L'Accord quadripartite antiterroriste, une expérience pionnière    Industrie de défense: Une délégation des FAR en visite à KNDS France    Parlement : cap sur l'autonomisation politique des femmes    Sahara : Le Burkina Faso réitère son soutien ferme à l'intégrité territoriale du Royaume    Services marchands non financiers : 50% des patrons prévoient une augmentation de l'activité    Entreprises et compétences : le Maroc entre dans une phase de structuration économique    France : La Marocaine Ouijdane Qacami reçoit le Prix Pépite dédié aux jeunes startups    Ligue 1: Le Marocain Ahmed Kantari nouvel entraineur du FC Nantes    L'ONCF devient « Sponsor Officiel » de la CAN 2025    Ligue des champions: Le PSG tenu en échec, le Real en crise    Le président du Real Betis balaie toute polémique autour d'Amrabat et salue son professionnalisme    Effondrement de deux immeubles à Fès : Ouverture d'une enquête par la police judiciaire    Alerte météo : Averses et chutes de neige mercredi dans plusieurs provinces    Classement UI GreenMetric 2025: l'Université Euromed de Fès classée 1ère au Maroc    Info en images. Le caftan marocain officiellement inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO    Plein succès pour la 2e édition du Festival des Arts Numériques tenue à l'UM6P    Art's Factory II : Au service des jeunes talents des industries créatives    L'UNESCO valide l'inscription du Caftan en tant que patrimoine marocain    Criminal lawyer Eric Dupond-Moretti takes his one-man show to Morocco    Espagne : le PSOE de Pedro Sanchez isolé sur la question du Sahara au Parlement    Coupe arabe : Tarik Sektioui vise le dernier carré pour le Maroc    Moroccan general Mohammed Berrid honored in France with Legion of Honor distinction    UNESCO : Le caftan inscrit au nom du Maroc malgré les manœuvres de l'Algérie    Cinéma : Une dynamique de diffusion qui se projette dans les salles obscures du Maroc    La ministre palestinienne des AE salue hautement le soutien constant de SM le Roi à la cause palestinienne    Effondrement de deux immeubles à Fès : Le bilan grimpe à 22 morts, le Parquet ouvre une enquête    Fierté d'un héritage millénaire    Le Maroc consolide sa puissance numérique avec 3MDC    La Déclaration de Rabat sur le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration axée sur les Enfants publiée comme document conjoint du Conseil de Sécurité et de l'Assemblée Générale de l'ONU    CAN 2025 : Le compte à rebours commence..le Maroc est prêt    LDC / J6 (Acte 2) : Real Madrid - Manchester City, la grande affiche de la soirée    Levée de l'alerte au tsunami après un séisme au Japon    USA : Trump avertit contre un blocage des droits de douane par la Cour suprême    Brésil: un vote parlementaire pourrait ramener la peine de l'ex-président Bolsonaro à un peu plus de deux ans    Interview avec le Général Michel Yakovleff : «L'Europe fait obstruction à Trump car elle refuse la capitulation de l'Ukraine»    L'Australie interdit les réseaux sociaux aux moins de 16 ans, une première mondiale    19 killed, 16 injured in Fez as two buildings collapse overnight    Fès: 19 muertos y 16 heridos en el derrumbe de dos edificios adyacentes    Protection sociale : Le Maroc salué pour ses réformes structurelles    Robotique – IA : les Marocains brillent au «Enjoy AI 2025» en Chine    Alstom mise sur le Maroc pour propulser une nouvelle génération d'industries ferroviaires    Une importante délégation des trois régions des provinces du Sud du Royaume tient une rencontre avec le MEDEF consacrée à la promotion des investissements    Casablanca commémore les 73 ans du soulèvement des 7 et 8 décembre 1952    Bourse de Casablanca : ouverture en bonne mine    Palestine : Le plan de Trump peine à passer à une nouvelle phase    LDC J6 (Acte 1) : Une soirée martiale renversante    Rétro-verso : Immeuble de la COMANAV, jalon du patrimoine casablancais    La Chambre des Conseillers approuve à la majorité des projets de loi organique relatifs au système électoral    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ah ! Messieurs les juges !
Publié dans La Gazette du Maroc le 08 - 12 - 2003

Maintenant, c'est aux juges d'accuser ! Il paraît, justement, qu'il y a une lame de fond qui secoue la profession et fait courir les magistrats. Un procès, comme un autre, mais sur la place publique. L'histoire a fait la “une” de certains hebdos de la place. Les uns en ont fait leur miel, d'autres un pis-aller à des fins non avouées. Ceux-là ne sont pas des collègues, Dieu merci. Commençons par le début : c'est Monsieur Erramach, le jeune délinquant et non moins diaboliquement intelligent trafiquant de drogue qui a secoué le cocotier. L'affaire a défrayé la chronique et continue même de faire sourciller (c'est Erramach en arabe) des inconnus. Errammach on s'en souvient a “balancé” pas mal de magistrats.
