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Des guerres intestines à ne plus en finir…
Publié dans La Vie éco le 06 - 01 - 2014

A peine sortis de leurs congrès, la plupart des partis font face à des malaises internes. L'Istiqlal au bord de l'éclatement, l'USFP joue les prolongations et le PJD enfouit la tête dans le sable. A un peu plus d'une année des élections, la crise risque de s'aggraver.
C'est le propre de notre classe politique. Il n'y a presque aucun parti qui ne souffre de malaises internes. Certains sont plus aigus que d'autres et les réponses à ces malaises, généralement maladroites, conduisent souvent à plus de tension, voire à l'éclatement. Et cela dure depuis des lustres. Ni la nouvelle loi sur les partis, promulguée en 2011, ni la nouvelle vague de réformes inaugurée avec la promulgation de la nouvelle Constitution ne semblent avoir changé les mœurs des dirigeants de nos partis. Aujourd'hui, plus de deux ans après une nouvelle Constitution et une expérience gouvernementale inédite, des partis aussi historiques comme l'Istiqlal et l'USFP connaissent des turbulences internes. Les nouvelles formations comme le PAM ou le PJD ne sont pas en reste. Tout comme les autres partis tels que le RNI, l'UC ou le MP. Et c'est l'Istiqlal, du haut de ses 80 ans d'existence, qui offre un bien piètre exemple de la gestion de sa crise interne. En effet, comme si le courant «Sans répit pour la défense des constantes de l'Istiqlal» (bila hawada), devenu association, ne suffisait pas, voilà que naît encore un nouveau groupuscule qui s'est donné comme nom «11 Janvier pour la pensée de l'égalitarisme». Ce nouveau courant, encore en gestation, conduit par un membre du conseil national, prévoit de sortir au jour, officiellement, justement le 11 janvier prochain.
En attendant de voir à quoi ressemblera ce nouveau-né, les rapports entre la direction du parti et le courant d'Abdelouahed El Fassi sont arrivés au point de non-retour, et ce, malgré les tentatives de bons offices de certains membres du comité exécutif. Les deux parties n'attendent plus que la décision de la justice pour passer à l'étape suivante qui risque d'être fâcheuse. Car du moment que le courant sans répit a décidé de mêler la justice à cette affaire en intentant, il y a presque un an, un recours en invalidation de l'élection de Hamid Chabat à la tête du parti, devant le tribunal administratif de Rabat, il n'y a plus moyen de faire marche arrière. Aussi, en réaction à la décision du parti de suspendre certains membres du conseil national, suite à la création de l'association, avec son comité exécutif et son conseil national, les membres de «Sans répit», ont-ils introduit, encore une fois, un énième recours en justice. Cette fois ils veulent faire déclarer au tribunal nulles et non avenues les actions et les décisions de la direction du parti tant que le jugement sur la légalité de l'élection du secrétaire général n'est pas encore rendu. La Cour d'appel de Rabat avait jugé recevable, le 9 décembre dernier, le recours pour invalidation de l'élection de Hamid Chabat au poste de secrétaire général du parti de l'Istiqlal et des membres du comité exécutif du parti lors de son XVIe congrès.
La machine électorale risque de prendre un coup
Une enquête a été ordonnée ainsi que des auditions des témoins. Ce que le conseiller juridique du parti considère comme «une mesure ordinaire prise par la Cour dans des affaires similaires, ce qui permet de garantir un procès équitable et un bon cheminement de cette affaire en général». Depuis, plus rien de ce côté. C'est dire que l'affaire ne fait que s'enliser. Bien plus, à en croire une source interne au parti, il semblerait que même au sein du comité exécutif l'on éprouve un certain malaise quant à la manière dont le secrétaire général traite ce dossier. Il faut dire aussi, note cet analyste politique, que la formation syndicale du nouveau patron qui privilégie la mobilisation et la confrontation à l'esprit de dialogue y est certainement pour quelque chose dans cette situation.
Cela, au moment où l'Istiqlal et sa direction ont besoin de toutes leurs forces et leurs compétences pour réussir leur passage dans l'opposition et surtout pour bien négocier le virage des élections communales, l'année prochaine, et législatives un peu plus d'une année plus tard.
