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Bilan du cinquantenaire : Questions de méthode
Publié dans La Gazette du Maroc le 27 - 02 - 2006

Le rapport sur le bilan du développement humain en 50 ans d'indépendance se veut être une “offre de débat” sur les choix à promouvoir pour surmonter les blocages qui perdurent et espérer faire entrer le Maroc dans le cercle vertueux du développement durant les 20 années à venir. Genèse et implications de cette démarche.
Offre de débat : ainsi se présente le rapport sur le cinquantenaire de l'indépendance, élaboré comme synthèse d'une série d'études ponctuelles et comme condensé de discussions et de réflexions sur les probabilités d'évolution du Maroc dans les vingt années à venir.
Ce rapport qui sera prochainement édité et largement diffusé retient l'attention tant par sa densité –même inégale parfois- que par sa finalité proclamée.
Fruit des contributions d'une centaine d'universitaires, experts et cadres de divers départements administratifs, il porte la marque d'une approche inter-disciplinaire.
Aussi l'accent est-il mis sur l'interaction constante entre facteurs et déterminants multiples pour expliquer la complexité des situations héritées des 50 années écoulées.
Il est possible que dans chaque domaine particulier abordé (histoire politique, évolutions sociologique, économique, sociale, culturelle), les conclusions retenues peuvent être discutées quant à leur pertinence ou davantage nuancées d'autant plus que parfois elles peuvent paraître un peu trop sollicitées dans le sens de leur homogénéisation.
Cependant, c'est la loi du genre qui ici a prévalu : il ne s'agit pas d'un travail strictement scientifique ou académique qui aurait nécessité, tant la matière est vaste, une recherche et des enquêtes plus approfondies.
L'intérêt de ce travail est qu'il se veut porteur d'une exigence certaine au service d'un objectif stimulant et mobilisateur. En effet nous avons, pour une fois, un document élaboré par un collectif sous la houlette d'un conseiller du roi, M. Meziane Belfkih, et qui ne se limite pas à faire le panégyrique de l'Etat et de ses réalisations. Pour une fois, la dimension critique et un souci d'objectivité ou tout au moins de nuance ont été scrupuleusement assumés.
L'exercice ne fut pas, sans doute, des plus aisés car il ne s'agissait pas seulement de marquer, dans chaque domaine, la part des points positifs et celle des points négatifs. Puisque les approches justificatrices ou au contraire hyper-critiques étaient écartées dès le départ, le poids singulier des réalités ne pouvait que s'imposer à toute tentative d'évaluation. On peut alors discuter du degré de fiabilité de telle ou telle évaluation particulière –l'optique sous-jacente restant admise comme postulat ou intention d'objectivité et de bonne mesure.
Poids des réalités
D'où l'effort systématique de repérage et de mise en évidence des interactions complexes qui ont déterminé les évolutions survenues.
Comme il s'agit d'un document et d'un discours qui visent à “stimuler” le débat public, comment peut-on le situer dans le contexte politique actuel ?
Durant les longues décennies de conflictualité politique, deux discours étaient confrontés, séparés par un fossé infranchissable. D'une part, le discours officiel de justification systématique avec sa variante propagandiste et sa variante technocratique. D'autre part, il y avait le discours de contestation plus ou moins radicale.
Compte tenu du blocage politique entraînant la permanence d'antagonismes souvent violents, il était inévitable que la dimension idéologique de ces différents discours restât prédominante.
La crispation idéologique était le corollaire de l'antagonisme et de la fermeture politiques. Qui dans ce contexte a besoin ou souci d'une quelconque marge d'objectivité ? Tous les faits sont seulement interprétés et fortement connotés idéologiquement. Il ne s'ensuit pas que les attitudes opposées étaient équivalentes ou que l'on doive seulement les renvoyer dos-à-dos. Au-delà de l'appréciation des responsabilités de chacun, en matière de répression ou de politiques prédatrices dans les différents domaines, on peut cependant noter que les discours en lice étaient partiaux et devaient forcément masquer ou ignorer certaines réalités.
L'ouverture politique entamée à partir des années 90 a modifié ces attitudes. Alors que d'une part le roi Hassan II a évoqué la menace de « crise cardiaque » qui pesait sur le pays et engageait le parlement et l'opinion à examiner les rapports peu lénifiants de la Banque mondiale, on a vu, chez l'opposition de gauche, se manifester un discours plus réformiste et plus soucieux de pragmatisme.
La nécessité de prendre davantage en compte le poids des réalités a ainsi commencé à s'imposer à tous (d'autant plus qu'après la chute des régimes communistes à l'Est, le contexte idéologique mondial a basculé).
On peut considérer que la démarche du Rapport sur le cinquantenaire consacre ce processus et veut le pousser à ses ultimes conséquences.
Optique de compromis ?
Faut-il y voir alors seulement l'expression d'un compromis entre optiques auparavant adverses ? Ce serait alors ne pas voir que du moment qu'on veut prendre en charge les réalités sans restrictions, il n'y a plus seulement dosages de compromis mais apparition de nouvelles contraintes. Celles-là même qui découlent du constat des réalités.
C'est ainsi que sur la base du diagnostic faisant la part des réalisations et des échecs, des avancées et des retards et carences, le Rapport s'emploie à convier à d'autres méthodes et pratiques en matière d'élaboration des décisions et de gouvernance.
En soulignant que les décisions n'ont pas le plus souvent été prises sur la base d'une connaissance des données et d'une réflexion experte et cohérente, le rapport appelle à instituer une tradition de débat fondée sur “une assise à la fois cognitive, experte et imaginative”.
Il s'agit de surmonter les incohérences,
le cumul des échecs et la série d'inachèvements qui ont handicapé les politiques publiques dans la plupart des domaines.
Le pays a vu dilapider des ressources gigantesques sans parvenir en contrepartie à l'efficacité et aux résultats qu'on pouvait en attendre. Les incohérences et les ratés ont résulté d'interactions négatives et de choix
à court terme où seuls des intérêts étroits
et égoïstes ont pu trouver leur compte, alors que les ratios du développement humain sont restés au plus bas. L'exigence, formulée avec insistance, dans le rapport sur le cinquantenaire, d'une démarche plus cohérente et plus constructive sur la durée, si elle doit constituer une règle commune largement admise n'en reste pas moins problématique encore.
Le critère principal retenu dans le Rapport étant celui du développement humain, à la fois pour évaluer les résultats des politiques conduites et pour fixer la perspective de 2025, il reste cependant à lever l'hypothèque que représentent les différents conservatismes politiques, sociaux et surtout culturels.
C'est bien là l'enjeu de la transition en cours qui doit pouvoir aboutir à des changements réels sur ce plan-là.
Les réformes en cours et celles préconisées pour l'avenir peuvent-elles y contribuer ? Nous y reviendrons.


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