Les services de sécurité marocains ont réalisé de grands progrès    L'USFP met fin à sa participation à la motion de censure contre le gouvernement    Les dirigeants arabes réunis à Bagdad réaffirment leur soutien au Comité Al-Qods présidé par S.M le Roi Mohammed VI    Moody's abaisse la note de crédit des Etats-Unis à AA1 sur fond d'augmentation de la dette publique    USA: La Cour suprême suspend à nouveau les expulsions d'immigrés clandestins    Températures prévues pour le dimanche 18 mai 2025    Sommet arabe : le Roi appuie l'action arabe commune et déplore le gel de l'UMA    Le ministère de l'Intérieur passe à l'action contre les « élus fantômes » dans les conseils communaux    Le Maroc active une cellule de crise pour ses ressortissants en Libye    Un membre de "Daech" interpellé en Espagne en collaboration avec la DGST    Revue de presse de ce samedi 17 mai 2025    La princesse Lalla Hasnaa inaugure la 28e édition du festival de Fès des musiques sacrées du monde    African Lion : Fin du cycle académique de formations    France : Quand un ambassadeur algérien préfère la baguette à la caserne    Mo Salah ne veut pas raccrocher avant 39 ou 40 ans    Sahara : L'UE réaffirme qu'aucun de ses Etats membres ne reconnaissent la pseudo « rasd »    Cybersécurité : les entreprises marocaines à l'heure de la réinvention    Le Maroc brille à Cannes : Abdelaziz El Bouzdaini, figure de proue d'un cinéma en pleine ascension    "Aman" la Marocaine : Une voiture de police intelligente reflétant une transformation technologique sécuritaire au Royaume    Football : Le FC Barcelone pourrait disputer un match amical au Maroc    Le Haut Conseil d'Etat en Libye appelle à la formation d'un nouveau gouvernement dans un délai de 48 heures après avoir retiré sa confiance au gouvernement Dbeibah    Sahara : Neither the EU nor any of its member states recognize the «SADR»    Sahara : Drone strike by Moroccan forces kills Polisario commander    69 ans de dévouement... La Sûreté Nationale marocaine entre modernisation et engagement au service de la Patrie    FC Barcelona considers Morocco for summer friendly    Sahara : Un drone des FAR tue un haut commandant de la milice du Polisario    CONFEJES : Le Maroc réaffirme son engagement fort à œuvrer avec les Etats membres à la mise en œuvre de politiques ambitieuses en faveur des jeunes (M. Bensaid)    S.A.R. la Princesse Lalla Hasnaa préside l'ouverture du 28e Festival de Fès des musiques sacrées du monde    Street art : les 10 ans du Jidar-Rabat Street Art Festival    Rendez-vous : demandez l'agenda    Le langage bloqué : Quand la mémoire sait, mais que la parole ne suit pas [Tribune]    Lutte contre le harcèlement en milieu scolaire : l'ICESCO partage sa bande dessinée « Montre-moi ton sourire »    TPME : l'Etat au chevet d'un écosystème en difficulté    Fiware Global Summit : Rabat à l'avant-garde des territoires intelligents    Sacre historique : Comment la RS Berkane a marché sur la Botola ?    Comediablanca 2025 avance ses dates    « Village Auto CAC » Raise your standards Du 15 mai au 30 juin 2025    Le Niger suspend l'exportation de bétail vers l'Algérie    Etablissements et entreprises publics : nouvelles règles de jeu pour renforcer la gouvernance    CAN U20 : L'Académie Mohammed VI, moteur des succès des sélections nationales    CAN U20 : «Après une qualification logique en finale, nous sommes déterminés à glaner le titre» (Mohamed Ouahbi)    HACA : Capsule vidéo « Mondial 2030 », plaintes classées !    France : la députée franco-marocaine Hanane Mansouri visée par des menaces algériennes    Banques marocaines : Fitch Ratings anticipe une croissance soutenue en 2025 et 2026    L'ONMT fait de Agadir-Taghazout l'épicentre du tourisme franco-marocain    Maroc : La Couverture Santé Universelle, socle d'un Etat social moderne porté par une vision stratégique royale    Le FC Barcelone sacré champion de la Liga pour la 28e fois après une victoire décisive contre l'Espanyol    Les prévisions du vendredi 16 mai    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Kamal Hachkar : «L'identité plurielle peut contrer le radicalisme»
Publié dans La Vie éco le 18 - 03 - 2016

Le réalisateur du documentaire «Tinghir Jérusalem, les échos du Mellah» vient de lancer le teaser de son prochain film «Return to the homeland». Kamal Hachkar y questionne les notions du pays, du rapport à la terre et de la diversité, conjuguées au futur.
Dans le teaser, dévoilé en fin février, une jeune chanteuse du patrimoine judéo-marocain prend la route, avec son mari, à la recherche de leurs racines au Maroc. Une sorte de road-movie sur 4000 kilomètres qui amènera le jeune couple à multiplier les rencontres autour de la thématique du départ des juifs, mais surtout celle de leur retour. En effet, Neta Elkayam représente cette jeune génération de juifs marocains qui tente de rétablir des liens brisés par la grande Histoire. Une découverte, faite par le réalisateur Kamal Hachkar lors de son premier tournage, qui a fait germer l'idée d'un second travail sur la thématique. «Je savais que j'avais encore des choses à dire à propos de cette thématique de l'immigration et de l'exil. Etant moi-même enfant de l'exil, ce retour à la terre a ancré définitivement ma marocanité», s'exprime le réalisateur.
