Les passagers ne sont pas suffisamment informés sur les précautions à prendre pour éviter les fausses alertes, sources de retard, au niveau des portiques de sécurité. L'aéroport Mohammed V répond-il aux normes d'un hub international et peut-il permettre, en l'état actuel, au Maroc d'atteindre ses ambitions dans le domaine touristique ? La réponse est de toute évidence non, puisque les travaux d'extension du terminal 1 traînent en longueur. Aujourd'hui, c'est par le terminal 2 que transite le plus gros du trafic (départs et arrivées), alors que le terminal 3 est dédié à quelques vols internationaux et aux opérations Haj et Omra. Pour essayer d'améliorer la situation et d'optimiser l'exploitation, la direction de l'Office national des aéroports (ONDA) avait confié, en 2010, au bureau d'études Ineco la mission de dresser un diagnostic du fonctionnement au niveau des flux de passagers et de bagages et de relever les dysfonctionnements qui se traduisent par des pertes de capacités. Le diagnostic pour la zone «Terminal» a été dressé grâce au visionnage des vidéos de surveillance et aux visites sur place, des procédés tout à fait suffisants pour dresser un bilan, selon le bureau d'études. En lisant ce diagnostic, on se demande si quelque chose fonctionne normalement dans cet aéroport, tant il met le doigt à la fois sur le temps de traitement des passagers et des bagages à l'arrivée comme au départ, mais aussi dans les zones de correspondance. D'une part, on relève que le temps de traitement des départs et des arrivées internationaux dépasse largement les normes admises tout en précisant qu'une partie de ces lenteurs est à imputer au processus de contrôle des passeports par la police. A ce sujet, on signale que le temps de traitement des passagers dans les filtres de sûreté au niveau du terminal 2 est le double du temps standard admis, mais qu'il peut être réduit en communiquant aux passagers (avant de traverser les portiques de contrôle) les mesures à prendre pour limiter les «fausses alertes». On signale à ce sujet qu'à «certains moments de la journée la longueur des queues occupe tout l'espace dont l'aéroport dispose» pour traiter le flux de passagers. La réouverture du terminal 1 prévue pour fin 2014 Ainsi, au niveau du terminal 2, les queues pour l'accès au départ sont plus longues le matin et peuvent atteindre jusqu'à 80 passagers avec un temps d'attente de 21 minutes. De même, certains comptoirs d'enregistrement des vols internationaux ont des queues assez longues entre 11h15 et 12h15, précise-t-on, soit un temps d'attente de 11 minutes, alors que d'autres comptoirs sont peu fréquentés. L'encombrement se répercute sur les filtres de contrôle des passeports qui connaissent leur heure de pointe vers 12h avec la présence de quelque 600 passagers à raison de 30 passagers par queue, alors que plusieurs guichets de contrôle sont fermés. Ce qui se traduit par un temps d'attente global de 37 minutes. En revanche, au niveau des vols domestiques traités au terminal 1, il n'y a pas de problème de ce genre, et quand il y a une longue queue qui se forme, elle est due à l'insuffisance du nombre de comptoirs d'enregistrement. Au niveau des arrivées, les postes de contrôle des passeports connaissent parfois des encombrements en raison du nombre de guichets fermés, ce qui entraîne un temps d'attente de 24 minutes. L'heure de pointe se situe là entre 13h et 13h30. L'engorgement est dû principalement au nombre de passagers en correspondance, souligne-t-on. S'agissant du traitement des bagages au départ, le système est aussi sujet à des blocages à certaines heures de la journée, et, il arrive souvent que les deux carrousels soient complets à tour de rôle entre 11h et 13h. Durant cette tranche horaire, le temps de traitement des bagages peut dépasser 1 heure et provoquer des retards importants. Pour les arrivées, le temps de livraison des bagages peut prendre jusqu'à 30 minutes, ce qui reste acceptable. Pour améliorer la situation, il est noté que l'ouverture du terminal 1 prévue fin 2014 sera déterminante, mais il va falloir résoudre un certain nombre de problèmes dont la connexion entre les zones d'embarquement des terminaux 1 et 2 pour optimiser l'exploitation. On fait remarquer par ailleurs que le projet d'extension du terminal ne résout pas le problème du mélange du trafic national et international. D'autres problèmes sont à résoudre, dont un équilibre des surfaces entre le flux des passagers et la partie réservée aux commerces. Enfin, le terminal 1 ne dispose pas d'une surface suffisante pour le système automatique de traitement des bagages. On comprend mieux pourquoi les travaux d'extension durent depuis longtemps.