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La nouvelle forme d'hôtellerie à Marrakech
Publié dans La Gazette du Maroc le 24 - 05 - 2004


Maisons d'hôtes
La loi 61-00 portant sur le statut des établissements touristiques et régularisant celui des maisons d'hôtes est enfin entrée en vigueur. Approuvée par le parlement le 15 août 2002, elle n'a été publiée au bulletin officiel que le 4 mars dernier. Cette loi classe les maisons d'hôtes en deux catégories : classe A et classe B selon les critères auxquels doivent répondre ces maisons.
La publication de cette loi a permis enfin de régulariser ce secteur qui a vécu pendant longtemps dans l'anarchie mais aussi d'écarter les rumeurs qui visent à toucher la réputation de cette nouvelle forme d'hôtellerie…
L'histoire des maisons d'hôtes est associée à la ville ocre marocaine. Relater son passé nous amènera donc à parler
de Marrakech. Cette ville à
la médina impénétrable et à la palmeraie rafraîchissante a toujours été privilégiée par les touristes étrangers. Ce privilège s'est fait sentir dès le début du 20ème siècle lorsque l'artiste Jacques Majorelle avait manifesté une passion particulière pour la ville et en avait parlé à la jet-set de l'époque.
Quelques vingtaine d'années après, plusieurs célébrités occidentales s'installèrent dans la vieille ville notamment Denise Masson, auteur d'une célèbre traduction du Coran, l'écrivain espagnol Juan Goytisolo, le couturier Pierre Balmain, le parfumeur Serge Lutens et d'autres. Mais la ville n'a été saisie d'une véritable frénésie immobilière qu'après la diffusion en 1998 d'un reportage dans Capital sur M6 où il était expliqué que pour trois fois rien il était possible d'acquérir et restaurer un riad. C'est les mille et une nuits au prix d'un deux pièces cuisine à Paris et à deux heures et demie seulement d'avion.
Cette découverte a poussé de nombreux étrangers (en majorité des Français) à acheter des riads partout dans l'ancienne médina, ce qui a entraîné une inflation des prix de ces demeures spéciales et à la création aussi de nouveaux emplois. Désormais les concierges se sont improvisés courtiers immobiliers pour toucher la commission inimaginable de 2,5%. Les artisans se sont transformés
en artisans ébénistes. Marrakech découvrait une nouvelle forme d'hôtellerie : les maisons d'hôtes. Mais finalement qu'est-ce qu'une maison d'hôtes ?
Une maison d'hôtes,
c'est quoi ?
La maison d'hôtes est un établissement privé, sous forme d'une ancienne demeure, d'un Riad, d'une kasbah ou d'une villa. Elle se caractérise par son architecture typiquement marocaine et son ameublement de style traditionnel marocain. En général, la maison d'hôtes est située soit en médina, soit sur des itinéraires et des sites de haute valeur touristique. Cette maison un peu spéciale offre à ses adhérents plusieurs services, notamment la location des chambres et suites équipées. Elle peut également leur offrir des prestations de restauration et des services d'animation et de distraction. Son premier critère est la qualité qui doit être omniprésente dans tous les services proposés. Les premières “maisons de rêve” remontent à une dizaine d'années. Le phénomène avait commencé discrètement lorsque
des étrangers “amoureux” du Maroc choisissaient de venir s'installer au pays et finissaient par acquérir un Riad ou une villa qu'ils rénovaient selon les traditions du patrimoine local et exploitaient à des fins commerciales pendant leur absence du pays.
Ainsi, au fil du temps, cette nouvelle offre d'hébergement touristique s'est imposée et le créneau s'est développé au point d'assister à l'apparition d'un véritable secteur d'hôtellerie alternative, différente de l'hôtellerie classique avec des caractéristiques propres qui ont participé à faire connaître la région. Le réaménagement de ces maisons a permis d'une part de sauvegarder le patrimoine architectural et de préserver la médina et les sites naturels historiques. D'autre part, la relance de l'immobilier a donné lieu à une injection de capitaux dans l'économie locale.
