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Bourse de Casablanca : Les investisseurs étrangers reviennent
Publié dans Les ECO le 20 - 10 - 2014

Une rencontre entre investisseurs étrangers et émetteurs marocains révèle un retour d'intérêt croissant de cette catégorie d'investisseurs envers le marché marocain des actions.
Les investisseurs étrangers qui ont boudé la Bourse de Casablanca ces dernières années sont en train de revenir sur le marché... et en force ! C'est ce qu'a révélé la «First one-on-one: Equity conference Morocco» organisée en fin de semaine dernière par CFG Group à Marrakech, qualifiée de grand succès par ses organisateurs. D'une durée de deux jours, cette conférence adopte une formule inédite au Maroc en mettant face à face des investisseurs et des sociétés cotées pour 50 minutes d'échanges. C'est ainsi que plus de 500 rencontres ont été effectuées selon les souhaits des investisseurs sur le site internet dédié à cette opération. En effet, en se connectant sur ce site, ces investisseurs ont pu prendre connaissance des sociétés cotées et des structures en pré-IPO (Mutandis, résidences Dar Saada) représentées. Ils ont dès lors émis leurs choix, et un programme personnalisé de rencontres en face-à-face (One-on-one) a été attribué à chacun d'entre eux. Ces rencontres très répandues sur les places financières internationales telles que Londres, New York, Dubaï, Abu Dhabi, Le Caire, etc, connaissent un grand engouement des investisseurs et des émetteurs qui peuvent ainsi établir des relations d'affaires dans un environnement propice aux échanges en termes de gains de temps, de qualité des intervenants et de cadre de travail. C'est parce que CFG bénéficie historiquement d'un positionnement unique auprès des investisseurs étrangers que ses équipes ont réussi à mobiliser les investisseurs étrangers et les émetteurs locaux. En effet, plus de 40% des volumes des échanges par les investisseurs étrangers sur la Bourse de Casablanca sont traités par CFG Group.
Un gisement important
Cette conférence à vocation annuelle entend promouvoir Casablanca en tant que hub financier régional. Une chose est pourtant sûre: cette initiative louable ne manquera pas d'avoir un impact positif sur le marché marocain. Les investisseurs étrangers sont essentiels pour les marchés financiers, ne serait-ce que par la masse de capitaux qu'ils manipulent, laquelle permettrait de combler le besoin croissant en financement de notre économie. À titre d'exemple, les gérants d'actifs qui ont été mobilisés par CFG Group gèrent de par le monde un total de 3.000 milliards de dollars (soit 26 billions de dirhams). De son côté, la part de ces fonds destinés à l'Afrique est estimé à 100 milliards de dollars (869,2 milliards de dirhams). C'est l'équivalent du PIB marocain et deux fois la capitalisation de la Bourse de Casablanca, donc nous avons tout à gagner à réussir le recrutement des investisseurs étrangers de portefeuilles, mais cela nécessitera de gros efforts. Plusieurs mécanismes doivent être développés pour les inciter à s'intéresser à notre place financière.
Des lacunes à combler...rapidement
Il faut savoir que les investisseurs internationaux sont très exigeants en ce qui concerne la liquidité, mais également la transparence, les coûts de transaction et la fiscalité appliquée aux marchés dans lesquels ils investissent. Le déclassement de la place boursière marocaine «Emerging Markets» à «Frontier markets» constitue un message : les investisseurs internationaux ont considéré que notre marché ne répondait plus aux critères de performance et de croissance soutenue des marchés dits émergents. La bonne nouvelle est qu'il y a un intérêt grandissant d'une catégorie d'investisseurs étrangers pour les «Frontier markets». Cependant, le Maroc doit relever certains challenges macro-économiques (déficit de la balance des paiements, budgétaire, etc.), sans quoi il sera moins attractif que d'autres pays, notamment d'Afrique et d'Asie du sud-est.
