La ressource est toujours surexploitée. La pêche au poulpe sera suspendue à compter du 5 mai prochain sur tout le long du littoral marocain pendant toute la saison du printemps. Cette décision prise par le ministère de l'agriculture et de la pêche maritime a pour objectif de protéger le stock parental. C'est une composante du plan d'aménagement de la pêcherie «poulpière» instaurée depuis 2004, et qui s'inscrit parfaitement dans le cadre de la stratégie Halieutis. Pour préserver la ressource, ce repos biologique de la pêcherie du poulpe programmé deux fois par an depuis 1989 demeure plus que nécessaire. En effet, l'Institut national de recherche halieutique qui a effectué une campagne de prospection entre le 24 mars et le 3 avril confirme la surexploitation de cette espèce. Toutefois, le ministère et les opérateurs ont engagé une réflexion pour le réaménagement du mode de gestion de la pêcherie. L'idée qui fait surface est d'instaurer à titre expérimental une seule période de repos biologique en automne, c'est-à-dire d'août à septembre, avec la possibilité d'ajuster la date effective d'entrée en vigueur en fonction des résultats du suivi de l'état de la ressource. Au moins quatre conditions sont cependant requises pour que le dispositif désiré soit instauré. Premièrement, il faudrait que les disponibilités se situent à un niveau d'équilibre permettant aux différents segments de pêcher dans l'unité d'aménagement pendant 9 mois avec un niveau de rentabilité viable. En deuxième lieu, tous les pots actuellement immergés devraient aussi être retirés de sorte à ce que la pêche à la turlutte puisse être lancée et que les moyens de contrôle soient assurés au niveau local. La troisième est qu'il soit prouvé scientifiquement que la turlutte aura moins d'impact que les pots sur le stock de géniteurs. Enfin, le système de contrôle satellitaire des navires doit être opérationnel à bord de tous les chalutiers, côtiers et hauturiers.
