Attijari Payment lance son activité d'acquisition commerçants au Maroc    Coopération agricole : l'alliance maroco-américaine se renforce    Régionalisation avancée : Casablanca-Settat entre dans le vif du sujet    Ciment : plus de 6,89 Mt de livraisons à fin juin    MAS de Fès : un hic dans la constitution en société sportive    Hakimi vs Mbappé : L'amitié attendra le coup de sifflet final    Mondial des clubs: Al-Khelaifi et Perez, duel de présidents    Mondial des clubs: Fluminense défie Chelsea pour éviter la mainmise de l'Europe    Le Lion de l'Atlas Ilias Akhomach entame sa pré-saison avec Villarreal    Bilal Nadir, parti pour rester à l'Olympique de Marseille    Edito. Du plomb dans l'aile de la compétitivité    Plastiques et métaux lourds : le maquereau et le saint-pierre marocains contaminés ?    Jazzablanca 2025 : Emel, l'artiste sans filtre qui fait couler l'encre (et la sueur) !    Menaces de nouveaux tarifs douaniers contre les BRICS Halte au protectionnisme improductif    Menaces de nouveaux tarifs douaniers contre les BRICS Halte au protectionnisme improductif    Le Maroc parmi les principales inquiétudes des Espagnols    Guerre commerciale : Trump relance la menace de hausses douanières    Rabat et Berlin se projettent vers un partenariat stratégique tourné vers l'avenir    Conseil de gouvernement : L'état civil, les animaux errants et la Fondation Maroc 2030 au menu    Akhannouch : «32 MMDH pour moderniser le système de santé marocain»    L'Union Constitutionnelle condamne l'attaque contre ES-Smara    Education : Les syndicats accusent le ministère d'improvisation    Revue de presse de ce mardi 8 juillet 2025    Jawad Ziyat élu nouveau président du Raja Casablanca    Nouveau scandale sportif continental : l'Algérie au cœur d'une polémique après avoir manipulé le logo officiel de la CAN    Damancom : nouveau mode de connexion via e-ID ou OTP, délai prolongé pour les déclarations de juin    Crypto-actifs : Le Maroc prépare un cadre règlementaire [Par Charaf Louhmadi]    Kif Mama Kif Baba fustige les dérapages de Benkirane sur les femmes célibataires    Chbyka Summer Tour : Une 2e édition pour un littoral marocain sans plastique    Agadir dément des accusations infondées portées contre sa police touristique    Les prévisions du mardi 8 juillet    Semaine contrastée : fraîcheur côtière et canicule intérieure    Vols internationaux : le Gabon, pays africain le plus taxé en 2024 selon l'AFRAA    Jazzablanca : Un premier week-end haut en couleurs    Sahara : le silence de Christopher Ross contraste avec l'agitation de John Bolton    Le chef de la diplomatie allemande salue la qualité du dialogue stratégique entre Rabat et Berlin    Tanger : Mise à disposition de la Tour Dar el-Baroud aux FAR    Le Maroc conclut un accord avec l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle pour la défense juridique de son patrimoine    Environnement : lancement à Windhoek d'une initiative sur les services climatiques et l'alerte précoce en Afrique    Nostalgia Lovers : quand les tubes d'hier rallument les feux d'aujourd'hui    Rozalla : "«Everybody's Free» a pris son envol et, 34 ans plus tard, elle continue de vivre" :    Le Premier ministre malaisien : les BRICS, un espoir pour un ordre mondial plus juste pour le Sud global    Nostalgia Lovers 2025 : Trois jours de fièvre rétro et un succès éclatant à Casablanca    Angélique Kidjo, première diva africaine à briller sur le Walk of Fame    Jazzablanca 2025 Black Eyed Peas, Caravan Palace et Nubya Garcia enflamment la scène    Maroc : Un événement parallèle au Forum mondial de sociologie consacré à la Palestine    El Partido Popular de España reafirma su postura sobre el Sáhara Occidental en su congreso    USA: Les inondations au Texas font 59 morts selon le dernier bilan    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le pouvoir d'achat a baissé pour 80% des Marocains
Publié dans Lakome le 26 - 03 - 2013

Malgré la maitrise de l'inflation, le pouvoir d'achat n'a augmenté ces dix dernières années que pour les 20% les plus riches. En cause : les disparités de revenus et la répartition inégalitaire des fruits de la croissance.
