L'Espagne a versé 164 millions d'euros à des pays africains, dont le Maroc, pour soutenir la lutte contre l'immigration irrégulière    L'économie mondiale progresse grâce à l'essor de l'intelligence artificielle et vacille sous le poids des tensions commerciales, selon le Policy Center for the New South    Programme d'accompagnement des entreprises : un levier pour la croissance durable    Espagne : la police madrilène violemment confrontée aux manifestants propalestiniens    Dimanche de football : les Lions de l'Atlas et leurs clubs à suivre    Mondial U20 : piqués par le Mexique, les Lionceaux prêts à rugir en 8es    Marrakech : les allégations relatives à la mort d'un individu lors des événements de Sidi Youssef Ben Ali dépourvues de tout fondement    Mondial U20 : L'Egypte quasiment éliminée, vers un Maroc-Corée du Sud en 8es    Botola D1 / J4 : OCS-FAR, l'affiche dominicale    Botola D2 / J2 : La JSS maintient le cap, Wydad Témara vainqueur à Fès    Salon du Cheval : Le patrimoine équin des 12 régions du Royaume à l'honneur    Le gouvernement a alloué 120 MMDHS au lieu de 69 MMDHS aux secteurs de la santé et de l'éducation    MAGAZINE : Abdelhadi Belkhayat, la vie aux chants    Tehraoui : «La digitalisation du système d'information de la santé a permis d'économiser 165 MDH»    Mercure de La Vie éco : Al-Amine Nejjar, Younes I. Kaitouni et Nabila Mounib    Aérien : Inauguration d'une nouvelle ligne aérienne reliant Essaouira à Séville    CNDH : Les manifestations se sont déroulées sans aucun comportement de nature à transgresser le droit au rassemblement pacifique    Festival national du film 2025: Hakim Belabbes président du jury du long-métrage de fiction    Nuevos partidos políticos marroquíes proponen reformas ante manifestaciones de GenZ    Manifestaciones GenZ: Rusia recomienda a sus ciudadanos en Marruecos evitar las multitudes    Arabie saoudite : L'avion du prince héritier atterri à Marrakech    Maroc : De nouveaux partis s'expriment sur les manifestations de GenZ    La Chine se prépare au typhon Matmo : vols annulés, commerces fermés et alertes renforcées    Décès d'un citoyen à Marrakech : le Parquet clarifie les faits et écarte tout lien avec les manifestations    Commémoration à Al Hoceima du 70è anniversaire du lancement des opérations de l'armée de libération dans le Nord    Traite des êtres humains: le Maroc achève la mise en conformité avec les instruments et normes internationaux    El Guerguerat. Saisie de près de 54 kg de cocaïne    Rayane Bounida et le Maroc, une histoire qui prend forme ?    La police déjoue un trafic de trente-trois kilogrammes de cocaïne au port de Tanger Med    L'envoûtante Meknès se vêtit à l'international pour fêter son deuxième festival interculturel sur le soufisme et la poésie    Line Producers India étend son maillage au Maroc et tisse un pont cinématographique entre l'Inde et le monde arabe    Espagne: Une Marocaine couronnée au concours mondial de la meilleure tarte au chocolat    GenZ212: "le débat public s'est déplacé dans l'espace virtuel, il faut s'y adapter", Abdejebbar Rachdi    Risques naturels : Le Maroc au 51ème rang mondial, selon un rapport international    Casablanca – Industrie : lancement d'un programme stratégique pour accompagner la croissance des entreprises marocaines    Mondial U20 : Le Maroc s'incline face au Mexique    Kénitra : 17 individus déférés devant le parquet après les violences à Sidi Taibi    Diaspo #409 : Noura Mennani rend hommage à son père par le pop art    Les températures attendues ce samedi 4 octobre 2025    Crédits-Dépôts bancaires : le tableau de bord de BAM en 5 points clés    Accord Maroc-UE : Revers pour le polisario après l'inclusion explicite des produits du Sahara    L'Humeur : Yves Saint Laurent, homme à chiens    Munich : le trafic aérien de nouveau interrompu après une alerte aux drones    Droits de douane : le gouvernement US promet une aide « conséquente » aux agriculteurs    Salon : cinquièmes "Lettres du Maghreb", pour habiter et écrire le monde (VIDEO)    Témoignant de l'ouverture du Maroc aux questions mondiales... Mohamed Oujar participe au Congrès pour la Paix en Chine    Maroc... Quand la stabilité devient la véritable richesse    Le Festival du cinéma méditerranéen à Tétouan rend hommage à : Nabil Ayouch, Aida Folch et Eyad Nassar    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Khadija Roussi : «En l'absence de débat interne, le PAM risque de ne plus avoir de projet ni de vision»
Publié dans Lakome le 02 - 09 - 2011

Pour sa première sortie médiatique depuis sa démission fracassante du Parti authenticité et modernité (PAM), cette membre fondatrice du parti de Fouad Ali El Himma se confie à Lakome.com.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à démissionner du PAM ?