L'Istiqlal n'est pas le seul à se trouver devant un tel dilemme. Un autre parti qui s'est donné pour objectif de redorer son blason, à travers son passage à l'opposition, n'est pas mieux loti. Le parti de l'USFP, car c'est de lui qu'il s'agit, est également miné par des dissensions internes récurrentes. Le courant «Démocratie et ouverture», mené par le député et chef du groupe parlementaire à la première Chambre, Ahmed Zaidi, est en phase de faire des émules. En plus de ce courant, un autre initié par des militants pro-El Yazghi, l'ancien premier secrétaire, commence à prendre forme. Il était prévu qu'il se manifeste officiellement, via une conférence de presse, au début de l'année.
Cela dit, pour le moment, tout paraît calme. Selon un membre de la commission administrative, le groupe d'Ahmed Zaidi a bien tenté de faire valider le principe de création et de concrétisation de courants politiques auprès de la commission administrative, mais la plateforme qu'il lui a soumise n'est pas arrivée au stade du vote. Ce qui a incité ses initiateurs à se retirer des travaux de la première réunion de la commission administrative tenue le 26 octobre dernier. Depuis, le temps est à l'expectative. Du moins sur le plan officiel. En effet, la réaction de la direction du parti est sans équivoque : c'est au congrès qui s'est déjà prononcé pour le principe de création de courants politiques d'en décider la concrétisation. «Tout ce qui touche à l'essence même du parti, à sa ligne politique, à son idéologie et à sa structure fondamentale ne peut être tranché qu'au moment du congrès. Nul autre organe que le congrès n'a le droit de décider sur de pareils thèmes», affirme ce juriste et membre de la commission administrative. Rendez-vous donc pour le dixième congrès, prévu vers fin 2016.
En définitive, plus d'une décennie après que la première plateforme politique présentée par le tout premier courant «Fidélité à la démocratie» a été rejetée par le congrès, le VIe tenu en mars 2001, l'USFP refuse toujours de donner corps à un principe pourtant validé par le congrès suivant, celui de la possibilité de création de courant.
Tout sauf une nouvelle scission
Pour revenir aux amis d'Ahmed Zaidi, il semble, à en croire ce membre de la commission administrative, qu'ils aient décidé de reporter leur future bataille au prochain congrès et ils tablent ainsi sur un retour en force dans quatre ans. En attendant, «ils se contentent pour le moment de rallier à leur cause les cadres du parti à travers le pays. Une association de cadres est même en cours de constitution. Cela d'une part. D'autre part, il continuent à traquer les erreurs et les ratés de l'actuelle direction du parti», affirme ce jeune cadre socialiste.
Cela dit, une chose est sûre, et c'est une conviction que partagent les deux clans: il n'est pas question d'une énième scission du parti. Par ailleurs, il semble que ce courant lui-même est loin d'être uni. On découvre ainsi des pro-El Yazghi et des pro-Oualalou qui ne se retrouvent pas tout à fait dans les revendications des pro-Zaidi. C'est pour dire qu'il ne s'agit pas d'un groupe homogène. Ce qui rappelle curieusement les multiples clans formés autour des personnalités influentes à l'approche de chaque congrès.
En somme, «ce qui rassemble ces trois courants, c'est plus une alliance objective pour contrecarrer les décisions de Driss Lachgar qu'une véritable ligne politique», note notre source.
Dans ce même registre, une autre formation a monopolisé toute l'attention de la classe politique à la fin de la semaine dernière : le PJD. Beaucoup d'analystes s'attendaient à ce que la réunion de son conseil national, les 28 et 29 décembre, soit très mouvementée. Erreur de pronostic. Le secrétaire général a su, encore une fois, absorber l'ire de ses détracteurs. Même l'aile dite des «faucons» s'est murée dans un silence inexpliqué. Les Khalid Rahmouni, Abdallah Bouanou, Abdelali Hamiddine, ou encore Abdelaziz Aftati, d'habitude très critiques, se sont subitement tus. La parade de l'ennemi externe, l'Istiqlal dans ce cas, aura été salutaire pour la direction du parti.
Des griefs à ne plus en finir
De même que le mot d'ordre a été aussi bien pour les partisans que pour les détracteurs du secrétaire général, de sauver la cohésion du parti. L'on a donc essayé de montrer, encore une fois, le PJD sous les habits d'un corps monolithique. Les échanges d'amabilités et des éloges entre le secrétaire général et le président du conseil n'échappent à personne. Ce qui fait finalement dire au président du conseil national, Saâdeddine El Othmani, en substance, que «ceux qui veulent voir le parti éclater seront bien déçus. Ils risquent d'attendre éternellement avant que cela ne se réalise».