Selon la fiduciaire “Ficasud”
qui regroupe 70% environ des maisons d'hôtes, une centaine de maisons représente 220 millions dh d'investissement immobilier. Cette nouvelle forme d'hôtellerie a participé donc à dynamiser d'autres secteurs, notamment le secteur de l'artisanat qui a connu un essor favorable depuis que les étrangers ont commencé à s'intéresser au style de décoration marocain qui ne tarda pas à avoir une notoriété considérable en Europe. Elle a permis également la création d'emplois dans les établissements et sociétés liés à la consommation touristique et au développement d'une sorte de “clientèle individuelle” pour l'aérien puisque les voyageurs qui logent en riad achètent eux-mêmes ou par l'intermédiaire d'une agence de voyages leurs billets d'avion au tarif individuel ou charter mais qui rapportent de toute façon plus que les “packages”. Tous ces éléments ont permis le développement d'un tourisme qualitatif puisque le locataire d'un riad dépense plus de 1000 dh par jour…
Des maisons de diable ?
Il n'empêche qu'à chaque bonheur il y a un mauvais côté. Malheureusement, en l'absence d'une réglementation juridique (textes de lois, normes..) et face à l'attrait du gain, certains Riads ont commencé à décrédibiliser cette activité par certaines pratiques douteuses qui, de temps en temps, n'ont pas manqué de défrayer la chronique. C'est le cas du Riad de Lucien Van Koutery arrêté le 15 mars 2002. Ce sexagénaire de nationalité belge n'a pas hésité à utiliser sa maison comme niche pour l'homosexualité, la prostitution et le racolage dans le but d'augmenter ses recettes. Ainsi, son Riad se transformait dès le coucher du soleil en un lieu spécial où tout était permis et où les “raves parties” (les parties délires) étaient très appréciées. Le cas du ressortissant français Louet F. n'a pas laissé l'opinion publique indifférente aussi. Après avoir arnaqué 16 victimes auxquelles il remettait des chèques faussement certifiés et après avoir trempé dans plusieurs opérations louches, il avait disparu dans la nature sans laisser d'adresse, trompant ainsi les éléments de l'Interpol qui ont perdu sa trace pour apparaître à Marrakech comme gérant d'une maison d'hôtes appelée “Loudaya” située à “El Kennaria” en Médina. Le petit dealer a même pensé à son âme sœur et a fini par épouser une Marocaine d'une vingtaine d'années avant d'être arrêté et accusé d'escroquerie, de recels et vols, d'usage de faux documents administratifs et d'abus de confiance au mois d'avril 2003.
Une association militante
Pour lutter contre ces pratiques qui portent atteinte à l'image de ces maisons “des mille et une nuits” et répondre à ce besoin de normalisation et pour mettre fin à cet amalgame une fois pour toutes, certains gérants et propriétaires de maisons d'hôtes, soucieux de mettre
en commun leurs énergies, leurs expériences et leurs compétences ont pris l'initiative de créer l'Association marocaine des maisons d'hôtes de Marrakech et du Sud (AMHMS) en 2001. Dès lors, cette association a commencé à représenter l'ensemble des professionnels de la gestion et de l'exploitation de maisons d'hôtes de la région de Marrakech, d'Essaouira et du Grand Sud.
En 2004, l'AMHMS a rassemblé près de 70 sociétés de gestion de maisons d'hôtes et de maisons d'hôtes adhérentes parmi les plus prestigieuses totalisant une capacité d'accueil de 400 lits équivalente à 10 hôtels et toutes agréées par les autorités. Après deux ans d'activité, les adhérents ont contribué en partenariat avec les autorités locales, à l'élaboration de la loi de classement des maisons d'hôtes adoptée par le parlement le 15 août 2002 et publiée au bulletin officiel le 4 mars 2004. Plus encore, l'AMHMS a mis en place une charte de qualité interne à laquelle tous ses adhérents ont consenti. Cette charte contribue à sensibiliser les maisons d'hôtes adhérentes et non adhérentes de la nécessité de transparence et de conformité aux lois et aux normes de sécurité pour que les maisons d'hôtes restent toujours des maisons qui font rêver…


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