Le député PJD Mohamed Yatim a voulu donner une leçon de morale à Rachid Gholam, artiste et figure emblématique d'Al Adl Wa Al Ihssan. Il en a pris pour son grade...et le régime aussi. C'est un bien intéressant échange sur Facebook qui a opposé deux symboles du Parti de la Justice et du Développement et d'Al Adl Wa Al Ihssan. Mohamed Yatim l'un des dirigeants les plus en vue du PJD, député et vice-président du parlement, s'en est pris à l'artiste chanteur Rachid Gholam, figure emblématique du mouvement fondé par Abdeslam Yassine. Aux yeux du dirigeant PJD, le chanteur a eu l'heur de participer à une émission artistique qui attentait aux bonnes mœurs. L'émission en question diffusée sur la chaine égyptienne cryptée OSN, est animée par la célèbre chanteuse syrienne Assala Nasri. C'est le comportement de celle-ci qui aurait choqué le dirigeant du PJD, allant jusqu'à écrire que son attitude « tentatrice » était telle que l'émission n'était pas regardable en famille. « En vérité les familles respectables ne peuvent pas voir cette émission (en raison de la gêne), .....Le moins qu'on puisse dire est qu'il y a eu des dépassements, des gestes, des envois de signaux (sic) qu'il aurait fallu éviter, à moins que ce ne soit la technique de la présentatrice Assala de jouer de sa féminité (re-sic) pour faire réussir son émission. » La réponse de Rachid Gholam ne se fit pas attendre : « Je suis surpris que tu t'intéresses soudain à la prestation de Rachid Gholam sur une chaine étrangère, toi qui n'as jamais exprimé auparavant la moindre solidarité avec le même Gholam quand il a été arrêté et emprisonné et pendant qu'il est interdit d'antenne dans son propre pays » rétorquait-il. Il reprochait ainsi au dirigeant du PJD son silence lorsque le chanteur fut arrêté et torturé par la police marocaine. Ces évènements remontent à 2007 lorsque le chanteur fut arrêté et jugé sous prétexte d'une affaire d'infidélité conjugale. A l'époque, les dirigeants d'AL Adl avait dénoncé une machination des autorités cherchant à décrédibiliser leur mouvement, et son épouse l'avait défendu bec et ongle. Puis la réplique du chanteur contre Yatim prenait une tournure à la fois cinglante et...résolument politique. Jugez : « Si au moins tu avais pris une position une seule fois dans l'affaire de la censure qui me frappe, ou si tu avais essayé une seule fois de faire cesser cette injustice, maintenant que ton parti est au pouvoir, qu'il chante les louanges de la révolution des urnes et du Maroc des libertés. Ce n'est pas tout : où est donc ton audace ? Pourrais-tu aussi dire haut et fort la vérité au sujet du despotisme du Makhzen, de sa grande corruption et de tous les maux qu'il inflige au pays et à la religion dans ce Maroc de l'islam sous la bienveillance du commandeur des croyants ? N'as-tu pas honte, devant Dieu, devant les Hommes, devant ta famille et tes enfants alors que tu t'inclines et tu exécutes devant lui tes génuflexions humiliantes pour lui attester de ta soumission ? ......Où est donc ton courage de croyant ? Que dis-tu des immenses tares qui rongent la nation, et dont l'origine n'est autre que cette monarchie héréditaire, avec son allégeance forcée et sa transmission du pouvoir par l'unique lien du sang ? Tu trouveras certainement, toi et tes compagnons, mille et une justifications politiques, autant de tactiques et autant de nuances, dans votre immense lexique de la servitude et la courtisanerie ». Enfin, il faut noter que la chanteuse présentatrice dont Yatim a stigmatisé le comportement jouit d'un grand respect auprès des démocrates arabes car elle a soutenu dès le début les révolutions égyptiennes et syriennes.