Mohammed VI préside l'ouverture de la première session de la 5e année législative    Mohamed Malainine : «Avec le rapport de Guterres sur le Sahara, l'ONU passe du neutralisme passif au réalisme»    Maroc : Omar Balafrej sur le devant de la scène à travers les débats de GenZ 212    L'UM6P dans le Top 400 des universités mondiales (Times Higher Education 2026)    Marhaba 2025 : Plus de 3,2 millions de passagers (+7%) en transit dans les ports marocains    Le Maroc salue l'annonce d'un accord sur le cessez-le-feu à Gaza par Trump    Europe : La France, pays qui accueille le moins d'étrangers (Insee)    Mondial U20 : Le Maroc abordera les huitièmes avec détermination (Mohamed Ouahbi)    Match amical : Le Maroc bat Bahreïn à la dernière minute    After the Socialist International, the MSP confronts the Polisario at the UN Fourth Committee    Major wildlife trafficking network dismantled in Sidi Bouknadel operation    UM6P ranks among top 400 global universities in THE 2026 ranking    Mondial U20 : voici la composition du Maroc face à la Corée    Automobile: l'Allemagne fait marche arrière quant à l'interdiction des moteurs thermiques à l'horizon 2035    Russie-OTAN : Préparatifs russes en prévention d'une guerre contre l'Alliance ?    Les Lions de l'Atlas s'offrent une 15è victoire consécutive face au Bahreïn    Casablanca : la police saisit 6 150 comprimés de Rivotril et arrête un récidiviste recherché    Le Nobel de littérature attribué à l'écrivain hongrois Làszlo Krasznahorkai    Prépa CDM U17 : Sénégal - Maroc cet après-midi    Le Conseil de gouvernement acte la création de la Zone d'Accélération Industrielle de Skhirat    Plus de 66.000 personnes ont bénéficié de l'aide au logement    Décharge de Fès : 20 millions de dirhams mobilisés pour le traitement des nuisances olfactives    Berline électrique - Mazda 6 e, deuxième tentative transformée    Tanger : Interpellation d'un Franco‐algérien recherché par Interpol pour enlèvement    Amical Maroc A' – Egypte A' : un premier test cet après-midi avant la Coupe Arabe des Nations    Le Conseil de gouvernement approuve un projet de décret portant sur la réorganisation de l'INBA    L'Ambassadrice de Chine au Maroc écrit sur la déformation de la résolution 2758 de l'Assemblée générale des Nations Unies :Quelle erreur ! Quelle absurdité ! Quel danger !    Le roi Hassan II... quand il brisa le protocole pour honorer son hôte chinois à la marocaine    Forum économique Maroc-France : Les provinces du Sud, un nouveau pôle de croissance au cœur de la coopération maroco-française (M. Zidane)    Le box-office chinois dépasse 1,8 milliard de yuans pendant les vacances    Agadir : le parquet général près la cour d'appel dément les allégations d'une conductrice se disant victime d'une tentative de meurtre    La France soutient les investissements de ses entreprises dans le Sahara marocain    Le bureau de liaison marocain à Tel-Aviv intervient pour la libération de Ghali et Ben Deraoui    Budgets des collectivités territoriales : le ministère de l'Intérieur fixe le cap pour 2026    Abou Dhabi. SAR la Princesse Lalla Hasnaa invitée d'honneur au Congrès Mondial de la Nature de l'UICN    Agadir : ouverture d'une enquête suite au décès d'une femme enceinte    Tensions sociales : les ministres tentent de convaincre    Accord agricole Maroc-UE : les détails du nouveau deal    Le Maroc salue l'annonce d'un accord de cessez le feu à Gaza    Visa For Music 2025 : la 12e édition dévoile sa programmation à Rabat du 19 au 22 novembre    Sold out exceptionnel pour Mo Amer et ajout d'une 2ème représentation    Faso Films Fonds : Un nouveau souffle pour le 7ème art burkinabè    Les "Ateliers de Tétouan" : une plateforme pour la création cinématographique méditerranéenne    Classement Stanford: Six chercheurs de l'Université Internationale de Rabat (UIR) distingués parmi les 2% des meilleurs au monde    Interview avec Naoufal Souitat : « L'autonomie spatiale du Maroc passe par la coopération »    Pharmaceutique : Un médicament sur cinq en développement dans le monde est d'origine chinoise    Trump annonce qu'Israël et le Hamas ont accepté la première phase de son plan de paix    Mondial U20 : la France, l'Argentine, la Colombie et la Norvège en quarts    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Emploi : forte prédominance de l'agriculture et de la pêche
Publié dans La Vie éco le 14 - 03 - 2019

La structure de l'emploi par profession, depuis que les statistiques sont produites sur le sujet, est restée la même. Largement plus de la moitié de l'emploi total est occupé par trois groupes de professions, composées d'ouvriers, de manœuvres, d'artisans, de manutentionnaires et de travailleurs des petits métiers. Les cadres supérieurs et membres des professions libérales représentent 3,8% de l'emploi total en 2018.