Une balance contre une autre, et voilà cinq magistrats, mouillés jusqu'à la toge, dira-t-on, qui sont interpellés par le ministère, écroués et envoyés par la suite aux geôles de Salé. La manière, juge-t-on, du côté des juges n'est pas très… juste. Donc, pas du tout catholique. On passe de la balance au tocsin, mais un magistrat, argumentant les indignés parmi leurs collègues, ne jouit pas moins d'une immunité judiciaire qui, le cas échéant, n'a pas été respectée. Cela a un nom : l'abus du pouvoir exécutif. Quand on respecte la justice, les magistrats, il faut les prendre à la lettre. Dont acte. On demande la suite de l'histoire : il faut toujours avoir à l'esprit qu'il y a deux choses à éviter. Deux maux.
L'un, le moindre, consiste à subir l'injustice. L'autre, le plus grave, à la commettre. Ça, c'est aussi vieux que l'aiguille de la… balance d'un justicier.
On laisse le mal de commettre l'injustice pour un de ces quatre. On se contente de ce qui nous intéresse : les cinq juges, malmenés et menés en bateau jusqu'à la prison, selon leurs défenseurs, ont, eux, subi l'injustice. Intolérable, donc. Voilà pour l'information. La suite, maintenant : un magistrat du Conseil supérieur a vraisemblablement pris la défense (c'est rare aussi), de ses collègues.
Par souci de justice, bien évidemment. Et surtout, pour mettre la pendule à l'heure. C'est que l'humiliation, ajoute-t-on, est très grande et la réaction doit être de facto très vive. S'ensuit un mouvement de pétitionnaires et de pétitions, qui, à en croire Al Bidaoui, Al Ayyam et autre Assahifa, a mobilisé 1.200 juges. Pas moins ! Tous ont signé, en bonne et due forme, une pétition “contestataire” adressée au Roi. On le voit très bien, on n'est pas toujours très regardant sur les “vices de forme”. Passons, on ne cherche pas à nuire, ni à “balancer” quiconque. On fait le constat, c'est tout. Personne, selon les pétitionnaires, ne prétend défendre les magistrats mis en cause. Ceux qui ont enfreint les lois, doivent répondre de leurs actes. Ce n'est que justice.
Alors ? Alors ce sont les conditions d'arrestation qui sont mises à l'index. Donc : ni innocents, ni coupables ? Cela rappelle une phrase que l'on attribuait à Voltaire : “il y a des demi-preuves, c'est-à-dire des demi-vérités, il est clair, qu'il y a des demi-innocents et des demi-coupables. Nous commençons par leur donner une demi-mort”. Il a le sens de l'humour le vieux Voltaire. Il est loin d'imaginer la suite : un branle-bas et une pétition qui entraîne une autre. On y crie au scandale. Les signataires dénoncent la manipulation, la mauvaise foi. Qui croire ? Quoi qu'il en soit, ce charivari est inquiétant. La moitié du corps n'est pas d'accord avec l'autre. Pour le simple citoyen : 50 % donc des magistrats ont tort quelle que soit la pétition.
A mettre le tout en balance, il y a de quoi avoir peur. Tout ça pour ça ? Des pétitions, des sorties médiatiques, des campagnes… Rien que pour nous convaincre que la moitié -au moins- des magistrats ont tort. Le corps est divisé en deux parties : elles s'accusent mutuellement ! Franchement, loin de moi l'idée de défendre le ministère ou le ministre. Les deux, au moins, ne font qu'un.
Ensuite, le ministre doit se défendre, lui-même. Mais re-franchement, ce qui incite à chercher la bêtise dans tout ça, ce n'est pas “la nécessité” de trouver un défaut, mais plutôt le refus d'un excès inutile. Surtout, quand Me Ziane s'en mêle et tente de prendre la défense d'une partie contre l'autre. Sans balancer ses idées, Ziane lance : “il n'y a pas d'hommes” ! Ça, ce n'est pas avilissant, paraît-il ? On en passe et des meilleures.
La vérité, on n'innocente pas un homme qui n'a rien fait. Ce n'est pas le fond de la forme de la question. Il n'y a qu'un seul perdant. L'image de marque de la justice. Tous en pâtiront, certes, car Dame Justice peut être aveugle, mais elle ne peut se permettre d'être insensée.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.