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IMMIGRES MAROCAINS EN CATALOGNE : Pile ou face
Publié dans La Gazette du Maroc le 09 - 07 - 2007

En Catalogne, les Marocains sont les plus représentatifs de toutes les communautés d'immigrés. D'ailleurs, ils représentent toujours la collectivité la plus nombreuse d'étrangers en Espagne, et 76,51% du total des personnes en provenance du continent africain. Ils ont connu une croissance que nous pourrions qualifier de stable, compte tenu de la considérable augmentation qui s'est produite lors de la procédure de régularisation à partir de 1985 et qui s'est poursuivie durant cinq autres phases de régularisation. Après le Maroc, on peut trouver les citoyens de certains pays de l'Union Européenne comme la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Portugal, la France et l'Italie, dont les ressortissants sont les plus nombreux. Mais les conditions de travail et les types de main d'œuvre, ne sont pas les mêmes pour tous. Entre humanitaire et économique, voyage au cœur de la communauté travailleuse marocaine à Barcelone et dans la région de Catalogne. Reportage.
La Confédération Générale du Travail en Espagne, insiste sur les six phases de régularisations des émigrés, qu'a connues l'Espagne depuis 1985, pour parler de la place de choix qu'occupe la politique du travail des émigrés dans la politique globale de l'Espagne. Entre flux migratoire grandissant, les problèmes liés à la clandestinité et le besoin de cette manne de main d'œuvre venue d'ailleurs, surtout du Sud (Afrique et Amérique Latine), l'Espagne doit aussi faire face à des politiques diverses dans une logique qui prend en compte les régions autonomes. Et la Catalogne est un bel exemple du genre.
Plusieurs programmes de la Commission européenne ont vu le jour depuis au moins une décennie, pour définir quels étaient les acquis et les avancées en termes d'immigration et d'intégration en Catalogne avec la capitale locale Barcelone, en point de mire. Cette année, la même région fait l'objet d'un vaste projet d'étude pour évaluer la situation globale des immigrés dans la région.
La communauté européenne et la Catalogne
Et c'est dans ce cadre que nous nous penchons sur la communauté marocaine, entre Barcelone et les zones avoisinantes, pour nous arrêter sur quelques exemples vivants de l'immigration marocaine, dans l'une des régions d'Espagne les plus prospères.
Jordi Hereu, l'actuel maire de Barcelone, peut se vanter de la situation de l'immigration à Barcelone. Quand en septembre 2006, Joan Clos, l'ex-maire est nommé ministre du Commerce, du Tourisme et de l'Industrie dans le gouvernement Zapatero, et abandonne ses fonctions de maire au profit de son successeur, il laisse derrière lui une région en règle. Une région qui aura, elle aussi, vécu six vagues suivies de régularisations, et qui emboîte le pas au discours socialiste de la majorité au gouvernement. Discours qui précisent en toute clarté dans ce processus complexe d'intégration par le travail, que les «clandestins répondant aux exigences de séjour préalable et de travail effectif ou de possibilité d'embauche, n'auront qu'un permis de résidence valable pour la durée de leur contrat de travail». C'est le cas de beaucoup de Marocains de Barcelone. Et dans cette politique, il faut souligner très vite que les socialistes du PSOE, comme les conservateurs du PP (Partido popular), préfèrent des immigrés alimentant les rentrées fiscales et le budget de la sécurité sociale. «Des consommateurs inactifs de services sociaux grevant le budget de l'Etat, ne seraient pas les bienvenus.» Cette phrase entonnée avec véhémence par les deux groupes opposés devant le Congrès espagnol a présidé au sort de nombreux Marocains.
Pour plusieurs Marocains de Barcelone et de sa région de Tarragone, Reus à Girona, le chemin à la légalisation n'a pas été possible. Pourquoi ? Ce qu'il faut savoir, c'est que les nouvelles lois en vigueur en Espagne, depuis la dernière régularisation, prévoient ce qui suit : « Pour recevoir un permis de séjour d'un an, (qui peut être renouvelable), les clandestins devront prouver qu'ils sont en Espagne depuis six mois ou plus, disposer d'un contrat de travail d'une durée d'au moins six mois aussi ( et c'est à l'employeur qu'il reviendra de le présenter aux autorités) et cotiser à la sécurité sociale. Les secteurs de l'agriculture, de la construction, de l'hôtellerie et les travaux domestiques, bénéficieront de flexibilité dans l'application de ces critères de base.» Voici, en toute clarté, ce qui se dégage des textes fournis par la mairie de Barcelone.