En premier lieu, je constate qu'on s'éloigne de plus en plus du projet initial du PAM, il y a vraiment un virage. S'il continue de fonctionner en l'absence totale de débat interne, le parti risque ne plus avoir de projet ni de vision. Le seul souci de certains dirigeants se limite aux élections, ce qui est très dangereux. Absence de tout contrôle sur les élus du parti Un acharnement, de certains conservateurs, sans précédent à l'égard des modernistes du parti.
Pourquoi votre tentative de contrôler les élus à travers la commission d'éthique n'a pas abouti ?
La commission d'éthique du parti que je préside a réussi au départ à recommander l'exclusion de 34 élus sur lesquels pesaient de fortes présomptions d'implication dans des affaires illicites. Cette décision s'est faite grâce au soutien de Fouad [Ali El Himma]. Après les élections de 2009, la commission a produit des rapports sur les pratiques de quelques élus du PAM, dont certains sont même membres du bureau national, et nous les avons remis au secrétaire général du parti. J'aurai souhaité qu'il prenne position et que ces recommandations soient prises en considération. Nos mémorandums et nos relances sont restés vains.
Peut-on savoir qui sont les élus mis en cause par la commission d'éthique ?
Je suis tenue par la confidentialité. Par contre, ces personnes mènent une campagne contre moi de l'intérieur du parti, avant et après ma démission.
Est-ce que la relation entre le PAM et K. Rouissi c'est du passé ?
Jusqu'à maintenant c'est le cas. Après ma démission, j'ai eu une réunion avec M. Biadillah, le SG du parti. Je lui ai précisé qu'il faut voir au-delà d'un départ d'une militante et discuter des points soulevés dans ma lettre de démission. Ces questions sont soulevés par Khadija Rouissi mais aussi par d'autres membres et croyez-moi nous sommes nombreux à attendre des réponses.
S'agit-il des personnes issues de la «gauche» ?
Pas seulement, il y a aussi des élus qui sont arrivés au parti d'autres horizons et qui ont les mêmes préoccupations que nous. Nous sommes nombreux à refuser de rabaisser le niveau du débat politique et laisser faire des pratiques indignes d'un parti.
Ces pratiques existent-elles au PAM ?
Oui, il y a ces agissements. Je cite le cas de Tahar Chakir membre du bureau national, très contesté par la population à El Jadida en raison des choix de candidats PAM dans cette ville lors des élections de 2009. Il s'est opposé à la discussion d'un rapport au bureau national, émis par une commission pourtant nommée par le secrétaire général. Le rapport recommandait l'exclusion du parti de certains membres qui menaient une campagne de dénigrement contre moi et d'autres militants du parti. Je trouve cela gravissime. On peut se demander, à juste titre si ce Monsieur agit de son propre chef. Cela me rappelle aussi les attaques dont nous étions l'objet lors des travaux de l'instance Equité et réconciliation (IER). Chaque fois que le pays est sur le point de trancher son choix vers la modernité, une levée de boucliers est immédiate de la part de ceux, nostalgiques d'une époque que nous voulons oublier. Cela nuit au pays et à ses institutions.
Les conclusions de la commission interne mise en place pour enquêter sur les attaques dont vous étiez la cible sont-ils satisfaisantes ?
Salah El Ouadie, Aziz Benazzouz, Mohamed Maâzouz et plusieurs autres ont été victimes d'attaques également. Les commanditaires de ces actes sont organisés et mènent une guerre sur Facebook contre nous. On a poussé le vice jusqu'à envoyer une personne pour adhérer à Bayt Al Hikma, et pouvoir ainsi nous saborder de l'intérieur (Nous détenons sa demande et son cv). La commission interne a appelé à l'exclusion de ces personnes. Si ces personnes ne sont pas exclues du PAM, cela voudra dire qu'ils contrôlent le parti et qu'il n'y a donc rien à y faire.
Le parti se doit de tenir une conférence nationale pour exposer ses valeurs, élaborer son programme, le parti doit avoir une vision et orientations claires et doit se distinguer des autres partis qui persistent à rester dans le flou et qui croient qu'ils peuvent continuer à exister en se servant du populisme. Si ceci ne se fait pas aussi, les autres auront gagné. Ce jour-là, les modernistes devraient aller revoir leurs cartes, réfléchir et reconstruire je n'espère pas comme Sisyphe.
A quel moment le PAM a dévié de son projet initial ?
