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Jeu de chaises musicales entre cinq partis
Publié dans La Vie éco le 17 - 11 - 2006

PJD, USFP, Istiqlal, Mouvement populaire et RNI détermineront, encore une fois, la composition du futur gouvernement.
Si la Mouvance populaire arrive en tête, elle pourrait très bien
s'allier avec le PJD, réléguant l'USFP et l'Istiqlal
dans l'opposition.
Une alliance USFP-PJD considérée comme le moins probable des
scénarios.
Qui de l'USFP ou du PJD dominera le gouvernement en 2007 ? Quels seraient les alliés du Mouvement populaire si ce dernier devait composer le nouveau gouvernement ? La victoire du PJD poussera-t-elle l'USFP et son allié l'Istiqlal à composer avec lui ? Ces derniers resteront-ils ensemble, au gouvernement et dans l'opposition, comme annoncé par Abbas El Fassi en mai dernier ? Après l'épreuve des législatives de 2007, c'est un véritable jeu de chaises musicales qui attend les gagnants des prochaines élections. Réédition du scénario de 2002 ? A cette nuance près que les ex-MP, MNP et UD forment aujourd'hui un seul parti, le Mouvement populaire, d'ailleurs première force politique du pays au Parlement.
«Si le Mouvement populaire obtient la première place, il préférera s'allier au Parti de la Justice et du développement», explique le politologue Mohamed Darif, écartant ainsi une alliance avec la Koutla. En revanche, explique-t-il, «en cas de victoire socialiste, et si l'Istiqlal accepte les conditions de l'USFP, je pense que le PJD se retrouvera dans l'opposition». En effet, poursuit-il, «l'alliance entre l'USFP et le Parti de l'Istiqlal entraînera dans son sillage le Mouvement populaire et le Rassemblement national des indépendants». Il est peu probable alors que le PJD entre au gouvernement. Un scénario qui s'est déjà produit en 2002, lorsque l'USFP, qui dépassait ses rivaux d'une courte tête, avait remporté plusieurs ministères clés tandis que les islamistes du PJD restaient dans l'opposition.
En sera-t-il de même cette fois, à l'heure où l'on s'attend à ce que le parti islamiste renforce sa présence au Parlement ? Même si ce dernier arrive premier, rien ne dit qu'il sera au bout de ses peines. « Tout dépend de son score. Si demain le PJD obtient une majorité importante, il pourra recomposer le gouvernement comme il veut, s'il trouve des partenaires. S'il se retrouve avec une petite majorité, il n'en pas certain qu'il trouve des alliés», scénarise Nourredine Ayouche. S'il ne parvenait pas à rassembler, comme il se doit, le PJD pourrait même perdre la Primature, comme cela est arrivé à son homonyme turc, qui, au nom de la solidarité du gouvernement, a dû renoncer à la Primature dans un premier temps.
Une balkanisation qui profite à la majorité
Enfin, la présence du PJD au gouvernement implique-t-elle forcément le passage de l'USFP à l'opposition ? Rien n'est moins sûr. Toutefois, s'il devait retourner à l'opposition, l'USFP aura «accompli une phase transitoire de transition démocratique», pour reprendre les mots de Larabi Jaïdi, et ce «dans la logique de l'alternance du gouvernement et de l'opposition», renchérit Mohamed El Ayadi.
Il est un fait que les intervenants de la table ronde, interrogés, insistent tous pour dire que l'éventail des scénarios d'alliance est très large et ouvert à toutes les combinaisons. On retiendra que la moins probable est la constitution d'un bloc qui regrouperait à la fois USFP et PJD. «La seule certitude est que le jeu électoral va se faire entre quatre ou cinq partis politiques : l'USFP, le MP, le PI, le PJD et peut-être le RNI, avec des écarts de score peu importants», explique M. Darif. Ce dernier pense qu'il est difficile qu'un parti, fût-il le PJD, puisse avoir une majorité absolue, «aussi, on se retrouvera avec un gouvernement de coalition». Ainsi, dominé par des partis qui se comptent sur les doigts de la main sans qu'aucun ne puisse prétendre constituer une majorité à lui seul, le jeu électoral reste le fruit des alliances. Un renversement de situation n'est pas non plus à exclure, cependant, dans la mesure où la donne comporte encore plusieurs inconnues, dont l'influence réelle ou supposée d'Al Adl wal Ihssan qui milite pour la démobilisation des électeurs, ou celle de la société civile qui tente de mettre fin à la bouderie de certaines tranches d'électeurs, traditionnellement situées à gauche du PJD.
