Dakhla : Acculés, les pro-Polisario poussent des mineurs à manifester    Terrorisme : John Bolton se fait l'avocat du Polisario    Des investisseurs saoudiens explorent les opportunités d'investissement au Maroc    Algérie : un journaliste sportif français condamné à 7 ans de prison, alerte RSF    Maroc : Sans le PJD, les membres du Congrès panarabe-islamiste soutiennent l'Iran    Je suis le fils de l'Iran..Benkirane a-t-il perdu le contrôle de son langage ou révélé sa véritable nature ?    SAR le Prince Moulay Rachid préside à Fès la finale de la Coupe du Trône de football (2023-2024) opposant l'Olympic Safi à la Renaissance Sportive de Berkane    CAN féminine : la CAF dévoile le nouveau trophée de la compétition le 2 juillet à Casablanca    Les Lionceaux dominent les Etats-Unis et remportent le titre de la «Ligue Castro del Río» en Espagne    Mondial des clubs: le Bayern en quarts de finale aux dépens de Flamengo    Coupe du trône de football : Historique, l'Olympic Safi remporte le titre    Mercado: Arsenal se aleja de Bilal El Khannouss, Leverkusen al acecho    Fin juin sous 47°C : Le Maroc frappé par une vague de chaleur historique    Terrorismo: John Bolton defiende al Polisario    Jazzablanca 2025 : L'édition qui fait vibrer tout Casablanca au son du jazz    Un bateau de course français retrouvé à Tan-Tan un an après son naufrage    Le Maroc pour des corridors de transport Afrique-Turquie, dans une logique de durabilité, de résilience et d'inclusivité    Sidi Hajjaj : La future LGV suscite des interrogations chez les riverains    ONHYM : Première pierre de la réforme du secteur public    Es-Smara : En revendiquant son attentat, le Polisario confirme son caractère terroriste    Le Maroc et l'Ukraine signent un accord de transport routier international    L'Olympic Safi remporte la Coupe du Trône aux dépens de la Renaissance de Berkane    Fès : Abdellatif Hammouchi supervise les dispositifs de sécurité de la finale de la Coupe du Trône    Chine: Des robots humanoïdes disputent des matchs de football en préparation des Jeux mondiaux    Le Parlement arabe souligne le rôle important de S.M. le Roi dans la défense de la cause palestinienne    Brésil : Belém accueillera bien la COP30 malgré les critiques sur les coûts « exorbitants » d'hébergement    Météo : Des records de température battus dans plusieurs villes marocaines    Températures prévues pour le lundi 30 juin 2025    Agadir : Les Pavillons perdus de vue depuis des années    La dialyse péritonéale : Une méthode d'épuration rénale à développer au Maroc    La BM et l'AIEA veulent promouvoir l'utilisation de l'énergie nucléaire dans les pays en développement    Mawazine 2025 : ElGrande Toto pulvérise OLM Souissi    Casablanca : le Salon du Livre d'occasion fait son retour après cinq ans de hiatus    MAGAZINE - Hommage : Amir, Hamid, Ayoub à Marrakech    Casablanca Music Week: Ambiance survoltée à La Casablancaise    Séville: M. Akhannouch représente SM le Roi à la conférence de l'ONU sur le financement du développement    La police judiciaire d'Agadir arrête deux Britanniques recherchés pour homicide et infractions judiciaires    Laâyoune : le secrétariat d'Etat dément toute atteinte aux ressources halieutiques    Le Maroc capte plus de 2,4 milliards de dirhams d'exportations irlandaises    Au Nigeria, le groupe OCP cofinance une rénovation de 325 millions de dirhams de l'usine d'engrais de Bauchi    Rabat reçoit le 29 juin une mission saoudienne en quête de nouveaux débouchés africains    Congrès du PJD à Casablanca : de grands slogans face à la réalité d'un parti en crise    Magazine. Boudchar fait changer 200.000 passionnés    Sherine en playback, public en colère : le festival Mawazine déraille    CMW : un concert flamboyant avec Hussain Al Jassmi et Rahma Riad    Le ministre chinois des AE rencontre les envoyés de l'UE et de ses Etats membres    Une délégation de la Gendarmerie Royale visite le Musée de la Gendarmerie nationale française dans le cadre du renforcement de la coopération    Foot féminin: Le Maroc s'impose face à la Tanzanie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Kamal Hachkar: Il n'y a pas de fatalité à la grande Histoire
Publié dans Albayane le 09 - 12 - 2019

«Dans tes yeux, je vois mon Pays» du réalisateur Kamal Hachkar a été projeté au FIFM dans la catégorie «Panorama marocain». Le film est un bel hommage à l'héritage musical judéo-marocain. Par ailleurs, c'est à travers les yeux des personnages notamment de la chanteuse Neta Elkayam, du musicien Amit Haï Cohen, Ahmed Hachkar et Fanny Mergui que nous voyons cette diversité et communion qu'avait marqué la terre marocaine pendant des siècles.
