné aux grandes entreprises. En effet, il est plus lourd à mettre en œuvre et nécessite des moyens, notamment des logiciels, à la mesure de leurs fonctionnalités. L'EDI cible ainsi les entreprises ayant un système déjà informatisé de traitement des salaires et des déclarations à la Caisse nationale de sécurité sociale. Ceci nécessitera l'implémentation de clés capables de sécuriser cet échange de données que cela suppose. Il s'agit d'un système semblable à ceux existants chez les banques et qui permet un cryptage des données depuis l'envoyeur. De cette manière, il n'est pas possible d'intercepter les données puisque leur lecture ne sera possible que dans le système ayant les clés nécessaires pour leur relecture. Dans ce cas de figure, il s'agit des installations même de la Caisse nationale de sécurité sociale. Cependant, il existe plusieurs logiciels de comptabilité sur le marché ce qui rendra difficile cet échange de données. Mais, d'après la même source, des produits devraient être disponibles sur le marché afin de pallier pareil problème. Il s'agit de petits programmes appelés dans le jargon des professionnels du commerce électronique des moulinets. Selon toute vraisemblance toutes les mesures sont prises pour que l'EDI fonctionne dans assez peu de temps. L'EDI offrira également la possibilité à ces “gros comptes”, de pouvoir télécharger le bordereau de déclaration des salaires. Il en est de même pour les allocations familiales qui pourront bénéficier du même traitement et dans les mêmes conditions de convivialité. Dans l'avenir, la possibilité sera également offerte aux entreprises de faire des paiements électroniques. Aujourd'hui, cette éventualité est également dans une phase assez avancée, avec plusieurs banques de la place. Sans doute, il s'agirait de la plate-forme de Maroc Télécommerce, dans laquelle plusieurs établissements bancaires sont actionnaires. Le second volet, c'est-à-dire, l'échange de formulaires informatisés, est destiné aux petites entreprises. Il ne nécessite pas une sécurisation des postes de connexion des affiliés. En outre, il diffère du premier par la non-automatisation du traitement des données. Ces dernières, dans le cas de l'EFI, proviennent d'une saisie de la déclaration et un calcul peut- être manuel. C'est donc en toute logique qu'il est destiné aux petites et moyennes entreprises qui n'ont pas encore un système informatique de traitement de leurs déclarations. Pour ce qui concerne l'EDI comme pour ce qui est en liaison avec l'EFI, les entreprises n'auront pas à payer un dirham supplémentaire pour se connecter à la CNSS. Seuls seront à leur charge les frais de connexion Internet normaux. L'investissement devra donc porter en tout et pour tout sur les programmes permettant l'échange de données et la sécurisation de la connexion. En d'autres termes, pour une entreprise possédant déjà le matériel informatique nécessaire, il s'agit d'une chose faisable sans efforts supplémentaires. Ce qui vient conforter les responsables de la caisse sur l'ensemble des avantages d'une telle rénovation. A ce propos, explique la même source, la Caisse bénéficie d'une célérité dans la prise en charge des déclarations, ce qui est une manière de conforter sa trésorerie. Par ailleurs, pour les entreprises, les déplacements et les inconvénients d'une déclaration manuelle sont du coup évités. Elles sont, en effet, dispensés de l'usage du papier. D'un autre côté, les responsables de la Caisse perçoivent dans le nouveau système un moyen de réduire les risques d'erreurs. Le transfert d'un support à un autre peut être à l'origine d'énormes risques d'erreur. C'est dire que les arguments en vue de convaincre les entreprises pour l'adoption des nouvelles technologies dans leurs rapports avec la CNSS ne manquent pas. Rendez-vous est donné à la fin du mois de novembre.