Et de fait, la régularisation de 2004 a été soumise à ces directives comme le souhaitaient gouvernement et syndicats. Elle a donc été liée aux capacités du marché du travail, «à la consolidation de la sécurité sociale et à la hausse des rentrées fiscales découlant de la réduction du travail au noir», comme l'explique un membre du syndicat socialiste du travail. La régularisation paraît moins humanitaire qu'économique. C'est le cas de Brahim, originaire de Nador qui bosse comme serveur au noir dans une ruelle, pas loin de Las Ramblas, au centre de Barcelone : «Je n'ai pas pu accéder au permis de travail, même d'un an, parce que je venais d'arriver en Espagne, clandestinement. J'ai raté une belle occasion et j'espère que bientôt il y en aura d'autres pour me procurer des papiers. Là, je suis sous-payé, mais si j'avais mon permis d'un an, les choses seraient différentes. Je peux avoir le téléphone, l'électricité et même le droit aux soins comme mes amis, avec qui j'habite». Brahim habite pas loin de Bario Gotico, un concentré touristique pas loin du port, aux attraits urbains évidents, mais où le délabrement flirte avec l'insécurité, par endroits.
L'agriculture, reine de l'embauche
Quand on dit habite, on entend qu'il est hébergé, moyennant une somme d'argent, par d'autres Marocains, qui, eux, ont un permis de travail. Heureusement pour lui, son patron est d'origine marocaine. Mais qui ne rechigne pas à l'exploiter, profitant de son statut de clandestin. Et des comme Brahim, selon ses propres dires, sont nombreux à Barcelone. Pourtant, les lois stipulent clairement que «les patrons qui reconnaîtront avoir embauché des sans-papiers, ne seront pas sanctionnés s'ils les affilient à la sécurité sociale et leur offrent un contrat de travail.» Dans la même foulée, d'autres facilités sont de mise car, toujours selon les documents fournis par la mairie de Barcelone : «Les clandestins qui dénonceront des pratiques abusives et illégales de leur employeur, pourront bénéficier d'un permis de séjour provisoire pour rechercher un emploi.» Mais pour Brahim, c'est un fait impossible : «personne ne peut dénoncer son patron. Tu es rayé de la liste, et même avec un permis de travail et de séjour provisoire, tu ne trouveras plus de travail».
Aux alentours de Barcelone, lors de plusieurs visites, dans des fermes, le constat est le même : les conditions de travail sont des plus humaines. Logements, salaires fixes qui répondent aux standards mis en place, horaires définis, situations sanitaires en règle… bref, à y voir de près, et en ce qui concerne le côté face du travail des immigrés, la Catalogne a réussi son pari d'intégration. Aziz travaille comme saisonnier dans la cueillette de fruits. Régularisé en 2004, il vit dans la banlieue de Barcelone où il a, dans un sens, enterré son statut d'immigré irrégulier, pour arborer celui de nouveau travailleur en règle : «C'est ma troisième année dans cette ferme. Je travaille ici, parce que j'ai lié des liens avec les propriétaires de la ferme qui me font confiance et savent que je suis réglo. Ils savent que j'ai une famille au Maroc et que je dois travailler pour la nourrir. Avant, je vivotais d'un petit boulot à un autre, mais avec mes papiers, j'ai pu louer avec trois autres amis, eux aussi Marocains. Nous nous déplaçons dans une voiture que nous avons achetée à deux avec un autre, mais qui travaille ici dans la même ferme. Et en septembre je rentrerai au Maroc pour dix jours, avant de reprendre le travail dans une autre ferme».
Sur place, on peut aussi rencontrer beaucoup de mécontents, qui estiment que leurs salaires sont insuffisants et qui dénoncent les partis pris. Et de fait, pour un salaire mensuel variant entre 900 et 1200 Euros, les «en règle» n'ont pas assez de marge de manœuvres. «C'est peu, et la vie est chère ici à Barcelone, explique Larbi, un natif de Settat, qui travaille dans le bâtiment. Quand tu as payé ta part de loyer (environ 200 Euros par personne) et tu déduis les frais d'eau, d'électricité, de téléphone et des transports (environ 200 Euros), il y a la vie de tous les jours, la nourriture et les soins, il reste peu pour les économies. Avec 300 Euros par mois d'économie, je n'irai pas bien loin en rentrant définitivement au pays. Alors qu'à travail égal, les enfants du pays peuvent gagner jusqu'à 2000 Euros par mois» Ceci dit, la situation n'est pas aussi dramatique que l'on veut bien le croire : « beaucoup d'entre nous n'ont pas d'enfants et s'en sortent très bien. Vous savez, on vit en communauté, on cotise pour le loyer, les transports et parfois on se soigne seuls, sauf accidents. Alors, on peut mettre des sous de côté, et penser à un projet au pays, une fois rentré». Reste que pour les syndicats locaux, les salaires des travailleurs, immigrés ou autochtones, ne sont pas si disparates que certains travailleurs issus de l'immigration l'affirment : «Faites un tour à las Ramblas, entrez dans un café et vérifiez par vous mêmes : Marocain ou Espagnol, à travail égal, touchent le même salaire».
