Elle portera sur une maturité de 5 ans au moins n Les consultations avec les institutionnels ont commencé. A fin mars 2010, l'encours des dettes subordonnées des banques a atteint 14,6 milliards de DH. Le marché financier marocain s'apprête à connaître la troisième émission obligataire de l'année après celles de l'ONCF en janvier et Alliance Développement Immobilier en février et qui ont porté sur 1 milliard de DH chacune. En effet, le prochain émetteur n'est autre que la BMCI qui devra lever au cours des prochains mois quelque 1,5 milliard de DH sous forme d'obligations subordonnées en une ou plusieurs tranches. La filiale du français BNP Paribas a commencé à sonder les institutionnels à ce sujet depuis quelques jours. Il faut dire qu'au sein du système bancaire marocain, plusieurs banques ont déjà fait appel, au cours des dernières années, à ce genre de financement (dette subordonnée) particulièrement adapté aux règles prudentielles édictées par Bank Al Maghrib, notamment en terme de prise en compte dans le calcul des fonds propres réglementaires et, partant, du fameux ratio Cooke (ratio de solvabilité propre aux banques). Il ne restait donc que la filiale de BNP Paribas qui évoluait, jusqu'à présent, dans un certain «confort» avec un ratio fonds propres/total bilan (en base sociale) qui frôle les 12% à fin 2009 contre moins de 10% pour des concurrents tels la Banque populaire, Attijariwafabank, BMCE Bank, Crédit du Maroc et SGMB notamment. L'enjeu : diversifier les ressources stables Mais le durcissement en vue du ratio de solvabilité, que Bank Al Maghrib envisage de hisser de 10 à 12% d'ici 2012, conjugué aux perspectives de croissance de l'activité de crédit, a finalement intimé au Conseil de surveillance de BMCI d'emboîter le pas aux autres banques. Les 1,5 milliard de DH à lever sur une maturité supérieure ou égale à 5 ans serviront également à diversifier les ressources stables, sachant que les crédits immobiliers et les crédits à l'équipement (soit les engagements aux échéances les plus lointaines) ont représenté en 2009 les seuls moteurs de croissance de la distribution de crédits (respectivement +5% et +10% contre -2,5% pour les crédits de trésorerie et à la consommation). Rappelons qu'à fin mars 2010, l'encours global des dettes de type subordonné, émises par les entreprises marocaines, jusqu'à présent exclusivement des banques, s'élève à 14,6 milliards de DH. Si certaines banques, telles BMCE Bank et Attijariwafabank, flirtent pratiquement avec le plafond réglementaire, qui limite ce type de ressources à 50% des fonds durs (capital, réserves, reports à nouveau, primes d'émission et de fusion…), les autres banques disposent encore d'une marge de levée non négligeable. L'assèchement des liquidités et les nouvelles règles prudentielles devraient certainement pousser ces émetteurs potentiels à utiliser davantage ce levier.