La signature de l'accord agricole Maroc-UE amendé vient renforcer un partenariat de longue date entre Rabat et Bruxelles (Commission européenne)    En images : manœuvres aériennes maroco-françaises dans l'Est du Maroc    En huit mois, le Maroc importe plus de 660 000 tonnes de produits agricoles russes pour 1,46 milliard de dirhams    Amine Tehraoui suspend le soutien public à sept cliniques privées tandis que la répartition sanitaire nationale révèle de profondes disparités régionales    Applications VTC : le ministère du Transport clarifie la vérité sur des prétendues licences    Gel des subventions aux Cliniques privées : Amine Tahraoui livre des détails inédits    Mohamed Oujar : Les protestations des jeunes sont un exercice démocratique qui confirme la maturité des nouvelles générations au Maroc    Sécurité alimentaire mondiale : entre famines locales et marchés agricoles sous tension    Data & IA. Un Master inédit en faveur des jeunes talents    African Young Women in Action : le cinéma africain s'écrit au féminin    Elvis Ntambua Mampuele : "Mon père désarmait les enfants-soldats"    Chantiers navals, plaisance et croisière : L'ANP relance son étude stratégique    Le Maroc, premier pays africain invité d'honneur du Sommet de l'élevage    Le ministre saoudien de l'investissement conduit une mission de haut niveau au Maroc pour approfondir la coopération économique    GenZ212 : Plaidoyer de Baraka pour un débat national apaisé    Flottille pour Gaza: Israel annonce l'expulsion de 171 militants, 2 Marocains encore retenus    Lecornu déplore les "appétits partisans" ayant motivé sa démission    Espagne : Le procès du Marocain responsable de l'attaque d'Algésiras commencer    L'Egyptien Khaled El-Enany désigné nouveau directeur général de l'UNESCO    Patrice Motsepe : « Le Maroc est le plan A, le plan B et le plan C »    Nayef Aguerd brise le silence après son agression à Marignane    La CAF retrouve la rentabilité et hausse les dotations de manière significative    Botola Pro 1. Journée 4 : WAC en trône, Raja rattrapé, « Militaires » en marche...    Maroc/Jordanie : Signature à Amman de deux accords dans le domaine de la coopération judiciaire et juridique    Décès à l'hôpital d'Agadir : le MSPS saisit la justice et suspend les responsables concernés    Fallecimiento de Mohamed Hamidi, pionero del arte moderno marroquí y figura de la Escuela de Casablanca    Akdital denies receiving public funds amid transparency calls    Spain : Moroccan YouTuber accused of running a «scam» by multiple investors    Manifestations au Maroc: Des pages étrangères utilisent des fausses vidéos    Mort de huit femmes enceintes admises pour des césariennes : le ministère de la santé transmet le dossier à la justice    Guterres recommande de prolonger le mandat de la MINURSO    FNM: Nadia Sabri, nouvelle directrice du Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain    Mohamed Hamidi, pionnier de l'art moderne marocain, s'éteint à 84 ans    Zagora: lever du rideau sur le 19è Festival international du film transsaharien    Australie : Fusillade à Sydney, jusqu'à 100 coups tirés et 20 blessés    La coopération maroco-allemande au service de la gouvernance et de la résilience climatique    Epson et le FIAV forment la nouvelle génération d'artistes marocains au vidéo mapping    Construction : une croissance de 4,5% prévue pour 2025    Ministère de la Santé : le Conseil de gouvernement acte une réorganisation    Edito. L'heure de vérité    La Chine déclenche une alerte d'urgence après le typhon "Matmo"    Marrakech: le musée Yves Saint Laurent accueille une exposition sur le couturier et ses chiens    Salon international du livre de Bakou : la Bibliothèque nationale présente en force    Le Parti du Progrès et du Socialisme : la plus longue présence au ministère de la Santé, mais la plus courte distance vers la réforme    Tour du Faso : top départ prévu le 24 octobre    Match amical : Le Maroc U17 affronte le Sénégal    Mondial U20 : Le Maroc joue la Corée en huitièmes de finale    France : Lecornu a remis sa démission, quelques heures après l'annonce d'un nouveau cabinet    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



PROSPECTIVE MAROC 2030 : Environnement stratégique et économique
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2007

L'action du HCP piloté par Ahmed Lahlimi Alami conduit sa réflexion prospective, sous le Haut Patronage de SA Majesté le Roi, dans le but de confectionner un modèle exhaustif de planification stratégique pour le développement économique et social du Royaume. Les actes du Forum sur l'Environnement stratégique et économique montrent une grande qualité de contribution du Haut Commissariat au Plan, qui s'est mû en une autorité de compétence incontournable en matière de prévisions socioéconomiques et une source d'information très prisée par les décideurs, les chercheurs et les partenaires mondiaux les plus huppés, BM et FMI en tête.
Nous voici avec quelques premières grandes hypothèses que nous devrons prendre en compte pour construire nos scénarios, la centralité de l'Euro-Méditerranée, le nécessaire renforcement de l'Union maghrébine, la recherche de la compétitivité à partir de nos avantages comparatifs, les potentialités des nouvelles technologies et de l'économie du savoir, l'indispensable valorisation de nos ressources humaines», tel est le constat produit d'emblée par le Haut Commissaire au Plan au Forum «Prospective Maroc 2030» consacré à la thématique des «Sources actuelles et potentielles de l'économie marocaine».
