Qui aurait cru qu'un artiste du calibre de Coco Polizzi allait mettre tout son cœur et sa passion à l'ouvrage en réalisant la superbe construction de la Médina d'Agadir, ville entièrement détruite par le séisme de 1960, alors que rien ne le prédestinait initialement à pareille vocation ? Cet Italien de 3ème génération né au Maroc et qui a administré la merveilleuse leçon que la science de l'art et la solidarité humaniste au service de la collectivité ne nécessitaient ni nationalité prédéterminée, ni études et diplômes particuliers. Il ne s'encache d'ailleurs pas : «Je n'ai aucun diplôme», reconnaît-il volontiers. Mais il possède des trésors de volonté, de savoir-faire et de propension à la vie communautaire. Non sans se ressourcer dans ses loisirs consacrés à la danse, la peinture et la sculpture. La Gazette du Maroc : Vous êtes natif du Maroc et avez grandi à Agadir. Comment votre famille s'était-elle installée dans le Royaume et pourquoi ? Coco Polizzi : Je suis né à Rabat, ainsi que mes enfants. Mes grands parents ont quitté la Sicile en 1882, pour s'installer tout d'abord en Tunisie, où sont nés mes parents (famille Coppola et famille Polizzi). Entre 1904 et 1906, départ de la Tunisie vers le Maroc, où mon père Paul Polizzi est devenu un important entrepreneur en bâtiment. Quels sont les moments forts de votre enfance et votre scolarité ? J'ai passé toute mon enfance au quartier de l'Océan à Rabat où je suis né. Un moment fort : l'indépendance du Royaume que j'ai vécue dans toute sa dimension politique et nationale. Et les mauvais souvenirs ? 1964 à 1970 furent de douloureux moments à traverser après le décès de mon père et la détérioration de la situation de ma famille. Quel genre d'entreprise ou d'activité économiques avez-vous monté au Maroc et ont-elles prospéré ? Le projet de la Médina d'Agadir qui continuera, je l'espère à prospérer, ainsi que d'autres projets que je suis en train de mettre au point. Vous vous êtes distingué par vos qualités de maître artisan décorateur ! Est-ce une vocation, une passion ou un hasard de parcours et de circonstances ? Surtout un engagement. Vous êtes le créateur et l'artisan du projet de reconstruction de la Médina entièrement détruite lors du séisme de 1960 ? Quelles en sont les motivations et quels moyens ont été mis en œuvre ? Ce n'est pas la reconstruction de la médina, mais la construction de La Médina d'Agadir, ville qui n'en a jamais eue. Il fallait offrir un cœur et une âme à Agadir…. Quels sont les autres projets créatifs sur lesquels vous envisagez de travailler ? On me propose divers projets importants sur lesquels je ne peux encore me prononcer. Patientez encore un peu quand le moment sera venu. Quelles relations affectives et de fidélité vous lient au Maroc ? N'ayant pratiquement jamais quitté le pays, si ce n'est que pour divers travaux à l'étranger, je me sens profondément Royaliste et Nationaliste. N'avez-vous jamais songé à vous établir dans votre pays d'origine, l'Italie ? Pourquoi ? Non jamais. Je ne peux m'intégrer dans un pays dont je ne comprends pas la culture, même si c'est mon pays d'origine.