Visibilité
Ce n'est également que de cette manière que la place financière de Casablanca peut sérieusement consolider son rôle de mobilisation de l'épargne, surtout longue, ainsi que de financement de l'économie réelle au Maroc et au-delà, en Afrique du Nord et subsaharienne, plus particulièrement dans la région du nord-ouest de l'Afrique. En tout cas, des rencontres telles que le «First one-on-one : Equity conference Morocco» de CFG Group permettant la lisibilité du fonctionnement du marché marocain peuvent attirer une base élargie d'investisseurs venant d'Asie, d'Amérique et d'Afrique intéressés par le marché marocain ou africain. Outre ces investisseurs, ceux du Golfe et du segment de la finance islamique seront également intéressés par la place boursière casablancaise, qui offre aujourd'hui un univers plus qu'intéressant pour ce type d'investisseurs !
Younes Benjelloun
Directeur associé de CFG Group
«Le marché à est la veille d'un nouveau cycle positif»
Les ECO : Quelle place les investisseurs étrangers occupent-ils à la Bourse de Casablanca ?
Younes Benjelloun : Les investisseurs étrangers de portefeuille réalisent des volumes significatifs à la Bourse de Casablanca depuis une vingtaine d'années. Bon an mal an, ils font entre 15 et 20% du volume du marché. Même si on en parle peu en comparaison avec les investissements directs étrangers, les investissements de portefeuille représentent 200 millions de dollars nets sur les 4 dernières années. Lorsque l'environnement est favorable, leurs volumes peuvent être plus importants comme entre 2005 et 2007. CFG Group a contribué depuis 20 ans à la promotion de la place financière casablancaise et nous faisons tout pour attirer des investisseurs étrangers de portefeuille.
Que fait CFG Group pour entretenir les relations avec les investisseurs étrangers depuis 20 ans ?
La recherche et l'analyse financière. Nous produisons un nombre élevé de notes sur le marché marocain et sur les entreprises cotées. Les investisseurs étrangers en sont très demandeurs et ils ne basent leur décision d'investissement que sur l'analyse fondamentale et scientifique. Tous ces documents sont produits en anglais. Ces investisseurs nous viennent en effet, pour la plupart, du monde anglo-saxon : des Américains, des Britanniques, des Sud-Africains. D'autres sont originaires des pays du Golfe et d'Asie (Singapour).
Pourquoi organiser une telle initiative maintenant ?
Ces 4 dernières années étaient des années de crise. Organiser un événement en pleine crise, ça peut ne pas attirer grand monde. Nous sommes convaincus que le marché est à la veille d'un nouveau cycle positif, aussi bien en termes de prix que de volumes. Aussi, ce qui a fait le succès de l'événement est probablement le fait que nous avons à court terme une visibilité sur des introductions en Bourse. Nous prévoyons en effet une nouvelle vague d'introductions boursières dès 2015, ce qui devrait redynamiser le marché boursier. D'ailleurs, les participants ont pu échanger directement avec les dirigeants de ces futures sociétés cotées. En outre, les niveaux de valorisation atteints par la Bourse de Casablanca sont plus raisonnables que ce qu'ils étaient il y a 3 ou 4 ans, ce qui fait que les étrangers regardent à nouveau le Maroc.
Thabo Ncalo
Gérant de portefeuilles chez Stanlib (Johannesburg, Afrique du Sud)
«Le potentiel de croissance du marché marocain est très important»
Les ECO : la Bourse de Casablanca est-elle aujourd'hui plus attractive pour les investisseurs étrangers ?
Thabo Ncalo : La place marocaine a été oubliée pendant quelques temps par les investisseurs, surtout depuis qu'elle est déclassée. Aujourd'hui, nous sommes contents de revenir car le marché marocain devient très attractif, compte tenu des types de compagnies et de secteurs qui y existent et de la diversification qu'il nous apporte, surtout pour nous qui cherchons à investir en Afrique. Certes il a toujours été un marché cher en termes de valorisation. Malgré ça, il reste attractif et le potentiel de croissance des compagnies y est intéressant.
