La généralisation de l'Assurance maladie obligatoire marque une étape majeure dans la transformation du système de protection sociale au Maroc. Avec déjà plus de 24 millions de bénéficiaires, la CNSS conduit ce chantier historique vers l'universalité et l'inclusion de l'ensemble des citoyens. Suivez La Vie éco sur Telegram Porté par la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc engage depuis 2021 une transformation sociale sans précédent : la généralisation de la protection sociale. Véritable levier du Nouveau modèle de développement, cette réforme majeure consacre la santé et la dignité de chaque citoyen comme fondements de la prospérité nationale. En peu de temps, de grands pas ont été accomplis vers la généralisation de la couverture médicale pour tous les Marocains. L'Assurance maladie obligatoire (AMO), gérée par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), couvre aujourd'hui la quasi-totalité des citoyens. Véritable levier d'équité sociale, ce dispositif garantit un accès continu et digne aux soins, aux consultations et actes chirurgicaux, en passant par les examens et les médicaments, sans distinction de statut social ou professionnel. Le bilan d'étape de ce chantier illustre l'ampleur de la transformation en cours et montre le chemin déjà parcouru. Un travail colossal a été mené en amont par l'ensemble des parties prenantes, notamment sur le plan réglementaire et législatif, avec l'adoption de 28 décrets et de plusieurs lois et amendements. Par ailleurs, des efforts importants ont été déployés sur le plan opérationnel afin d'assurer une mise en œuvre optimale de la généralisation de la couverture médicale.
Tadamon, TS, TNS, Achamil... Nul n'est laissé à côté La généralisation de la couverture médicale repose sur une architecture inclusive qui n'exclut aucun citoyen. Ainsi, et conformément au calendrier établi, la CNSS a réussi à couvrir sous la houlette de l'AMO : la catégorie des travailleurs non-salariés TNS (agriculteurs, commerçants, profession libérale...), ainsi que les ex-bénéficiaires de l'ancien Régime d'assistance médicale Ramed. Le 1er décembre 2022, près de 11 millions de nouveaux assurés ont été transférés directement du Ramed vers l'AMO Tadamon. Ces deux catégories couvertes sous les appellations respectives AMO TNS et AMO Tadamon, bénéficient de la même couverture AMO que les autres catégories d'assurés, à savoir les salariés et pensionnés : le même panier de soins et les mêmes taux de remboursement. À fin 2024, le nombre d'immatriculés à la CNSS est passé de 8 à près de 24 millions d'assurés principaux et ayants droit. Le volume des dossiers traités par la Caisse a été multiplié par 5, ce qui témoigne d'un changement d'échelle sans précédent. Ainsi, un seul régime AMO pour répondre aux besoins de quatre catégories de bénéficiaires : les bénéficiaires de l'AMO Tadamon, les salariés, les travailleurs non-salariés et les bénéficiaires de l'AMO Achamil. Ce dispositif vise à assurer à l'ensemble des citoyens, sans distinction de catégorie sociale, un accès équitable aux soins de santé. Il englobe les consultations médicales, les examens, les interventions chirurgicales, les prises en charge d'hospitalisation et même d'achat de certains médicaments coûteux, ainsi que le remboursement des frais liés aux analyses médicales, à l'imagerie médicale, à l'achat de poches de sang, d'implants et de médicaments... AMO Tadamon, le successeur du Ramed, incarne la solidarité au cœur de cette réforme ambitieuse. Plus de 4 millions de familles, soit 11 millions de Marocains, bénéficient déjà de cette couverture dont les cotisations sont entièrement couvertes par l'Etat, qui mobilise chaque année pour cela une enveloppe budgétaire de plus de 9,5 milliards de dirhams. La couverture inclut pour ces populations dites vulnérables une prise en charge étendue qui comprend l'accès gratuit aux prestations des établissements publics de santé, le remboursement sur les frais des médicaments et des analyses médicales, ainsi que le remboursement sur les frais des consultations et prestations médicales effectuées dans le secteur privé. Depuis le lancement de ce régime, les dossiers affluent : la CNSS a ainsi traité 12 millions de dossiers/demandes de remboursement. Aux côtés d'AMO Tadamon et d'AMO dédiée aux travailleurs salariés (TS) – qui couvre près de 3,8 millions de salariés du secteur privé et 5,9 millions d'ayants droit – figure l'AMO des travailleurs non-salariés (TNS). Ce régime a permis à près de 3,4 millions d'artisans, commerçants, agriculteurs et professionnels libéraux d'accéder, pour la première fois, à une couverture médicale durable. Quant au dernier-né des régimes, AMO Achamil, il est destiné aux personnes n'exerçant aucune activité rémunérée ou non rémunérée, mais qui sont capables de payer leurs cotisations. Ce régime vient compléter l'architecture globale de la couverture médicale, avec pour objectif de n'exclure aucun citoyen et de garantir une protection pour tous. La CNSS se transforme à grande vitesse La mobilisation de la CNSS, dans le cadre du chantier royal de généralisation de l'assurance maladie obligatoire au profit de toute la population, est à la hauteur des enjeux. Une profonde transformation des processus de gestion a été engagée,pour faire face à l'ampleur du défi : le nombre de dossiers traités a été multiplié par cinq et le nombre d'assurés a triplé. La CNSS a donc travaillé sur plusieurs axes, notamment les systèmes d'information, la proximité et la relation avec les assurés. Un travail considérable est ainsi mené sur les systèmes d'information, afin de les adapter et d'augmenter leur performance et leur sécurité. En parallèle, des conventions de partenariat ont été établies avec plus de 3.000 points de proximité ou des agences partenaires et des relais locaux, qui couvrent tout le territoire Marocain et assurent la réception, le dépôt et le suivi des dossiers. Ces points viennent s'ajouter aux 174 agences fixes et 65 agences mobiles que compte la CNSS, assurant ainsi un maillage territorial dense et accessible. Pour ce qui est de la relation client, un centre dédié basé à Mohammedia gère les réclamations, les demandes d'information et assiste les assurés. Ce centre a traité plus de 2,5 millions d'appels à fin 2024 et affiche un taux de qualité de 98%. La digitalisation est enfin l'un des chantiers stratégiques majeurs de la Caisse dans le but de faciliter toutes les démarches administratives, notamment l'immatriculation, le paiement des cotisations et l'accès aux prestations en ligne. Des solutions digitales ont été développées et ont prouvé leur utilité, telles que l'application MaCNSS accessible à l'ensemble des assurés, le portail Damancom dédié aux employeurs, le portail Daman Bahri réservé aux employeurs du secteur de la pêche maritime, ou encore le portail des professionnels de la santé qui assure la connectivité avec les établissements de santé en temps réel. Grâce à ces avancées, la Caisse parvient aujourd'hui à assurer le remboursement des assurés dans un délai moyen de 9 à 10 jours. Un délai qui pourrait être ramené à 24H, avec la digitalisation du processus de traitement de la feuille de soins. La nouvelle plateforme de la CNSS devrait dans ce sens être déployée prochainement dans une phase pilote, avant d'être généralisée à l'échelle nationale. Ce dispositif permettra non seulement d'optimiser les coûts de traitement en substituant la feuille de soins papier par la feuille de soins électronique, mais aussi de réaliser des économies substantielles tout en améliorant l'efficacité et la rapidité du service rendu aux assurés. En gros, la généralisation de l'AMO est bien plus qu'une réforme : elle représente une avancée sociale majeure, qui fait de l'accès aux soins un droit universel pour tous les citoyens.