La froideur des relations entre le Maroc et les USA a causé des remous au sein d'une frange de la classe politique américaine. Le Maroc n'y manque pas d'amis: il y a ceux qui réagissent par conviction, sur fond d'histoire ou de raison, et ceux qui le font dans le cadre d'un lobbying affiché. Car, aux USA, le lobbying est un métier déclaré aux autorités compétentes et se fait souvent par le biais de think tanks, là où un combat de coqs est constaté entre le Maroc et l'Algérie, qui y investit sans compter. Et si les lobbyistes marocains ont fait profil bas depuis que les rapports entre Rabat et Washington se sont subitement dégradés, une première réaction digne de ce nom a été relevée ce weekend de l'autre côté de l'Atlantique. Plusieurs parlementaires de la chambre basse, le Congrès américain, ont envoyé un mémorandum à Barack Obama dans lequel ils s'indignent contre «l'attitude incompréhensible vis-à-vis d'un ami historique» du pays de l'oncle Sam. Les analystes qui connaissent la vie politique américaine y voient une simple formalité qui n'engage en rien l'administration américaine, quand d'autres la considèrent comme une action à effet plutôt dissuasif. Quoi qu'il en soit, leur correspondance rappelle que ce dialogue stratégique longtemps plébiscité par les Américains n'est que de la poudre aux yeux car ne présentant aucune valeur ajoutée aux relations. Il en va de même de l'ancienneté des relations, vieilles de plus de deux siècles, souvent brandie par les Marocains. Ces deux éléments que l'on croyait être des atouts doivent désormais céder la place à de nouveaux concepts et arguments. L'arrivée à Washington de Lalla Joumala est, à cette fin, vivement attendue.