Qui va remporter l'appel d'offres international pour la vente des trois hôtels qui appartiennent à la chaîne Farah Al Maghrib ? Anciennement connus sous l'enseigne de Safir, ces trois hôtels sont proposés à la vente selon un communiqué de presse rendu public la semaine dernière. Dans un communiqué de presse passé inaperçu, publié dans le quotidien londonien, “Achark Al Awsat”, dans son édition du lundi 25 mars, la société Farah Al Maghrib pour la promotion et le tourisme, annonce son intention de vendre les trois hôtels (Farah Casablanca, Farah Tétouan et Farah Kénitra) qu'elle détient et gère désormais depuis la dissolution, il y a quelques mois, de la société Safir SA. Le communiqué en question précise toutes les conditions de l'opération de vente, parmi lesquelles la soumission des offres au plus tard le 6 mai 2002. Contactés par nos soins pour avoir des précisions sur les motifs de vente, les dirigeants de la société “Farah Al Maghrib” n'ont pas donné suite à nos sollicitations. Seul Mohamed Achetouane, directeur général de l'hôtel Farah Casablanca, ex-Safir, avait accepté de nous recevoir sur recommandation bien évidemment de ses supérieurs, à savoir la société gestionnaire. Selon lui, “les motifs de vente des trois hôtels sont à rechercher au niveau des relations pas tout à fait bonnes qui existent entre les actionnaires de la société”. Détenue par trois groupes d'actionnaires, des Libyens, des Koweïtiens et des Egyptiens (ceux-ci sont minoritaires), la société Farah Al Maghrib, selon le patron de l'hôtel Farah Casablanca, a souvent été gérée par plusieurs maîtres qui n'arrivaient pas à trouver un consensus favorable au développement de la société qui gère les trois hôtels mis en vente. D'où la situation financière pratiquement intenable dans laquelle se trouvent aujourd'hui les deux hôtels, Farah Tétouan et Farah Kénitra. Ces deux unités sont au bord du gouffre puisque les charges dépassent largement et de loin les recettes qui s'amenuisaient depuis quelque temps sous l'effet d'un manque patent de maintenance et d'entretien. En guise de sanction, ces deux hôtels ont vu leur classement se dégrader d'une étoile pour rétrograder de 4 à 3 étoiles. Contrairement à ces deux unités-là, l'hôtel Farah Casablanca, comme l'explique son directeur général, a réussi à échapper à la crise qu'il avait pourtant subie, il y a quelques années. En 1999, l'ex-Safir souffrait d'une situation financière déficitaire et risquait sous l'effet d'une baisse importante d'activité, de jeter l'éponge. Mais, le plan de rénovation, mis en place et appliqué par la direction générale, a permis à l'hôtel de retrouver son équilibre financier. L'année 2000, l'hôtel passe du rouge au vert. Idem pour l'année 2001 même si les résultats définitifs ne sont pas encore officiellement connus. Pour financer ce plan de rénovation dont le changement de l'identité visuelle a été l'élément saillant, la direction générale affirme avoir eu recours à l'autofinancement. “Les actionnaires, en l'occurrence les Libyens et les Koweitiens, n'ont pas participé financièrement à ce plan”, explique Mohamed Achetouane qui se montre rassurant quant à cette opération de vente des trois hôtels étant donné qu'elle va permettre, selon lui, de retrouver un seul actionnaire de référence capable d'insuffler un nouvel élan à la chaîne. Qui va donc remporter l'appel d'offres lancé ? On n'en sait rien. Mais les pronostics du dirigeant de Farah Casablanca indiquent que la bataille va se jouer entre les Libyens et les Koweitiens, déjà présents dans le tour de table de la société Farah Al Maghrib. L'un des deux groupes d'actionnaires va se retrouver majoritaire. Mais, il n'empêche qu'un nouvel actionnaire, outre les anciens, pourrait faire son entrée dans le capital de la société si ce dernier présente une offre financière alléchante aux vendeurs.