Face à la perte de vitesse de ses entreprises en Afrique, la France a organisé un forum économique afin de revenir dans la course. Cette rencontre a permis de lancer une Fondation pour la croissance, mais surtout de parler d'échanges. Paris a accueilli, vendredi 6 février, un forum économique franco-africain. L'événement a mobilisé quelques chefs d'Etats du continent au côté du président français François Hollande et une cinquantaine de ministres ainsi que près de 500 hommes d'affaires. La délégation marocaine y était conduite par le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid. Cette importante rencontre a débouché sur deux acquis. Le premier est le lancement de la «Fondation franco-africaine pour la croissance». La nouvelle entité est présentée comme un espace de rencontres et d'échanges entre acteurs privés et publics français et africains. Elle a pour but de développer les investissements français en Afrique et créer des clusters ou clubs de filières pour permettre l'échange et le retour d'expériences. On précise également que ladite fondation mise sur la promotion de la formation du capital humain, la coopération dans le domaine financier afin d'améliorer les systèmes financiers et préciser l'évaluation du risque pays et la coopération dans le domaine culturel et numérique. Sa création fait suite au rapport : «Un partenariat pour l'avenir : 15 propositions pour une nouvelle dynamique économique entre l'Afrique et la France», élaboré par des diplomates et économistes français et africains. Certains y voient déjà un nouveau concept appelé à prendre le relais de la «Françafrique». Changement de ton Le second acquis du forum de Paris touche à l'équilibre des relations économiques entre la France et les pays africains. Désormais, du côté de l'ancienne puissance coloniale, on parle aussi de coopération «gagnant-gagnant». C'est presque inédit dans le vocabulaire du monde français du business. Par exemple, il devrait être moins question d'exporter les ressources naturelles africaines en France que de les transformer localement. Cette nouvelle approche permettra au moins de développer l'industrie des pays africains, mais surtout de créer des emplois sur place. Distancés Si la France se met aujourd'hui à parler de relations économiques «gagnant-gagnant», c'est parce que les entreprises de l'Hexagone commencent à être distancées dans leur ancien bastion. En plus de leurs voisins européens, comme les Britanniques, les Chinois et autres investisseurs turcs ont fini par distancer l'étendard tricolore. À cela s'ajoute également l'offensive marocaine propulsée par la proximité géographique, mais aussi la compétitivité de son offre. Pour les Français, il fallait donc organiser une session de rattrapage via le forum économique de Paris. Espérons qu'il ne soit trop tard...