Les caractéristiques de la population active occupée, c'est évident, ont évolué au cours des vingt dernières années, et néanmoins la structure de l'emploi est restée la même, à en juger par les données des enquêtes que le HCP publie régulièrement sur le sujet. Cette structure de l'emploi reflète assez fidèlement la structure productive, à moins que ce ne soit cette dernière qui est déterminée par la première. Les facteurs à l'origine de la relative faiblesse de la croissance économique et de la productivité sont très probablement à saisir à ce niveau.
La décomposition des actifs occupés par groupe de professions, suivant la nomenclature adoptée par le HCP à cet effet, montre en effet que depuis près de vingt ans, le groupe de professions qui domine l'emploi est celui des "ouvriers et manœuvres de l'agriculture et de la pêche", avec une proportion de 21% de l'ensemble des travailleurs du pays. Cependant, tout en étant prédominant, le poids de ce groupe de professions, comme indiqué dès le départ, diminue avec le temps : en 2000, soit au moment du démarrage de ce type d'enquête par le HCP, sa proportion était de 31%. Il y a là une baisse de 10 points en dix-huit ans. Plus important encore, la baisse de la proportion des "ouvriers et manœuvres de l'agriculture et de la pêche" dans l'emploi total semble s'accélérer ces dernières années : elle a perdu 4 points entre 2015 et 2018 contre 6 points entre 2000 et 2015. Peut-être faudrait-il lier cette évolution à la modernisation du secteur agricole, à l'augmentation de sa productivité, toutes choses dont le résultat final se traduit par un repli de l'emploi agricole à 37% de l'emploi total en 2018 contre 46% en 2000. Malgré tout, cette part reste encore élevée si l'on tient compte du fait que dans le PIB, l'agriculture représente 13% à 14%.
A la deuxième place, on retrouve le groupe de professions "artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux", avec une part de 18,7% de l'emploi total, soit plus de 2 millions de travailleurs. En 2000, ce groupe de professions représentait 16,7% de la population active occupée. Il serait intéressant de connaître les détails de ces professions pour comprendre éventuellement l'origine de cette hausse de 2 points. Peut-être renferme-t-il des activités qui nécessitent des compétences, un savoir-faire, comme c'est le cas, par exemple dans la restauration, classée dans cette catégorie de professions. Pour le moment, on n'en sait pas plus.
Près de 15% des emplois sont occupés par les «manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers»
Le groupe de professions dit «manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers» occupe, lui, la deuxième place avec une part de 14,9% de l'ensemble des travailleurs, soit un peu plus de 1,6 million de personnes. C'est légèrement plus qu'en 2000 (14%) mais beaucoup moins qu'en 2015 (16,5%).
Au total, ces trois groupes de professions occupent 54,6% de l'emploi total, au lieu de 58,3% en 2015. L'évolution, en l'espace de trois ans, est nette. De la même manière, le groupe de professions «cadres supérieurs et membres des professions libérales» a enregistré une forte amélioration avec une part dans l'emploi total qui est passé de 1,2% en 2000 à 1,8% en 2015 puis à 3,8% en 2018 (soit 411 000 actifs occupés). Par contre, le groupe des «membres des corps législatifs, élus locaux, responsables hiérarchiques de la fonction publique, directeurs et cadres de direction d'entreprises» est en stagnation à moins de 1% (0,7% exactement).
Pour le groupe de professions «commerçants, intermédiaires commerciaux et financiers», le HCP ne donne pas de chiffre dans sa dernière enquête. En 2015, ce groupe représentait 7,7% de l'emploi total, exactement comme en 2000.
Clairement, l'emploi dans son ensemble est dominé par une main-d'œuvre faiblement qualifiée. Et ce constat est corroboré par les indicateurs relatifs aux niveaux de qualifications de la population active occupée, là encore régulièrement publiés par le HCP. En 2018, une proportion de 57,8% des travailleurs, soit 6,25 millions de personnes, n'a aucun diplôme ; 28,6% (ou 3,1 millions) ont un diplôme de niveau moyen et 13,6% (1,47 million) un diplôme de niveau supérieur.
