Le pays a enregistré une baisse des nuitées touristiques de 38,5% sur les 9 premiers mois de l'année fiscale 2015/2016. Selon Coface, l'inflation et le déficit public ne devraient pas diminuer. La dynamique de la croissance entamée par l'Egypte entre 2013 et 2015 connaît cette année un ralentissement. C'est ce que montre le baromètre Coface sur les risques pays au 3e trimestre de 2016. Un constat que le rapport fonde avant tout sur la chute des performances du secteur touristique, pilier de l'économie égyptienne. En effet, Coface indique que le nombre de touristes ainsi que le nombre de nuitées touristiques, ont subi une diminution respective de plus de 25% et de 38,5% sur les 9 premiers mois de l'année fiscale 2015/2016. Cette baisse qui devrait se poursuivre au second semestre 2016 s'explique selon l'étude par la série d'évènements malheureux qui a frappé l'activité dont l'attentat visant l'avion russe en octobre 2015 et le nouvel incident qui a frappé l'aviation civile égyptienne en mai 2016. Autres prévision peu réjouissante, le rapport annonce que l'inflation qui a entraîné une augmentation des coûts de production, bien qu'en diminution en 2016 devrait rester forte. De même, la rémanence des problèmes d'approvisionnement en intrants, de coupures d'électricité et du manque de devises étrangères continuerait de plomber les perspectives du secteur. Une situation qui selon Coface devrait amener les autorités égyptiennes à continuer de soutenir la croissance par de nombreux projets, notamment ceux énoncés dans le discours de politique générale du premier ministre Sherif Ismail, dont la création de la zone économique du Canal de Suez et la création de villes nouvelles. Il faut rappeler qu'au total, douze projets ont été recensés et devraient être implémentés en 2016 dans différents secteurs (électricité, désalinisation, mines). À moyen terme, et le rapport se veut optimiste à ce sujet, la mise en exploitation du champ gazier découvert par ENI devrait contribuer à une augmentation de la croissance potentielle. L'autre inquiétude soulevée par le baromètre concerne le déficit public du pays. Selon Coface, ce dernier ne devrait pas diminuer en 2016 en raison d'une prévisible progression des dépenses aussi bien courantes que d'investissement, en vue d'assurer un soutien à l'activité. En outre, l'entrée en vigueur des programmes sociaux visant l'éducation et la santé présentée dans le cadre de la stratégie quinquennale de développement 2014/2019 devait être lancée en 2016. Toujours à ce propos, Coface note que les autorités entendent financer cet accroissement des dépenses par une augmentation des prélèvements obligatoires, associée à l'élargissement de l'assiette fiscale alors qu'une réforme complétant la mise en place de la TVA devrait être ratifiée par le nouveau Parlement en 2016. Cependant, la dette publique reste élevée et progresse annuellement, nourrie par les importants déficits publics. En revanche, souligne l'étude, le retour à une stabilité politique et les signaux positifs lancés par les autorités aux marchés financiers ont facilité le recours à l'endettement extérieur avec le lancement en avril 2015 d'une émission obligataire en euros d'1,5 milliard de dollars. Toutefois, s'agissant des comptes extérieurs du pays, le rapport annonce une poursuite du déficit. En effet, le compte courant devrait rester déficitaire en 2016 en raison d'une forte contraction du surplus de la balance des services due à la faiblesse des recettes touristiques et d'une réduction considérable des transferts nets. Par ailleurs, le pays fait face à une diminution des réserves de change. Il est à noter qu'après avoir imposé un contrôle de change strict en 2015, la Banque centrale égyptienne a procédé en mars 2016 à une dévaluation de la livre de 14% de façon à limiter les pressions baissières sur la devise égyptienne. Une situation, qui selon le rapport devrait toutefois s'améliorer en raison de deux facteurs. D'abord en ce qui concerne la balance commerciale, le déficit devrait s'atténuer grâce entre autres au recul des importations et à la hausse des IDE, qui ont augmenté de 78% de juillet à décembre 2015 et qui devraient continuer de progresser. Par ailleurs, en dépit de cette dévaluation, la différence entre le taux de change officiel de 8,83 livres pour un dollar reste au-dessus du taux de change du marché parallèle. Le rapport fait également savoir que la Banque centrale a observé récemment une légère amélioration de ses réserves en devises passant au-dessus des 17 milliards de Livres égyptiennes. Celle-ci devrait en plus des nouveaux dispositifs monétaires avoir recours à des mesures pour renforcer l'application du taux de change officiel.