" Pouvoir d'Achat : +4% par an depuis 10 ans", titrait en Une l'hebdomadaire La Vie Eco le 15 mars dernier. Voici donc une assertion factuelle qui peut être de prime abord facilement vérifiée. Elle incorpore aussi une assertion politique, qui se porterait caution, en quelque sorte, d'une politique publique potentiellement impopulaire (le démantèlement partiel ou total des subventions) que l'on justifierait par l'amélioration in fine du pouvoir d'achat des ménages ces dernières années.
Commençons par le plus élémentaire : du fait de la différence du mode de calcul, le revenu moyen par ménage que je calcule pour la période 2001-2011 donne un résultat de 4.1% de croissance moyenne, marginalement différent des 3.9% avancés par La Vie Eco. En comparant l'évolution des prix à la consommation sur la même période, on observe qu'effectivement, pour un taux d'inflation moyen de 1.8%, il y a une amélioration réelle nette du revenu par ménage, et donc du pouvoir d'achat du consommateur. Comme le note à juste titre l'article de la Vie Eco, les ménages marocains auront bénéficié d'une baisse historique des taux d'inflation depuis l'indépendance, améliorant donc leur pouvoir d'achat de 2.1% en moyenne lors de la dernière décennie.
Cependant, établir un jugement sur la seule base de ces résultats serait hâtif. En effet, le raisonnement présenté plus haut (et justifié dans l'article par un effet cumulé de politique fiscale et du dialogue social) ne prend pas en compte les disparités des revenus au Maroc ni la répartition des fruits de cette croissance : s'il s'avère que seule une minorité (celle-là même qui a bénéficié de la baisse d'impôt sur le revenu en 2007-2008) a vraiment amélioré son pouvoir d'achat, l'assertion devient fausse, et pose des questions embarrassantes quant à la validité des politiques engagées depuis 2001 : les dépenses de subvention bénéficient-elles aux couches défavorisées ? Les réductions des taux marginaux de l'IR n'ont-elles pas creusé les inégalités sociales ?
Considérons maintenant la distribution des revenus au Maroc. Le résultat initial permettant de démontrer à priori que les ménages ont amélioré leur pouvoir d'achat est une vue de l'esprit, qui ne prend pas en compte l'élément essentiel des disparités dans la distribution des revenus de la croissance. On peut illustrer cette réalité en adaptant une boutade d'économiste bien connue : Si M. Miloud Chaâbi entre dans un café de classes populaires, les clients deviennent en moyenne des millionnaires, simplement parce que le revenu moyen des clients du café en question a été artificiellement gonflé par l'arrivée de M. Châabi.
Mettons maintenant des chiffres sur l'évolution du revenu par ménage et la distribution des fruits de la croissance générée entre 2001 et 2011. Les résultats sont beaucoup plus mitigés, certainement plus pessimistes. Pour se faire une idée de ce creusement d'inégalités, on peut considérer l'évolution des parts relatives des déciles de ménages (tels que rapportés dans le dernier annuaire des indicateurs sociaux du HCP) comme un indicateur et de l'évolution de leurs revenus respectifs, et de la répartition des fruits de la croissance, ou encore la concentration des dépenses de consommation (dont la tendance dès 2001 est confirmée par les résultats d'enquêtes plus récentes).
Pour illustrer ce résultat, on se décide à répartir les ménages marocains en deux populations, les 'nantis' (ceux dont les revenus les placent parmi les 20% les plus riches) et le reste (donc 80% de la population).
Il s'avère que la croissance moyenne de 4% du pouvoir d'achat des ménages est une mauvaise moyenne, puisqu'elle correspond à la fois à une amélioration de près de 30% des revenus des 'nantis' et un déclin de 16.5% pour le reste des ménages.
Dans ce cas particulier, l'argumentaire avancé par La Vie Eco basé sur les réductions du taux marginal et de la subvention inscrite au budget de la Caisse de Compensation explique parfaitement cet écart de progression (ou de régression) du pouvoir d'achat, ces deux mesures bénéficiant aux ménages les plus favorisés. Il est donc normal que l'amélioration théorique du pouvoir d'achat observé dans les agrégats bruts de l'économie nationale leur profitent principalement.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.