Nouvelle ère, nouvelle stratégie ! Pour la première fois de son histoire, le Festival national des arts populaires de Marrakech (FNAP) décide de dévoiler sa programmation. Dans ce sens, une conférence de presse a été organisée jeudi dernier à Casablanca pour présenter les nouveaux membres du bureau de la Fondation des Festivals de Marrakech (FFM) (nommés en janvier dernier) ainsi que les artistes qui animeront les soirées de cette 46e édition prévue du 29 juin au 3 juillet. Et par nouveaux membres, l'on entend, entre autres, le président Karim El Achak et le directeur Mohamed Nait M'barek. Ces derniers font d'ailleurs partie de l'équipe du FNAP, composée notamment de Brahim El Mazned en tant que directeur artistique. «La nomination de ce bureau est une occasion pour injecter du sang neuf dans l'équipe organisationnelle du FNAP. D'ailleurs, nous avons pris un certain nombre de décisions depuis notre nomination», nous explique El Achak. Parmi elles, l'augmentation de 67% du budget alloué à la communication. «Nous sommes conscients de l'importance de la communication dans notre démarche. C'est la raison pour laquelle nous avons investi par exemple les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter pour créer le buzz autour de l'événement», précise Nait M'barek. Mieux, une campagne de communication agressive a été lancée depuis quelques jours à Marrakech. Une nouvelle dynamique Nous l'aurons bien compris : le plus ancien des festivals du Maroc (créé en 1960 par le roi Mohammed V) avait besoin de relifting à tous les niveaux. La démarche adoptée par les membres de la Fondation va d'ailleurs dans ce sens. Outre la mise d'une stratégie de communication, les responsables du FNAP ont concocté une programmation haute en couleurs. «Le festival avait besoin d'une nouvelle dynamique surtout au niveau de la programmation, d'où la décision de l'ouverture de cette édition sur le monde», affirme Brahim El Mazned. À l'instar des éditions précédentes, le FNAP dont le budget s'élève à 6 MDH, réunira une pléiade de troupes traditionnelles représentant les quatre coins du royaume. Le prestigieux Palais Badiî abritera tout au long du festival des soirées au rythme d'Ahidous (danse du Moyen Atlas), de la Guedra (danse sahraouie), du Haïti (danse originaire de Taounate), du Tazouite (connue dans la région de Kelâat Mgouna), les Ahwach Tissint (région d'Ouarzazate). Parallèlement à ces spectacles qui seront mis en scène par Abdessamad Dinia, d'autres concerts sont programmés sur la grande scène. En effet, parmi les nouveautés de cette édition, figure la mise en place d'un village entièrement dédié à cette fête artistique. Ce village érigé dans les somptueux jardins de l'oliveraie Ghabat Chabab est composé de scènes intimes et populaires et de la grande scène qui abritera des concerts de grande ampleur. Raïssa Tachenouit, Daoudia, Hamid El Kasri, Oulad El Bouazzaoui, Stati, Jil Jilala, Said Mosker ou encore Rosiloa (Fidji) se produiront sur cette scène. Une parade des troupes qui prennent part à ce festival est également prévue. Elle sillonnera les grandes artères de la ville pour prendra fin à la place mythique de Jemaâ El Fna. À travers cette programmation, le FNAP qui avait connu durant son existence des passages à vide, veut s'ouvrir sur le monde sans pour autant négliger le patrimoine artistique populaire. «En s'ouvrant sur d'autres rythmes, nous ambitionnons de donner une dimension internationale à cette manifestation. Toutefois, nous tenons à confirmer que le FNAP ne perdra pas son âme puisque notre objectif principal est de préserver notre patrimoine», rassure le directeur artistique du festival. La 46e édition de cette manifestation- présente en force dans la mémoire des Marocains-, s'annonce donc particulière. Une édition organisée au moment où la ville de Marrakech n'a pas encore pansé ses plaies. D'ailleurs, les organisateurs ont avancé que la fréquentation du festival représentait entre 5 et 10% du nombre total des visiteurs de la ville ocre. Un taux qui pourrait atteindre 15% d'ici deux ans.