Le Premier ministre devrait l'annoncer aux syndicats dans quelques jours La hausse se fera sur le salaire de base et non par des indemnités Des simulations sont faites pour arrêter le schéma définitif. Le deuxième round du dialogue social devrait reprendre bientôt. Le Premier ministre, Abbas El Fassi, avait promis de revoir les syndicats et de donner une réponse à leurs revendications au courant de ce mois de mars. Si, pour les salariés du secteur privé, tout dépendra des négociations avec le patronat, s'agissant des fonctionnaires, en revanche, il semble bien que le gouvernement soit prêt à faire un geste en leur faveur. «Le mot d'ordre, maintenant, c'est la sauvegarde du pouvoir d'achat», déclare un responsable ministériel. Celui-ci confie à La Vie éco que les fonctionnaires vont bénéficier d'augmentations de salaires, «et il s'agira d'augmentations du salaire de base, ce qui veut dire que même les retraités seront concernés», précise-t-il. «Finies les augmentations par le biais des indemnités, des promotions, etc., cela crée trop de distorsions entre les traitements des fonctionnaires.» Reste à savoir sous quelles formes ces revalorisations seront décidées : s'agira-t-il d'augmentations directes ou par le biais d'une baisse de l'impôt sur le revenu (l'IR) ? «Ce n'est pas encore tranché, on verra cela avec les syndicats», répond le responsable ministériel. Les syndicats, eux, demandent non seulement une hausse des traitements, mais la mise en place de l'échelle mobile des salaires, un Smig à 3 000 DH, et une indemnité de restauration, «qui devient indispensable avec l'horaire continu», selon l'appréciation d'un syndicaliste. C'est l'Education nationale qui a le plus profité des augmentations de salaires Au sein du gouvernement, si on admet qu'il faille en effet préserver le pouvoir d'achat des travailleurs, on n'hésite pas pour autant à aligner des chiffres qui, dit-on, montrent bien que les fonctionnaires «ne sont pas des laissés-pour-compte, comme on tente de le faire croire». Selon le ministère de la modernisation des secteurs publics (MMSP), les salaires des fonctionnaires, entre 2000 et 2007, ont augmenté de 55% ; soit une hausse annuelle moyenne de 7%. Traduit en dirhams sonnants et trébuchants, cela donne la coquette somme de 30 milliards de DH (29,2 milliards plus exactement) : 16,4 milliards de DH ont été consacrés à la hausse généralisée, 12 milliards aux promotions exceptionnelles et 800 MDH au titre de la baisse de l'IR. Sans contester ces chiffres, les leaders de l'Union marocaine du travail (UMT) se demandent néanmoins à qui ont profité réellement ces sommes, en effet importantes ! Selon des indications fournies par le ministère des finances, c'est surtout le secteur de l'éducation qui a absorbé une bonne partie des hausses salariales. «Ce n'est pas un hasard si le budget de l'éducation nationale représente 6% du PIB», note un économiste. Quoi qu'il en soit, et contrairement aux précédents rounds du dialogue social, le prochain semble se présenter sous de bons auspices. Les syndicalistes paraissent moins raides que d'ordinaire. Ont-ils des garanties que leurs revendications seront satisfaites ?