Des Catalans et des immigrés
2006 aura été une année charnière dans les débats sur l'immigration en Catalogne. Que ce soit lors des campagnes électorales qui ont précédé le Référendum du 18 juin 2006 sur le statut d'Autonomie de la région, que lors de celles pour les législatives du 1er novembre dernier, les débats sur les immigrés ont tenu le haut de l'affiche. Pour s'en convaincre, il faut se référer à un sondage d'opinion réalisé peu avant les élections du 1er novembre 2006 par un organisme qui relève du gouvernement autonome de Catalogne. Les résultats ont été des plus éloquents : l'immigration figure à la tête des préoccupations des Catalans avec 22,5% des sondés, avant celui du logement estimé à 14,7 %, de l'emploi qui s'élève à 8 % et la sécurité évaluée à 6,9 %.
Après le 18 juin 2006, le jour où les Catalans ont approuvé à une très large majorité le statut d'Autonomie, il revient donc à la région de gérer des dossiers comme l'immigration, la justice, la sécurité et les relations extérieures. Et l'immigration vient en premier puisque la Catalogne accueille plus d'un million d'immigrés sur une population avoisinant les sept millions. Et le problème qui se pose est celui d'absorber le flux migratoire et d'assurer du travail pour tous. Il faut aussi souligner que la politique de la Catalogne dans le domaine de l'intégration des étrangers, a donné quelques bons résultats, malgré d'autres cafouillages. Selon les chiffres qui nous ont été communiqués par la mairie de Barcelone, «les étrangers représentent aujourd'hui 11,41% de la population catalane contre 1% il y a seulement dix ans et 24,8% de l'ensemble des étrangers établis en Espagne.» Et ceci, est dû en partie à l'économie de la région où le taux de chômage est inférieur à la moyenne nationale, estimé selon les derniers chiffres à 6,6%, contre 8,7% ailleurs.
Toutes ces données sont sous-tendues par une croissance économique qui se porte très bien avec 3,1% en moyenne du PIB depuis dix ans.
200.000 Marocains en Catalogne
La région la plus prospère d'Espagne, a su attirer le plus grand nombre d'immigrés marocains. Selon des chiffres officiels qui nous ont été fournis par la Mairie de Barcelone, les Marocains arrivent en tête de la communauté immigrée en Catalogne, avec 200.000 personnes, avec une précision de taille. C'est que ce chiffre ne comprend pas ceux qui n'ont pas encore obtenu le permis de résidence légal. Les Marocains sont largement devant des immigrés venus d'Amérique Latine, d'Asie et d'Europe de l'Est. Mais ce grand nombre n'est pas du tout un avantage pour les Marocains. Avec le nouveau statut d'autonomie, la région de Catalogne s'occupe librement et intégralement de son immigration, «en délivrant elle-même les permis de travail aux étrangers». Des voix, surtout celles des nationalistes catalans, se sont élevées pour que le gouvernement autonome serre les boulons et durcisse le processus de régularisation. D'ailleurs, l'essentiel du débat actuel, surtout avec la saison estivale qui bat son plein, verse dans le sens d'un bras de fer entre nationalistes et libéraux. Dans ce sens, un parti nationaliste catalan ira même jusqu'à proposer l'approche prônée par le nouveau Président de la France, Nicolas Sarkosy, prônant une «immigration choisie et non pas subie». Le parti nationaliste «Convergence et Union» (CiU) a même fait de ce point son cheval de bataille, pour sa campagne électorale pour les échéances législatives du 1er novembre 2006. Son leader, Artur Mas, a clairement signifié qu'il était en faveur d'une « immigration choisie» et pour la sélection des immigrés dans leur pays d'origine. Ce qui veut dire, que les immigrés qui viennent en Catalogne, doivent être d'abord « sélectionnés à l'étranger» lors de la présentation du programme de sa formation pour les élections régionales catalanes. Il est même allé jusqu'à proposer l'instauration d'un système à points «pour évaluer le degré d'intégration de chaque immigré aussi bien les nouveaux arrivants que ceux qui sont établis en Catalogne depuis un certain temps». En clair, c'est sur la base des points recueillis que les immigrés, ayant réussi ce périlleux examen, pourront prétendre à bénéficier des avantages sociaux et politiques qu'offre la Catalogne. Quoi qu'il en soit le parti nationaliste CiU s'est retrouvé seul dans l'arène politique, puisque la classe politique dans sa majorité s'est élevée pour dénoncer une «proposition périlleuse et contraire aux valeurs prônées depuis toujours par cette région ouverte du bassin méditerranéen» et «ramène la catalogne à l'époque du féodalisme».