Al Bayane : Après «Tinghir-Jérusalem, Les échos du Mellah» vous venez de réaliser un nouveau documentaire intitulé «Dans tes yeux, je vois mon Pays». D'où vient cette idée de réaliser un film sur des jeunes musiciens juifs originaires de Tinghir?
Kamal Hachkar : Le titre du documentaire est inspiré de la chanson que Neta Elkayam chantait à Tinghir en hommage à sa grand-mère qui partait en amazigh et en darija. Et quand elle vu sa grand-mère, elle voyait le Maroc dans ses yeux. En effet, la première fois que j'ai rencontré Neta, la première fois que je l'ai écouté chanter, je voyais le Maroc dans ses yeux. On est tout les deux originaires de Tinghir. Et ce titre résume toute notre relation. En outre, quand j'ai terminé «Tinghir-Jerusalem, Les échos du Mellah» en 2012, je savais que je n'avais pas encore terminé le travail, et que je devais encore continuer afin de faire un deuxième opus. Au début, j'ai voulu ramener les personnages du premier film.
Où avez-vous repéré la jeune chanteuse Neta?
La rencontre avec cette jeune chanteuse s'est faite d'abord sur les réseaux sociaux. Entre temps, j'avais une projection à Jérusalem. C'était mon destin. L'idée, c'est de faire un film sur la jeune génération qui veut recréer des liens avec la langue et la culture de leur origine. Dans le film, il y a l'histoire des années 60 et 50 qui a séparé nos parents et grands-parents. Et le film est une manière de dire qu'il n'y a pas de fatalité à la grande Histoire. Une façon de dire aussi qu'on peut reconstruire quelque chose ensemble, reconstruire des ponts avec cette nouvelle génération à travers la musique et à travers la culture et l'art. D'où l'idée principale du film.
Le documentaire est un voyage musical qui a été entamé de Jérusalem en passant par Mogador, Tanger, Gibraltar, Casablanca, Tinghir puis Tizgui dont les jeunes musiciens Neta Elkayam et Amit Haï Cohen sont allés à la quête de leurs origines et racines. Est-il un hommage à la musique judéo-marocaine?
C'est un hommage au patrimoine juif marocain, parce qu'il y a plein de chansons de Zohra El Fassia, de Sami Maghrebi qui ont été aussi reprises par des chanteurs musulmans. C'est un patrimoine commun que les juifs et musulmans partagent ensemble. Evidement, cette quête des racines est faite par la musique. Pour ces jeunes, la musique est un moyen de réparer les blessures de l'exil surtout, celles de leurs parents et grands-parents. C'est une manière de donner une voix à des gens qui ont souffert. Des témoignages qu'on avait vu déjà dans Tinghir Jérusalem. Incontestablement, l'exil est toujours difficile et compliqué.
Peut-on dire que votre nouveau documentaire est une réflexion sur les questions d'identités et du déracinement?
Effectivement, le documentaire est une réflexion sur les identités. C'est une réflexion sur l'entre deux, c'est aussi une prolongation des interrogations du réalisateur, de mes questionnements identitaires et existentiels. L'idée de road movie, c'est comment on se réapproprie avec son territoire et montrer que le Maroc est pénétré par cette diversité culturelle pas uniquement à Tinghir, mais aussi à Essaouira ainsi que dans toutes les autres villes marocaines.
Certaines personnes vous collent souvent, depuis «Tinghir-Jérusalem, Les échos du Mellah» d'ailleurs, cette étiquette de la normalisation. Ça vous bloque un peu dans votre travail ? Avez-vous implicitement cette intention de le politiser?
Je crois que ces associations instrumentalisent des questions politiques très graves pour se faire de la publicité. Moi j'ai rien demandé ! J'ai fait mon travail… et ça m'a pris 7ans. En fait, si je voulais faire le buzz, je ferai des films chaque trois mois. J'ai une vision en tant qu' 'artiste qui est assez profonde, je travaille beaucoup en ce sens.
Ça vous arrive parfois de quitter le milieu artistique à cause de ça?
Oui ! Des fois, j'avais envie d'arrêter parce que, c'est tellement dur de faire des films au Maroc. C'est dur de faire des films tout court. C'est dur de trouver de l'argent, et des fois, on fait face à des moments de découragement.
Pourquoi vous recourez souvent au documentaire ? Y aura-t-il des projets de fiction à venir?
Dans l'écriture du cinéma, j'aime bien travailler dans le réel. En revanche, j'ai un projet de fiction. En effet, mon prochain film sera un opéra amazigh sous la forme d'une tragédie grecque autour de la thématique du «dieu de la pluie» (Rbi Nounzar).
Vous étiez derrière la camera, mais à la fin du votre nouveau documentaire, il y avait votre voix qui s'adressait en hébreu à Neta Elkayam. Quelle est la visée de ce message?
Je lui ai posé une question : c'est quoi ta maison dans cette vie, dans ce monde ? En fait, moi je me suis toujours posé cette question universelle, parce que nous cherchons tous notre monde, et surtout sur quel territoire, pas forcement nationaliste où nous voulions nous y installer ? Où nous nous sentons le mieux chez nous. Ce n'est pas une question nationaliste ! C'est pour cette raison j'ai conclu avec ça.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.