Rachid Haddaoui Rachid Haddaoui, l'ex-directeur de la CNCA est en droit de ressentir une grande amertume après ce procès et sa condamnation à quatre ans de prison ferme. En effet, c'était le procès de la meilleure période de gestion de cette caisse, qualifiée d'âge d'or. Après avoir bénéficié de la confiance de feu Hassan II, Rachid Haddaoui s'est retrouvé condamné. C'est ce qui a fait dire à son avocat maître Khalil Idrissi : "La politique est une chose affreuse. Elle vous permet d'atteindre les sommets, comme elle peut vous enfoncer. Les deux situations ne tiennent qu'à un fil ". Au cours du procès, tous les observateurs étaient convaincus que cette affaire n'est finalement qu'un règlement de comptes. Et maître Idrissi de s'insurger : "celui qui a des comptes personnels ou politiques à régler avec Haddaoui, qu'il le fasse en dehors du champ de la justice". D'ailleurs, personne ne peut comprendre pourquoi la Cour a fermé l'œil sur la multitude d'inspections effectuées par les différentes institutions agréées, y compris par KPMG et la Banque mondiale. Rachid Haddaoui devait déclarer devant la Cour : "au moment où j'ai pris mes fonctions, la CNCA était organisée de manière précaire, ce qui ne lui conférait aucune crédibilité de la part des autres institutions bancaires nationales ou internationales qui ne voulaient dialoguer avec elle qu'à travers la Primature". A partir de 1987, le rythme de développement de la CNCA a été tel que 800.000 clients ont été concrétisés dont 80% des petits agriculteurs. C'est ce qui a valu à Rachid Haddaoui les félicitations de la part de feu Hassan II en 1993 et les félicitations de la Banque mondiale en 1995. Or, dans la même année, il a été démis de ses fonctions et encouru des poursuites judiciaires qui se sont soldées aujourd'hui, par sa condamnation. Paradoxal!