Pourtant, certains analystes estiment que Benkirane, à qui on prête l'intention de préparer son ami et confident, Abdallah Baha, à sa succession à la tête du parti, ne voit pas d'un bon œil la fulgurante ascension d'un El Othmani qui a toujours le vent en poupe depuis son éviction du gouvernement. L'ancien ministre des affaires étrangères, il faut le rappeler, a encore droit à un autre mandat à la tête du parti.
Il semblerait donc que les frères ont laissé de côté momentanément leurs différends pour sauvegarder la cohésion du parti. Déjà affaibli par les négociations de formation du nouveau gouvernement, et si ses luttes intestines éclataient au grand jour, ce serait certainement la débâcle. Il n'empêche que la liste de griefs retenus contre l'actuelle direction ne cesse de s'allonger. Au secrétaire général on reproche sa fâcheuse tendance à monopoliser la prise de décision. «Beaucoup de décisions cruciales ont été prises sans en référer au conseil national», reproche ce membre du Parlement du PJD. De même que pour les plus radicaux, le parti a changé de discours et de ton depuis qu'il est aux affaires. «L'on ne se retrouve plus dans le discours politique du parti», ajoute cette source. Cela en plus des concessions qu'il a faites lors des négociations de la formation de son deuxième gouvernement et que la base n'arrive toujours pas à digérer. Les démissions un peu partout dans le pays, à Al Hoceima, M'diq et dans le Gharb viennent brouiller quelque peu cette vision idyllique d'un parti soudé, homogène et discipliné que sa direction tente de promouvoir.
Les accréditations, c'est le pouvoir
Au PAM la situation n'est pas tellement meilleure. Le parti qui a fait un colossal travail en interne depuis les dernières élections est de nouveau rattrapé par de vieux démons. La démission, il y a quelques semaines, de son ancien porte-parole, Salah El Ouadie, remet au goût du jour les clivages au sein du parti et les conflits latents entre notables et gauchistes. Interrogé sur la question lors d'un dernier passage à la télé, pendant l'émission «90 minutes pour convaincre» de Medi1 TV, le secrétaire général Mustapha Bakkoury nie la présence de courants ou de clans au sein du parti. Il existe des idées et des opinions divergentes qui s'expriment librement à l'intérieur des institutions du parti, affirme-t-il en substance. «Après tout, nous ne somme pas dans une caserne», conclut-il. Réaction d'un dirigeant du parti : «Le malaise existe. Que le secrétaire général démente ne suffit pas. Il faut s'attaquer aux vrais problèmes qui sont à l'origine de ce malaise».
Le PAM, rappelons-le, est toujours en phase de construction. Il n'a pas encore fini de mettre en place ses instances locales. Et l'une des causes de ces tensions n'est autre que la course de ses élites locales aux postes à responsabilités. La mise en place des conseils régionaux puis des conseils provinciaux a suscité beaucoup de discordes que la démocratie interne finit souvent par effacer.
Tout cela pour dire qu'aucun parti n'est à l'abri de cette vague de tensions. Même le RNI, qui vient juste de rejoindre la majorité gouvernementale, n'y échappe pas. La réunion du conseil national qui a été reportée déjà une fois et qui devrait être tenue ce samedi 4 janvier, serait l'occasion d'exposer les points de discorde. En effet, certains cadres influents du parti appellent déjà à la tenue d'un congrès extraordinaire pour amender les statuts du RNI. L'objectif étant de créer le poste de président du conseil national, voire celui de vice-président chargé de la gestion du parti. Cet aggiornamento devrait permettre au parti de fonctionner de manière optimale en ces moments où son président, Salaheddine Mezouar, nommé ministre des affaires étrangères, est accaparé par une mission bien plus prenante et qui ne lui laisse presque plus de répit.
Bien sûr, cette tendance concerne d'autres formations. L'UC, pour ne citer que ces exemples, n'a toujours pas tenu son congrès ordinaire, initialement prévu pour octobre 2013. Les détracteurs de l'actuelle, et éternelle, direction l'accusent d'élaborer des statuts sur mesure. Et il semblerait que, pour ce dernier parti comme pour les autres formations, la situation va en se dégradant. L'approche des élections avec leur lot de guéguerres autour des accréditations, de rivalités entre clans et de course au leadership surtout au niveau local et régional ne va pas arranger les choses. Ces dissonances sont donc appelées à s'amplifier à l'approche des élections. C'est que, et c'est un constat avéré, dans nos partis, celui qui maîtrise la carte électorale et donc les accréditations disposera du pouvoir. Car, d'une manière ou d'une autre, presque tous nos partis sont, à des degrés différents, infiltrés par les élites et les notables et leur doivent une partie de leur poids électoral.


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