Le Maroc renforce sa présence en Centrafrique : un message de gratitude du président Touadéra au roi Mohammed VI    Maroc : +7% sur l'indice de production manufacturières au T2-2025 (HCP)    Services marchands non financiers : 41% des patrons anticipent une hausse de l'activité (HCP)    Doha : Le prince Moulay Rachid représente le roi au sommet arabo-islamique d'urgence    Aïd Al Mawalid : Le roi Mohammed VI adresse une lettre au Conseil supérieur des oulémas    Ferhat Mehenni écrit sur le colonialisme algérien en Kabylie    Maroc : Une marche nationale le 5 octobre 2025 à Rabat en soutien à la Palestine    Judo : Chafik El Kettani réélu président de la FRMJAMA    Morocco joins emergency Arab-Islamic summit in Doha to address Israeli attack on Qatar    Italian fugitive arrested at Alicante Airport en route to Morocco    Moroccan manufacturing production rises 7% in Q2 2025 led by chemical and electrical sectors    Al Hoceïma, chef-lieu d'une culture qui se fait «mémoire des diasporas»    Rabat ouvre ses portes au Séminaire régional de cybersécurité    Bourse de Casablanca : ouverture en bonne mine    Nadia Fettah : Le Maroc, sous la conduite du Roi, est engagé en faveur de la coopération Sud-Sud    Le Roi appelle à commémorer "comme il se doit" le 15e siècle de la naissance du Prophète (PSL)    Le Centre royal de télédétection spatiale et l'Initiative marocaine pour l'industrie spatiale prennent part au 76e Congrès mondial d'astronautique à Sydney en 2025    Moulay Rachid à Doha pour représenter le Roi au sommet arabo-islamique d'urgence    Les entreprises marocaines s'engagent aux côtés de la Centrafrique pour accélérer son développement    Nouveau gouvernement en Algérie, Sifi Ghrieb confirmé comme Premier ministre    Dans «Mohammed V, dernier sultan et premier roi du Maroc», l'historien Benjamin Badier rappelle à la conscience collective une figure illustre et plus complexe qu'il n'y paraît    Fouzi Lekjaa réélu au Conseil exécutif de l'UAFA    Mondial de futsal féminin : le Maroc hérite d'un groupe relevé avec l'Argentine et le pays hôte    Taghazout Bay 2025 : La Coupe d'Afrique de Triathlon, dimanche 21 septembre    Puma intensifie sa lutte contre les contrefaçons au Maroc à l'approche de la CAN    Espagne: le Barça corrige Valence pour sa première à domicile au stade Johan Cruyff    Stellantis finalise le rachat de 80% des parts d'AXA Crédit    Baitas : Les réformes paient...    Entre Rabat et Le Caire, Omar Hejira et Hassan El-Khatib réaffirment la nécessité d'un équilibre commercial et d'un ancrage logistique africain partagé    Tanger : la police arrête un jeune homme pour conduite dangereuse et tentative de corruption    Maroc : la police démantèle un réseau soupçonné d'escroquer des migrants par de prétendus contrats de travail    Les températures attendues ce lundi 15 septembre 2025    Le temps qu'il fera ce lundi 15 septembre 2025    Le Maroc décrète un moratoire national sur la pêche au poulpe jusqu'au 1er décembre    Huit courses palpitantes ont marqué le Grand Prix d'Afrique à Casablanca    Le Maroc prend part au préparatifs du Sommet arabo-islamique d'urgence à Doha    Mondiaux d'athlétisme Tokyo 2025 : Elimination des Marocains sur 1500 m dès les séries    MAGAZINE : Mustapha Bakbou, le blues du guembri    Azemmour, territoire en projet : Vers une justice spatiale durable !    Ali Benaissa: Le Maroc aspire à doubler ses échanges commerciaux avec le Koweït    Fès: Arrestation de 4 membres présumés d'un réseau d'escroquerie    Diapo: Le porte-hélicoptères français Tonnerre en escale stratégique à Casablanca    Coopération stratégique entre le Maroc et la Mauritanie : un front uni contre le terrorisme et la contrebande    La cuisine marocaine étincelle de mille saveurs au Village international de la gastronomie à Paris    Fouzia , l'ombre douce - Un conte triste    Cinéma : le 7e art marocain brille sur les canaux vénitiens    Rendez-vous : demandez l'agenda    Festival du film Panda d'or : 5 343 œuvres en compétition pour 27 récompenses    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ah ! Messieurs les juges !