D'autres bourses africaines, comme celle de l'Egypte, font mieux que le Maroc. Pourquoi le choix de Casablanca ?
Cette année, le Caire a été l'une des meilleures places en Afrique, avec une performance de 40%. Ce marché a bien rebondi depuis l'élection du général Sissi. De ce fait, son potentiel de croissance est minime. Quand au Maroc, comme il a sous-performé sur les dernières années, son potentiel de croissance est très important. Le potentiel du marché égyptien est donc bien inférieur à celui du Maroc. Ce qui nous intéresse justement, c'est d'aller sur les marchés qui ont sous-performé pour capter tout le potentiel de croissance à venir.
Quels sont les secteurs cotés les plus intéressants pour vous à Casablanca ?
Nous cherchons des compagnies du type Addoha parce qu'elle est dans un secteur où il y a un vrai besoin au Maroc et en Afrique. Le besoin en logement y est en effet très important. Les banques nous intéressent puisqu'elles financent beaucoup l'immobilier. Nous sommes également intéressés par les sociétés de construction et les cimentières tels que Ciments du Maroc. Nous cherchons également des sociétés liquides comme Maroc Telecom, l'une des valeurs les plus liquides du marché marocain. Le manque de liquidité est un vrai problème quand vous investissez en Afrique, ce qui en fait un critère de choix très important.
Khaled Abdel Majeed
Directeur associé de Mena Capital (Londres, Royaume-Uni)
«Nous voulons augmenter la part du Maroc dans nos fonds à 12%»
Les ECO : Quels sont les critères déterminants dans le choix des marchés où vous investissez ?
Khaled Abdel Majeed : La stabilité politique est pour nous le premier critère qui entre en compte dans nos choix d'investissements. Le Maroc est un pays stable et le roi Mohammed VI est aimé par le peuple. Il y a certainement moins de risques politiques au Maroc qu'en Tunisie, en Jordanie ou en Egypte. Ensuite, on passe au critère économique. Le pays est certes très lié à l'Europe, mais je pense qu'il a passé le point d'inflexion. En outre, la Bourse de Casablanca est en train de reprendre. De ce fait, nous sommes en train d'augmenter nos investissements au Maroc.
Quelle part de vos investissements est destinée au marché boursier marocain ?
En réalité, nous avons deux fonds investis dans la région Mena. Avant d'assister à la conférence de CFG Group, seulement 2,5% de nos fonds étaient investis au Maroc. Mercredi dernier, nous avons doublé ce pourcentage à 5% et jeudi j'ai donné un autre ordre pour monter à 7,5%, nous voulons à terme augmenter la part du Maroc à 12%. C'est une part qui est assez conséquente lorsqu'on sait que nous investissons dans 13 pays et que le poids du marché marocain dans la région ne dépasse pas 5%. Les marchés mondiaux sont en crise depuis deux semaines. Le Maroc lui se comporte de mieux en mieux. Il y a un mois, nous avions 20% de nos fonds qui étaient investis en Arabie Saoudite. Aujourd'hui, nous avons abaissé cette part à 9% au profit du marché marocain.
Quels sont les secteurs ou entreprises qui présentent un réel potentiel pour vous ?
Nous sommes plutôt intéressés par les petites et moyennes capitalisations. Par exemple, nous avons acheté Disway il y a deux ans et demi. C'est une petite société qui n'est pas très liquide. Jeudi dernier, nous avons acheté des titres de Risma, une société à dimension moyenne qui n'est pas liquide non plus et nous allons en acheter une troisième, qui est aussi une petite société. Les grandes sociétés ne sont pas intéressantes pour nous car elles sont chères (ndlr PER élevé). Nous cherchons des valeurs bon marché avec un potentiel certain.


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