La lente mutation de l'industrie
Comme au Maroc, semble-t-il, «gouverner, c'est toujours pleuvoir», du Conseil général en développement agricole, Mohamed Aït Kadi considère qu'en «dépit des progrès, l'agriculture marocaine est aujourd'hui confrontée à de nombreux défis qui posent une exigence de changement, d'innovation et de réforme», en énumérant ces défis, qui ont trait à la croissance économique, la lutte contre la pauvreté rurale, les risques naturels et la sécheresse récurrente ou quasi-structurelle, ainsi que le défi de la durabilité avec la problématique centrale de l'eau, «motif d'inquiétude pour l'avenir». Et quel profilage fondamental pour une agriculture moderne et plus performante dans l'avenir ? Notre spécialiste répond que «cette agriculture sera différente de celle d'aujourd'hui. Elle aura à valoriser les opportunités d'ouverture en se spécialisant dans les filières de production pour lesquelles elle a un avantage comparatif». Autrement dit, et sans menacer l'essentiel de l'agriculture familiale, celle de demain aura dépassé la dichotomie duale opposant secteur moderne et secteur traditionnel pour s'investir dans une vision stratégique plus globale, intégrée, plurielle dans laquelle «tous les territoires et tous les producteurs agricoles auront leur place dans un ensemble valorisant. L'agriculture marocaine a un futur, un futur qui doit être voulu, un futur qui doit être construit», insiste le protagoniste.
Et qu'en est-il du secteur secondaire ? L'économiste universitaire Larabi Jaïdi en dresse un constat sans complaisance lorsqu'il s'attache à expliquer les limites de la performance économique marocaine par le constat d'une «mutation très lente du tissu industriel, définie d'après un certain nombre de critères, que ce soit le poids relatif de l'industrie par rapport au PIB ou la revalorisation du tissu industriel dans le PIB, qui est due beaucoup plus à des facteurs exogènes qu'à la dynamique propre du secteur. Cette distorsion structurelle freine la réalisation de la croissance soutenue du tissu industriel». Les déséquilibres relevés intéressent le poids de l'informel, à hauteur de 20 à 30% de la valeur ajoutée, dans le secteur secondaire, l'inégal développement des unités de production avec une prédominance pour la fabrication des biens de consommation représentant 50% de la valeur ajoutée globale industrielle ainsi que la faible répartition territoriale des structures économiques. Sur ce dernier point, le président de la Fondation Abderrahim Bouabid pour les sciences et la culture souligne l'aggravation du phénomène de concentration industrielle cette dernière décennie, marquée par un accroissement des sociétés créées à Casablanca, un recul de Tanger, Fès et Meknès et un quasi-isolement de la région de l'Oriental. Les pré-requis indispensables pour favoriser un développement endogène et régionalement plus équilibré du secteur secondaire se traduisent par la nécessité d'améliorer l'environnement économique en termes d'infrastructures, de réglementation et de réformes structurelles et de mise à niveau sociale.
Croissance économique et développement humain
Comme il est fortement recommandé aux décideurs d'opter pour une stratégie résolument offensive, comme cela semble être le cas avec le Plan Emergence, qui institue une nouvelle stratégie industrielle, privilégiant les secteurs porteurs et tablant sur la création de plus de 400 000 emplois et d'un PIB additionnel de plus de 90 milliards DH à terme.
Le professeur universitaire Noureddine El Aoufi se fit l'avocat d'une amélioration des indicateurs du développement humain en inversant la logique d'une croissance économique dont les ressorts devraient être tenus par la valorisation des ressources humaines, des compétences et le développement de la connaissance. L'économiste a surtout plaidé pour une reconfiguration des agents économiques et des entreprises, dont la dynamique de performance devrait être tirée par «l'intégration des nouvelles normes de travail dans un contexte d'échange international marqué par l'avantage comparatif qualitatif, la responsabilité sociale de l'entreprise en privilégiant le respect de l'éthique comme un critère de gestion et un facteur de discrimination compétitive».
En conclusion des travaux du Forum animé par Ahmed Lahlimi, il ressort que l'impératif du développement économique repose sur la mobilisation des potentiels locaux et des services publics. Et sous cet angle, la gouvernance locale s'avère être la trame du développement mondialisé. Sans gouvernance locale, sans commune, sans système éducatif et sanitaire et sans un ensemble de services fournis par les PME qui permettent à une économie locale de bien fonctionner, le Maroc ne pourra pas générer des flux d'investissement suffisants à sa croissance durable.
Le Haut Commissaire en avait fait sentir l'importance et l'urgence, lui qui avait piloté les séminaires et concertations partenariales de tous les acteurs nationaux, aboutissant à la Charte nationale des PME lorsqu'il était ministre dans le gouvernement Youssoufi. «J'ai aussi retenu l'idée forte de la compétitivité fondée sur des grappes de petites et moyennes entreprises. Cette formule pourrait être la nôtre car nous avons plus de chance de bien développer de telles entreprises en les associant à des serveurs de taille européenne ou mondiale, qu'en défendant un petit capitalisme familial obsolète».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.