Les recommandations de la commission d'éthique, suite aux élections de 2009, avaient pris en considération que le parti est jeune et il est normal qu'il existe quelques dysfonctionnements mais auxquels il fallait faire face. Les petits dysfonctionnements ont pris de l'ampleur et rien n'a été fait. Les instances du parti n'ont pas pu fonctionner d'une façon normale, ce qui a laissé prospérer les « professionnels » des élections. Ces derniers ne peuvent être que du côté du conservatisme et c'est ainsi que des conservateurs au sein du parti ont pris petit à petit le dessus et essaient de prendre les commandes du PAM.
Cette alliance entre ce que vous appelez les «extrêmes» du 20 février et les «conservateurs» du PAM semble être contre nature ?
Le mouvement du 20 février a été manipulé par certains pour attaquer le PAM. Et en l'attaquant, ils ont affaibli le groupe des «modernistes» de ce parti. A ce moment, les « conservateurs » ont fait figure de rempart contre l'extrémisme.
J'attire souvent l'attention des démocrates du mouvement du 20 février sur la dangerosité d'actions extrémistes se référant aux projets de société de Nahj ou d'Al Adl wa Ihassane .
Cela nous a valu, une réapparition des conservateurs qui s'érigent en défenseur de la stabilité, les sorties médiatiques d'un Ziane, mobilisant ses troupes, insultant publiquement Abraham Serfaty, ou annonçant les sommes perçues par les partis pour faire campagne pour ou contre le référendum. Ce sont des pratiques d'un autre temps. Comme femme réformiste, je crois, comme Spinoza, au changement par l'usage de la raison et à un projet démocratique et moderniste.
Le 20 février est-il à l'origine de la crise du PAM ou bien cette situation existait bien avant ?
Au 20 février, je dis : vous avez été manipulé. Les « conservateurs » tous partis confondus ont utilisé ce mouvement. Les pancartes de «Fouad dégage» et «PAM dégage» ont été commandées chez des imprimeurs bien payés. C'était une guerre contre les modernistes du PAM. Ceci est d'autant plus incompréhensible que ce parti n'a jamais gouverné…
Sauf que pour le 20 février et une partie de la classe politique, le PAM représente le parti hégémonique proche de l'Etat à l'instar du l'ex-RCD tunisien ou de l'ex-PND égyptien…
C'est faux et injuste de dire cela, car le Maroc n'est ni l'Egypte, ni la Tunisie. Faut-il rappeler tout le travail de l'IER, le rapport du cinquantenaire et les avancées en démocratie qui ont suivi ? La plupart des fondateurs du PAM ont œuvré pour la réconciliation au Maroc. J'ai travaillé sur les violations des droits de l'homme entre 1956 et 1960 et je suis contre le parti unique. C'est l'Istiqlal qui a défendu ce modèle pendant longtemps. Notre parti s'est créé pour lutter contre ces partis qui fonctionnent comme une zaouiya (confrérie) qui ont pour finalité de trouver des postes pour ses membres et leurs familles. Le courant conservateur n'a pas donné au 20 février les photos des dirigeants de ce parti mais plutôt ceux du PAM. J'ai un différend avec le PAM mais je reste objective, cette campagne est orchestrée. En même temps que les attaques extérieures au parti, certains veulent le miner de l'intérieur.
Le retrait continu d'El Himma de la vie du parti contribue-t-il à affaiblir le PAM ?
Fouad était un appui et il y a des personnes qui voulaient l'affaiblir pour qu'il ne soit plus ce soutien important. Il a toujours souffert de ces pratiques depuis l'IER. Cet homme charismatique a beaucoup de valeur. J'ai participé à la naissance du Mouvement de Tous les Démocrates (MTD) et celui du PAM et toutes les décisions se prenaient de manière collégiale. Il n'y avait pas de rôle central d'une personne mais la centralité était au projet qui nous réunissait. Et chacun de nous avait des appréciations différentes de la situation politique.
Votre passage au PAM est-il une erreur de parcours ?
Non, c'est un choix sans regret et j'assume mes responsabilités. Mon propre sort n'est pas important devant les enjeux que doit affronter notre pays, Je continue, avec tous les démocrates, de mener un combat contre le conservatisme au sens large du terme. Maintenant des gens cherchent à me tuer politiquement, comme c'est le cas du PJD qui publie cette semaine sur son site web de l'intox concernant des soi disant financements provenant d'Israël.
La nouvelle constitution est-elle une défaite pour les modernistes ?
Je ne crois pas que nous ayons totalement perdu. A Bayt Al Hikma nous avons présenté un mémorandum dont l'inscription de la liberté de croyance dans la nouvelle constitution. Sauf que des pseudos-modernistes, dont certains partis, n'ont pas osé mener le combat pensant -à tort- qu'une telle attitude leur ferait perdre les élections. Les pressions du PJD , du Mouvement unicité et réforme, appuyé par le silence et la complicité des autres composantes politiques, a donné la version finale de la constitution. Nous avons émis, en son temps, un communiqué clarifiant notre position.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.