Et quoi de plus marocain que les chansons en darija par la jeune Neta ? «La musique est un territoire qui nous permet de nous retrouver, en ces temps de montée de radicalisme, ça transcende tous les clivages identitaires», explique Kamal Hachkar, pour qui chanter en arabe et en darija en terre d'Israël est un acte politique majeur en faveur de l'altérité, surtout dans un contexte de repli identitaire constant. Il en est de même au Maroc.
Tournage en trois temps
«Dans un contexte de montée de l'islam politique, je pense que réconcilier le Marocain avec son identité plurielle est le meilleur antidote à la radicalisation. Il faut transmettre cela à l'école, en direction du peuple. J'aurais pu, pour ma part, réaliser un travail intellectuel universitaire, de par ma vocation de professeur d'histoire, mais j'ai préféré la voie de l'art qui me donne une plus grande liberté d'exprimer toute une palette d'émotions», ajoute le réalisateur.
Le tournage de Return to the homeland a commencé en juin dernier à Gibraltar à l'occasion du Festival international de world music qui rendait hommage au Maroc pluriel. Invité par Yan Delgado, directeur du festival, pour une projection du film Tinghir, Jérusalem, Kamal Hachkar a eu l'idée d'impliquer Neta El Kayam dans les activités du festival. Une occasion de lui permettre de rencontrer plusieurs artistes juifs et musulmans qui continuent à perpétuer l'idée de l'altérité, avec le Maroc comme horizon. «J'y ai filmé des images précieuses qui m'ont donné à voir ce qu'aurait pu être le Maroc si les juifs n'avaient pas quitté dans les années 50/60», s'émeut le réalisateur.
La deuxième partie du film a été tournée au Maroc, avec des personnages juifs et musulmans questionnant l'éventuel retour. Parmi eux, Fanny Mergui, militante aguerrie de la diversité et des droits humains, ou encore Hachkar père qui dialoguera avec ces jeunes gens revenus sur les traces de leurs pères.
La troisième étape du film exige un retour à Jérusalem, pour replacer Neta El Kayam dans son contexte familial, social et politique. Une étape nécessaire pour comprendre les motivations de la quête de source de la jeune chanteuse.
«Ce film sera différent du premier. Principalement, parce que je ne serai pas présent dans l'image, mais plutôt à travers une voix réflexive qui ouvrirait la porte à des questionnements philosophiques sur le sens de la vie. Il sera meilleur que le premier. Je sais qu'on m'attend au tournant!», plaisante-t-il... à peine.
Des soucis de sous !
Kamal Hachkar avoue être un stressé chronique. Il ne s'agit pas que d'une hypersensibilité de l'artiste, mais de problèmes bien réels rencontrés tout au long de la réalisation du film. Déjà, les autorisations de tournage ont excessivement tardé. Bien que le Centre cinématographique marocain soit parfaitement apte à délivrer ce permis, c'est le ministère de la communication qui s'en charge. «Ce ne sont peut-être que des supputations paranoïaques de ma part, mais j'ai eu l'impression que le ministre Mustapha Khalfi ne voulait pas prendre la responsabilité d'une autre polémique liée à la thématique de mes films», confie le réalisateur.
Au sujet de la polémique suscitée par son premier film, Kamal Hachkar ajoute : «J'aurais pu porter plainte contre ceux qui m'accusaient de toucher de l'argent d'organismes sionistes. Mais pour tout vous dire, ils me font surtout rire», répond le réalisateur qui n'a pas le temps à ces «sornettes». Le financement de son film est, d'ailleurs, une réelle source de stress pour lui. Bien qu'accueilli à bras ouverts depuis le succès de son premier film, le réalisateur continue à batailler pour trouver des fonds. Et ce en partie par sa faute, puisqu'il avoue «faire les choses à l'envers». N'attendant pas de rassembler les fonds nécessaires avant de débuter le tournage, le réalisateur préfère agir par étape, afin de ne pas laisser filer les occasions uniques. «J'aurais pas pu saisir ces instants magiques à Gibraltar, si j'avais attendu de boucler le financement», justifie-t-il.
Ainsi, il a pu compter sur le soutien immédiat de la Fondation Hassan II, de la province de Tinghir et des instituts français du Maroc. Des appuis financiers lui sont également parvenus de plusieurs compagnies nationales et de particuliers marocains sensibles à la thématique du film. Kamal Hachkar n'a pas hésité non plus à lancer une campagne de crowdfunding qui a pu collecter 15 000 euros supplémentaires. Mais le budget est loin encore d'être bouclé pour Kamal Hachkar qui n'aime pas lésiner sur les moyens. Il se donne encore quelques mois, pour finir et peaufiner son œuvre qu'il désire «belle» et bien prête pour début 2017.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.