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Un sabir au doigt
Publié dans La Gazette du Maroc le 15 - 12 - 2007

Les technologies de pointe sont censées rendre plus facile la communication entre les individus et mettre le savoir à la portée du plus grand nombre. C'est donc devenu politiquement sinon impérieusement correct de porter dans la poche un engin et disposer chez soi d'un ordinateur. Cela rend-il pourtant l'homme meilleur ? On en doute.
On pourrait croire que ces ustensiles remplacent la parole. Cela aurait pu. Mais les chercheurs se sont ingéniés à la leur donner. Non parce qu'ils croient au pouvoir et à la nécessite de la parole, mais ils considèrent celle-ci comme un plus au plan du marketing. Une chose n'a pas encore traversé l'esprit des chercheurs, c'est de pouvoir adresser des messages doucement tactiles et, pourquoi pas, parfumés et personnalisés.
On n'en est pas encore là. Il nous suffit de communiquer par la parole. Cependant, au Maroc, ou ne sait plus dans quelle langue. Tout est évidemment clair quand les échanges se font en arabe, en amazigh ou en français, on en toute autre langue si on y a accès. Mais cela fait un peu bizarre quand le dialogue en arabe ou en amazigh est émaillé de mots français ou espagnols. Quoique bizarre cela a son explication. Jusqu'en 1956 le Maroc était un protectorat, qui est d'essence coloniale comme chacun sait. Il y avait la zone française et la zone espagnole. La région nord était dominée par l'espagnol, de même que le Sahara, alors que le Maroc d'entre ces deux zones le français était de rigueur.
C'est donc tout naturellement que nos conversations quotidiennes en arabe voient toujours l'intrusion de mots français. C'est parfois une nécessité quand il s'agit de mots techniques ou scientifiques. Mais c'est plutôt par paresse, par la force de l'habitude, car la langue arabe est riche dans ces domaines. Cette bizarrerie touche surtout les conversations ordinaires. par ailleurs, dans nos films ou nos séries télévisées ce mélange devient de plus en plus courant. On peut penser que cela est fait dans un sens critique. Il semble que non puisque la tendance s'accuse. Il est étonnant de voir des acteurs qui n'ont aucune connaissance de la langue française, ce n'est pas un péché se torturent pour baragouiner un ou deux mots en français. Comme si cela faisait chic. Comme dans la vie courante. Des réunions de hauts responsables baignent aussi dans cette langue. On se demande parfois si tout cela est fortuit ou s'est encouragé. Tous les responsables savent que la télévision peut avoir un rôle éducatif. On peut très bien demander aux producteurs de n'utiliser les mots étrangers qu'en cas de véritable nécessité, d'autant plus que la plupart des téléfilms sont en arabe dialectal. Par ailleurs, c'est le contraire qu'on a pu remarquer dans les films en amazigh. La seule langue qui intervient est l'arabe, alors que tout le peuple marocain a connu le protectorat, jusqu'en 1956, il y a donc un demi-siècle. La même particularité était notable dans les films égyptiens. Cependant, le dialecte égyptien s'est apuré. Il s'est débarrassé des mots anglais, mais pas du turc.
Par ailleurs, il est assez savoureux de voir des puristes français batailler pour débarrasser la langue française des anglicismes. C'était le cas d'Etiemble qui avait aussi écrit que l'audiovisuel est l'analphabétisme des temps modernes. Salah Guermich, quant a lui, a publié récemment. «Les mots français d'origine arabe ». On doit dire qu'ils sont incalculables. Au point qu'on a le droit de penser qu'on parle arabe quand on n'utilise que la langue de Diderot. Mais quand on sort d'une somnolence devant une chaîne et qu'on se transporte vers une autre, et qu'on tombe sur un documentaire commenté en amazigh et sous-titré en français, on se demande quand même dans quel pays on est.
Tout cela ne dit pas en quelle langue on s'en va, comme s'en est allé Adderrahim Bargach. Journaliste cultivé, gastronome aimant le partage, excellent acteur, il était aussi un humoriste subtil. Après avoir montré à la télévision comment il confectionnait une bastèla, il avait ajouté pour la fin : «ceux qui n'ont pas les moyens de s'offrir des amandes peuvent les remplacer par des glands».


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