C'est dans le secteur primaire (agriculture, forêt et pêche) que l'on trouve le plus grand nombre d'actifs occupés non diplômés : ils représentent 82,2% (3,1 millions de personnes) de l'emploi total de ce secteur. Assez logiquement, pourrait-on dire, les non-diplômés occupent une proportion importante des emplois dans le BTP : 62,1%, soit 726 000 personnes. Dans l'industrie, y compris l'artisanat, les travailleurs non diplômés représentent 46,1% de l'ensemble des actifs occupés dans ce secteur, soit 585 000 personnes. Cette proportion élevée des non-diplômés dans un secteur censé recruter un personnel qualifié, peut s'expliquer, d'une part, par le fait que l'on intègre l'artisanat dans le secteur industriel, et, d'autre part, par le poids d'une main-d'œuvre généralement sans grande qualification, en tout cas sans diplômes, employée dans la filière du textile.
Les indépendants, qui représentent 30,3% de l'ensemble des travailleurs, sont aux trois quarts non diplômés
Enfin, dans le secteur des services, le plus gros employeur du pays, la part des non-diplômés est de 40%, soit 1,83 million de personnes.
Appréhendées par statut professionnel, cette fois, les données de l'enquête du HCP montrent que près des trois quarts des indépendants (72,2%) ne disposent d'aucun diplôme. Sachant que la population des indépendants représente 30,3% de l'ensemble des actifs occupés, soit 3,28 millions de personnes, les non-diplômés parmi eux sont donc au nombre de 2,37 millions. Le reste se partage entre les porteurs d'un diplôme de niveau moyen (23,6%) et d'un diplôme de niveau supérieur (4,2%).
Parmi les salariés, les non-diplômés représentent 44,2%, les diplômés de niveau moyen 32,9% et les diplômés du supérieur 22,8% ; sachant que la part des salariés dans l'emploi total est de 48,8% (soit 5,3 millions de personnes) du total des actifs occupés en 2018.
Ces indicateurs montrent bien que malgré des améliorations certaines, il reste encore du chemin sur le plan de la qualification des ressources humaines. Et c'est bien connu, la performance d'une économie dépend moins du matériel – qui peut être acquis, à l'étranger s'il le faut, et au moyen de l'endettement si nécessaire – que du niveau de qualification de sa main-d'œuvre.
La question qui reste posée est la suivante : ce faible niveau de qualification des actifs occupés explique-t-il la précarité qui caractérise le marché de l'emploi, et du travail en général ? Dans une certaine mesure, certainement. Car chacun sait qu'aujourd'hui la précarité est en train de gagner, y compris dans les économies avancées, les catégories éduquées de la population. Les cas des enseignants recrutés par contrat, pour ne prendre que cet exemple, illustre cette précarisation rampante du monde du travail.
[tabs]
[tab title="40pc des femmes actives occupées ne sont pas rémunérées." id=""]Les aides familiales, c'est-à-dire les personnes travaillant pour le compte de leur famille et sans rémunération, généralement localisées en milieu rural, représentent 16% de l'ensemble des travailleurs en 2018, soit plus de 1,7 million de personnes, au lieu de 30% environ au début de la décennie 2000. C'est une baisse presque de moitié de cette catégorie d'actifs et, par conséquent, une évolution considérable en matière d'amélioration de la qualité de l'emploi.
Malgré tout, le marché du travail est encore marqué du sceau de la précarité. Une flopée de chiffres publiés par le HCP le montre bien. En effet, malgré l'amélioration de la proportion des emplois rémunérés, il reste que, en 2018, un travailleur sur six (16,4%) ne perçoit aucune rémunération. Et ce sont les femmes qui en sont les plus concernées : près de 40% des femmes travailleuses ne sont pas rémunérées. Cette proportion est de 9,5% pour les hommes. Par âge, les moins de 25 ans est la catégorie la plus touchée (45,5%) par le travail non rémunéré.
L'autre forme de précarité qui frappe les actifs, c'est l'irrégularité dans le travail: 9,1% des travailleurs en 2018, au lieu de 8% en 2015, exercent un emploi occasionnel ou saisonnier : 11,2% dans le rural et 7,4% en milieu urbain. D'autres formes de précarité existent, comme le faible taux de couverture sociale, la durée excessive de travail, une assez grande proportion (60%) de relations professionnelles non formalisées, etc.[/tab]
[/tabs]


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.