Publié dans La Gazette du Maroc le 08 - 12 - 2003

Maintenant, c'est aux juges d'accuser ! Il paraît, justement, qu'il y a une lame de fond qui secoue la profession et fait courir les magistrats. Un procès, comme un autre, mais sur la place publique. L'histoire a fait la “une” de certains hebdos de la place. Les uns en ont fait leur miel, d'autres un pis-aller à des fins non avouées. Ceux-là ne sont pas des collègues, Dieu merci. Commençons par le début : c'est Monsieur Erramach, le jeune délinquant et non moins diaboliquement intelligent trafiquant de drogue qui a secoué le cocotier. L'affaire a défrayé la chronique et continue même de faire sourciller (c'est Erramach en arabe) des inconnus. Errammach on s'en souvient a “balancé” pas mal de magistrats.
Une balance contre une autre, et voilà cinq magistrats, mouillés jusqu'à la toge, dira-t-on, qui sont interpellés par le ministère, écroués et envoyés par la suite aux geôles de Salé. La manière, juge-t-on, du côté des juges n'est pas très… juste. Donc, pas du tout catholique. On passe de la balance au tocsin, mais un magistrat, argumentant les indignés parmi leurs collègues, ne jouit pas moins d'une immunité judiciaire qui, le cas échéant, n'a pas été respectée. Cela a un nom : l'abus du pouvoir exécutif. Quand on respecte la justice, les magistrats, il faut les prendre à la lettre. Dont acte. On demande la suite de l'histoire : il faut toujours avoir à l'esprit qu'il y a deux choses à éviter. Deux maux.
L'un, le moindre, consiste à subir l'injustice. L'autre, le plus grave, à la commettre. Ça, c'est aussi vieux que l'aiguille de la… balance d'un justicier.
On laisse le mal de commettre l'injustice pour un de ces quatre. On se contente de ce qui nous intéresse : les cinq juges, malmenés et menés en bateau jusqu'à la prison, selon leurs défenseurs, ont, eux, subi l'injustice. Intolérable, donc. Voilà pour l'information. La suite, maintenant : un magistrat du Conseil supérieur a vraisemblablement pris la défense (c'est rare aussi), de ses collègues.
Par souci de justice, bien évidemment. Et surtout, pour mettre la pendule à l'heure. C'est que l'humiliation, ajoute-t-on, est très grande et la réaction doit être de facto très vive. S'ensuit un mouvement de pétitionnaires et de pétitions, qui, à en croire Al Bidaoui, Al Ayyam et autre Assahifa, a mobilisé 1.200 juges. Pas moins ! Tous ont signé, en bonne et due forme, une pétition “contestataire” adressée au Roi. On le voit très bien, on n'est pas toujours très regardant sur les “vices de forme”. Passons, on ne cherche pas à nuire, ni à “balancer” quiconque. On fait le constat, c'est tout. Personne, selon les pétitionnaires, ne prétend défendre les magistrats mis en cause. Ceux qui ont enfreint les lois, doivent répondre de leurs actes. Ce n'est que justice.
Alors ? Alors ce sont les conditions d'arrestation qui sont mises à l'index. Donc : ni innocents, ni coupables ? Cela rappelle une phrase que l'on attribuait à Voltaire : “il y a des demi-preuves, c'est-à-dire des demi-vérités, il est clair, qu'il y a des demi-innocents et des demi-coupables. Nous commençons par leur donner une demi-mort”. Il a le sens de l'humour le vieux Voltaire. Il est loin d'imaginer la suite : un branle-bas et une pétition qui entraîne une autre. On y crie au scandale. Les signataires dénoncent la manipulation, la mauvaise foi. Qui croire ? Quoi qu'il en soit, ce charivari est inquiétant. La moitié du corps n'est pas d'accord avec l'autre. Pour le simple citoyen : 50 % donc des magistrats ont tort quelle que soit la pétition.
A mettre le tout en balance, il y a de quoi avoir peur. Tout ça pour ça ? Des pétitions, des sorties médiatiques, des campagnes… Rien que pour nous convaincre que la moitié -au moins- des magistrats ont tort. Le corps est divisé en deux parties : elles s'accusent mutuellement ! Franchement, loin de moi l'idée de défendre le ministère ou le ministre. Les deux, au moins, ne font qu'un.
Ensuite, le ministre doit se défendre, lui-même. Mais re-franchement, ce qui incite à chercher la bêtise dans tout ça, ce n'est pas “la nécessité” de trouver un défaut, mais plutôt le refus d'un excès inutile. Surtout, quand Me Ziane s'en mêle et tente de prendre la défense d'une partie contre l'autre. Sans balancer ses idées, Ziane lance : “il n'y a pas d'hommes” ! Ça, ce n'est pas avilissant, paraît-il ? On en passe et des meilleures.
La vérité, on n'innocente pas un homme qui n'a rien fait. Ce n'est pas le fond de la forme de la question. Il n'y a qu'un seul perdant. L'image de marque de la justice. Tous en pâtiront, certes, car Dame Justice peut être aveugle, mais elle ne peut se permettre d'être insensée.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.