Et les petits partis ? Ceux qui obtiennent un score leur permettant d'avoir accès au Parlement devront composer avec les mastodontes ou végéter dans l'opposition l'affaiblissant davantage, comme c'est le cas aujourd'hui. 16 formations politiques ont participé aux élections en 1997, 25 l'ont fait en 2002, et ils sont plus d'une trentaine à vouloir le faire l'année prochaine. Un tel éclatement est-il une faiblesse par définition ? «Il y a un faux débat», prévient M. El Ayadi, qui indique que certains pays, que l'on présente comme des modèles de polarisation des partis politiques, comme la Grande-Bretagne ou l'Allemagne, en ont plus de 60. Où se situe alors le problème ? Dans ces pays, «les élections dégagent des majorités claires», explique-t-il, ce qui n'est pas le cas du Maroc. D'ailleurs, cette situation bénéficie de l'aval des partis de la majorité dans la mesure où ces derniers soutiennent le scrutin de liste, qui favorise cet éclatement. La raison ? Un tel émiettement est aussi une garantie que le PJD ne pourra pas accaparer la majorité des sièges…
Pourtant, si cette balkanisation de la scène politique est tant décriée, c'est pour une bonne raison : combien de partis y a-t-il aujourd'hui en dehors des élections ? Entre partis mourants, délaissés par l'histoire, comme l'UNFP, les coquilles vides de la plupart des anciens partis de l'administration, et les partis morts-nés qui n'ont pas su s'attirer des voix, c'est au moins la moitié des formations politiques actuelles qui n'existe que sur le papier, même si elles finissent toujours par présenter des candidats au moment des élections. Pour Nourredine Ayouche, le nombre important de partis puise partiellement ses racines dans les disputes personnelles entre leaders, ce qui explique le manque flagrant d'originalité idéologique de certains. «Il n'est pas normal qu'il y ait 13 partis qui se réclament du libéralisme et 15 partis qui se réclament de la gauche, tandis que personne ne se réclame de la droite. C'est étonnant, d'ailleurs, nous sommes le seul pays au monde où il n'y a ni pas de parti que se réclame de la droite, proteste-t-il. Et il n'y a que des partis libéraux, dont l'un se dit social, l'autre démocrate. Puisqu'ils sont tous sociaux-démocrates, pourquoi ne se regroupent-ils pas ?» Pendant ce temps, « hormis le PJD, il n'y a pas de réelle opposition au Maroc, ajoute-t-il.
Emergence de deux blocs d'ici 2012 ?
Selon lui, la recomposition du gouvernement devrait participer à la clarification et à la re-crédibilisation de la scène politique. Et des mouvements dans ce sens commencent à être observés : après le PSU, qui a progressé par fusions successives au fil des élections, après le PSD qui a décidé de se fondre dans l'USFP, le Mouvement populaire, quoique avec plus de difficulté, a à son tour franchi le pas. Ce serait d'ailleurs sa fusion qui serait en partie à l'origine de la barrière des 3% imposée à la participation aux élections et jugée anti-démocratique. «Elle a été exigée par le Mouvement populaire car, au moment de l'élaboration de la loi, il y avait une restructuration du Mouvement populaire et ce dernier avait peur que les dissidents ne deviennent des concurrents», explique Mohamed El Ayadi.
Sur le chapitre des regroupements, Nourredine Ayouche ne s'arrête pas en si bon chemin. Après la Haraka, ce dernier verrait bien une fusion Istiqlal-USFP. «C'est étonnant, on a toujours opposé l'Istiqlal à l'USFP, l'un étant considéré comme un parti conservateur et l'autre comme un parti de gauche. C'est un faux problème : il y a à l'intérieur de l'Istiqlal des forces progressistes, des forces qui font un travail remarquable et qui ont une résonance sociale. Pourquoi l'Istiqlal et l'USFP ne rereconstituent-ils pas ce grand parti qu'ils formaient auparacant ?», s'interroge-t-il. Selon lui, d'autres partis pourraient entrer dans le giron de cette nouvelle formation, comme le FFD et le PPS, quitte à ce que l'ensemble prenne un nom différent. Au-delà, il s'agirait de mettre en place un pôle «dans lequel on mettrait la Koutla, le RNI et le FFD», et un autre dans lequel on verrait le PJD, le MP, l'UC et le PND. Pour cela, ce dernier table sur le temps : «Je crois que ce ne sera pas en 2007 mais en 2012 qu'on assistera à une véritable recomposition de la scène politique marocaine : nous assistons à une petite clarification, pour l'instant, nous allons souffrir durant les élections de 2007 et nous allons nous apercevoir que même si nous changeons de Constitution, l'effet sera minime avec autant de partis.» En attendant ces regroupements hypothétiques, les élections à venir risquent fort de présenter un air de déjà vu… à moins que le raz-de-marée PJD dont on parle si souvent ne se produise.
Mais nos intervenants n'y croient pas trop. M. Jaïdi va même plus loin : «A-t-on besoin du PJD au gouvernement ? A la lumière de l'expérience turque, je pense que non. Que ferait-on d'un parti qui se réclame d'un référentiel religieux et qui, une fois au pouvoir, n'arrive pas à appliquer ses idées ?».


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