Haute tension dans les relations maroco-américaines. Une situation qui va à l'encontre du bon sens puisque, il y a quelques mois, les USA qualifiaient le Maroc de pays modèle et se disaient satisfaits de «signer avec ce pays ami un accord stratégique, le seul du genre dans la région». Il faut bien analyser la situation et remonter dans le temps pour mettre le doigt sur le véritable motif de cette volte-face car, admettons-le, les USA n'est pas un pays anodin qu'on boude, ou avec lequel on ouvre des confrontations directes. C'est de la première puissance mondiale qu'il s'agit, celle qui exerce une forte influence sur le monde occidental et règne en maître au sein du Conseil de sécurité. C'est pourquoi, il paraît clairement que la réaction du Maroc, quoiqu' énergique en apparence, a été mûrement réfléchie et concertée. Un travail de fond serait en cours selon des sources confirmées, de concert avec l'ambassade américaine, afin de rapprocher les visions. Le Maroc ne peut pas se payer «le luxe» de tirer à boulets rouges sur le Secrétaire général de l'ONU et s'attirer les foudres de Washington. Les récentes positions américaines sur le Sahara, les droits de l'homme et les libertés au Maroc nécessitent du recul et une mobilisation interne. Solidifier le front interne ne voudrait nullement dire s'inscrire dans une démarche guerrière, mais intensifier la cadence des réformes et l'application des termes de la Constitution. En outre, le Maroc devra se prendre en charge et cesser de compter sur de faux lobbyistes à Washington et NewYork. La nomination de Lalla Joumala aux Etats-Unis est un bon prélude.