L'Espagne, championne du monde de l'immigration
Selon Eurostat, les dernières statistiques de l'Union européenne, indiquent qu'en 2003, l'Espagne a absorbé 35,2% de l'immigration annuelle nette, incluant les arrivées et les départs des 25 pays de l'Union, soit 594.300 immigrants sur un total de 1.688.400. L'Espagne occupe ainsi la première place des pays d'accueil, avant, dans l'ordre, l'Italie (30,3%, 511.200 immigrants), l'Allemagne (8,6%, 144.900), le Royaume-Uni (6,1%, 103.000), le Portugal (3,7%, 63.500), la France (3,2%, 55.000), la Belgique (2%, 35.200), etc. L'ampleur de la pression migratoire sur l'Espagne est telle, que la hausse du nombre d'immigrants dans ce pays durant les quatre dernières années, est le double de l'accroissement enregistré pour l'ensemble des trois principales puissances européennes, que sont l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France. Les derniers relevés de l'Institut national de statistique (INE) en Espagne, comptaient 2.672.596 étrangers, soit 6,26% des 42.717.064 habitants de l'Espagne (42.197.900 selon Eurostat). Toujours selon l'INE, l'Espagne comptait 1.370.657 étrangers. Leur nombre a donc doublé en deux ans. Le relevé de janvier 2004, pas encore finalisé, devrait recenser plus de trois millions d'étrangers. Et aujourd'hui en 2007, on parle d'un chiffre allant au-delà des quatre millions.
Sur un autre point, il faut prendre en compte que l'Espagne a créé 4,5 millions d'emplois depuis 1996 et ramené à 11,2% le taux de chômage de la population active, qui était de 22,9% fin 1995. Depuis 1997, la croissance moyenne annuelle de l'Espagne a atteint 4 %, dont 2,4 % en 2003, contre 0,5 % pour l'Euroland. Toujours dans la même optique, les régularisations visant en Espagne les clandestins ayant déjà un travail ou une offre d'embauche, au-delà de leur caractère humanitaire, sont la source d'avantages macro-économiques qu'apprécient les gouvernements Socialistes ou Conservateurs: d'abord la hausse des ressources fiscales, la consolidation de la sécurité sociale par l'accroissement de ses affiliés cotisants et le ralentissement du vieillissement de la population.
Source : Télévision espagnole
Zapatero,
«l'intégrateur»
Le gouvernement espagnol conduit par José Luis Rodriguez Zapatero, à la tête d'un PSOE revigoré et remis au goût du jour, a montré l'exemple en traçant la voie d'une intégration salutaire des communautés étrangères dans le Royaume ibérique. En accueillant plus de 450 000 MRE, qui en fait la seconde communauté la plus importante d'Espagne, les dirigeants de ce pays ont joué à fond la carte de la confiance et du soutien, en procédant à la régularisation de milliers de nos ressortissants marocains à travers la procédure du regroupement familial, absorbés par le tissu socioéconomique du pays du détroit. Ces mesures ont fait que le Royaume voisin du Maroc fait même mieux que la France en ce domaine, sachant que ce dernier a toujours su intégrer un très grand nombre de MRE dans la société française, comme aucun autre pays européen n'avait pu le faire avant. Selon les institutions compétentes des deux rives, la régularisation des immigrés marocains, dans le cadre du processus de normalisation des travailleurs étrangers, devrait encourager encore davantage les flux migratoires dans le sens d'une intégration sans heurt et utile à l'économie espagnole. Mieux encore, bon nombre de nos ressortissants se sont parfaitement accommodés des nouvelles règles du jeu, en remportant le challenge du passage d'un ancien statut de travailleur, souvent à la peine pour les travaux les plus pénibles, à celui d'employeur, car les nôtres se sont mis activement aux affaires en tant qu'opérateurs économiques de PME, restaurateurs et autres.
Il faut bien reconnaître la solidarité agissante de deux composantes décisives de ce pays, outre la bonne volonté partenariale de l'Exécutif espagnol, dans la régularisation et l'intégration économique et socioculturelle des immigrés marocains : le patronat qui s'est montré « généreux» en emplois et la société civile qui a soutenu l'effort de régularisation.


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