3ème session des Consultations politiques Maroc-Brésil : parfaite convergence de vues entre les deux pays    68ème anniversaire de la création des FAR : Sa Majesté le Roi adresse un Ordre du jour aux Forces Armées Royales    Face au populisme les jeunesses libérales prônent la préservation des acquis    Terrorisme : Démantèlement d'une cellule de Daech à Tiznit et Sidi Slimane    Sommet arabe: M. Bourita participe à une réunion de l'Instance de suivi de la mise en œuvre des décisions et engagements    Morocco dismantles terrorist cell affiliated to «ISIS» operating in cities of Tiznit, Sidi Slimane    Belgium : Moroccan rapper Khtek to perform at La Belle Hip Hop Festival    Belgique : La rappeuse marocaine Khtek à l'affiche du festival la Belle Hip Hop    SIEL-2024 : La BNRM et la BNF s'associent pour intensifier leur coopération dans le domaine de la bibliothéconomie    Deep Tech : l'UM6P accueille l'édition 2024 de la Global Immersion Week    ENSAM Mèknes-Entreprises : un partenariat pour la souveraineté technologique    PAM : Un brassage de personnalités nouvelles et anciennes au sein du nouveau bureau politique    Engagement istiqlalien pour un « patriotisme renouvelé » !    Guerre au Mali : Une ONG amazighe saisit le président de l'Union africaine    «Le Maroc ne peut faire face à Facebook et Tiktok», reconnait le ministre de la Justice    Anniversaire des FAR : 68 ans de réalisations et de dévouement au service de la Nation    SM le Roi félicite le Général Mahamat Idriss Deby Itno à l'occasion de son élection à la magistrature suprême du Tchad    Afrique du Sud : Déploiement de l'armée pour protéger les installations électriques    Défis climatiques : Pour une seule voix au nom du continent    Morocco's Achraf Hakimi ranked 2nd best African player in Ligue 1    FRMF/FIFA : Lancement d'un stage certifiant pour les instructeurs formateurs des entraîneurs    Rabat : Dar Es Salam accueille la 23e édition du Trophée Hassan II «Tbourida»    National ''amateurs'': Le KAC en danger à Assa !    Botola D2/J26 : L'ASS vers la relégation ... sauf miracle !    Les prouesses des attaquants marocains à l'étranger mettent Regragui dans l'embarras...du choix    Le Japon déterminé à continuer à œuvrer en faveur d'une coopération « plus étroite » avec le Maroc    Maroc : le déficit budgétaire à plus de 1,18 MMDH à fin avril    Situation de la prison de Meknès : les précisions de la DGAPR    Bientôt une plateforme numérique d'enseignement à distance de l'amazigh    Colère des étudiants en médecine: Pas de session extraordinaire, selon Miraoui    Espagne : Consulat mobile au profit de la communauté marocaine de la province de Grenade    Tourisme : Le Maroc attend un record de 16,8 millions d'arrivées en 2024    Etats-Unis : Rencontre à la Silicon Valley avec des membres de la communauté marocaine    CV, c'est vous ! EP-70. Redouane Salmi, customiseur de motos classiques    Niger. L'audience de levée d'immunité de Mohamed Bazoum renvoyée au 7 juin    Coupe de la CAF (finale aller) : La Renaissance de Berkane bat le Zamalek    Tennis: Le Maroc champion d'Afrique des U14 ans garçons et filles, qualifié pour le Mondial    Le temps qu'il fera ce lundi 13 mai 2024    Aleph et le Groupement des Annonceurs du Maroc Réinventent la Publicité Digitale    Automobile : CAC fait son salon    Tunisie. Les avocats décrètent une grève générale    SIEL 2024 : La SNRT révèle les rôles historiques et enjeux futurs de ses chaînes amazighes    FICAK 2024: Regards croisés sur le cinéma et l'esthétique en Afrique    SIEL 2024: Hommage au Sénégalais Souleymane Bachir Diagne, figure emblématique de la philosophie en Afrique    Le FICAM célèbre l'excellence de l'animation avec un programme captivant    Feux de forêt dans l'ouest du Canada: des milliers de personnes évacuées    Soudan du Sud: 1,33 million de réfugiés rentrés chez eux en six ans    « Déserts » de Faouzi Bensaïdi : La flagrance du calvaire infligé par le capitalisme    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Pourquoi l'inflation perçue s'écarte-t-elle de l'inflation mesurée ?
Publié dans La Vie éco le 21 - 03 - 2008

Le hiatus actuel entre les inflations perçue et mesurée
est somme toute normal. C'est à l'ampleur de ce hiatus
que les producteurs de l'indice doivent faire attention,
en ajustant avec une certaine régularité les pondérations
des biens et services dans la composition de l'indice.
Ces dernières années, et plus particulièrement en 2007, l'Indice du coût de la vie (ICV), indicateur officiel de l'inflation au Maroc, semble être mis en doute par une partie de l'opinion publique. C'est que plusieurs éléments conjoncturels sont venus, en fait à partir de 2005, perturber la perception qu'a le consommateur de l'inflation. Le coût international des matières premières importées, la facture pétrolière, la flambée de l'immobilier.
Un véritable décrochage de l'opinion publique a été observé, qui s'est amplifié en 2007. Si l'inflation effective évolue toujours à un rythme de croisière modéré (de l'ordre de 2,5% l'an), il n'en est pas de même de l'inflation perçue, subjective, qui s'éloigne fortement de l'inflation mesurée, objective. Pourtant, la mesure de l'inflation n'a pas changé : l'indice garde la même structure.
Pourquoi donc ce décalage ?
Perception subjective et mesure objective peuvent ne pas concorder. L'ICV est un instrument qui ne mesure pas l'intégralité des prix. Tout d'abord, la consommation prise en compte dans l'indice correspond aux achats de biens et services effectués par les ménages, tels qu'ils sont définis dans la comptabilité nationale.
Certaines dépenses, parfois importantes, en sont donc exclues. Ainsi, l'indice ne prend pas en compte les dépenses d'acquisition de logement, considérées comme de l'investissement. Or, les consommateurs ne font pas forcément cette distinction : ils constatent la montée des prix de l'immobilier. Ensuite, la pondération ne coïncide pas avec l'importance ressentie de la dépense : l'impact des mouvements de prix sur l'indice d'ensemble est déterminé par la pondération de chaque produit et service, c'est-à-dire la part objective que celui-ci représente dans la dépense des ménages. Mais les consommateurs n'ont pas nécessairement la même démarche.
Ce qui retient leur attention est ce qui est visible pour eux, pas forcément le poids relatif des différents postes de dépense. Par exemple, une hausse de 10% du prix du pain, très visible pour le consommateur, ne contribue que faiblement à l'augmentation de l'indice d'ensemble. La même hausse sur le prix de la viande ou du poisson passera inaperçue. A l'inverse, la stabilité, voire la baisse des prix constatée sur tel ou tel poste, sera ignorée en dépit de son impact sur le niveau de vie.
Il en est ainsi des produits électroniques (télévision, DVD, hi-fi…) dont la baisse des prix a contribué à l'équipement de la population. Enfin, l'agrégation des résultats produit un effet de lissage : avec l'ICV, la direction des statistiques publie les évolutions détaillées de dizaines de postes qui regroupent plusieurs variétés. Par exemple, le poste «céréales» comptabilise les évolutions des prix de plusieurs variétés : farines, semoules, céréales, pâtes, riz… Compte tenu du nombre de variétés ainsi amalgamées, les évolutions de prix qui ressortent sont nécessairement amorties, les hausses des unes pouvant être compensées par les baisses des autres.
Par ailleurs, la moyenne statistique est une abstraction : les Marocains ne sont pas un ensemble constitué d'éléments identiques. En un sens, le Marocain n'existe pas dans la réalité, il n'y a que des individus. Et chacun perçoit et réagit en fonction de sa situation concrète, particulière par construction. Ainsi, la perception d'une augmentation des loyers ne peut être la même pour un célibataire à Casablanca, qui consacre 50 % de son revenu à la location de son appartement, et pour une personne propriétaire de son logement : or, dans l'indice, le poste «loyers» pèse du même poids pour les deux personnes. On touche, avec cet exemple, aux limites du raisonnement statistique fondé sur les moyennes.
Dans la réalité, il n'y a pas un consommateur moyen, mais des individus qui réagissent dans un contexte particulier. La perception des consommateurs repose aussi, cependant, sur des faits. Si l'indice général n'a pas connu de dérapage, il n'en est pas de même de certains biens et services auxquels les consommateurs sont particulièrement sensibles et sur lesquels se sont concentrées des hausses importantes. Il en est ainsi des prix des produits de grande consommation alimentaire en 2007. En pratique, le consommateur est particulièrement sensible à la variation du prix de ses achats courants, ceux auxquels il procède régulièrement, voire quotidiennement : le pain, les cigarettes, l'essence ou le café. A court terme, il est plus réceptif à l'augmentation de ses charges ménagères quotidiennes incompressibles qu'à celles des biens d'équipement, par exemple. En somme, une partie des causes du hiatus actuel entre inflations perçue et mesurée ont un caractère normal.
C'est à l'ampleur de ce hiatus que les producteurs de l'indice doivent faire attention, en ajustant avec une certaine régularité les pondérations des biens et services dans la composition de l'indice. Ainsi, les consommateurs pourront retrouver leurs repères. On peut raisonnablement penser qu'ils reprendront alors confiance en un instrument qui, même s'il n'est pas parfait, a démontré son utilité.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.