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Chronique d'une relation tumultueuse
Publié dans Les ECO le 04 - 05 - 2018

Depuis dix ans, la relation Maroc-Iran a été marquée par de forts orages diplomatiques et de brèves éclaircies. Avec cette nouvelle crise, les deux pays atteignent-ils un point de non-retour ?
Le 12 mars 2017, Kassim Tajideen, homme d'affaires libanais présenté comme l'argentier du Hezbollah, est arrêté à Casablanca. Il est transféré aux autorités américaines, sous la supervision de la CIA. «L'arrestation de cet homme d'affaires du Hezbollah est un point de rupture. C'est la rencontre des intérêts du Polisario et du Hezbollah», décrypte Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération, lors d'un point de presse improvisé en marge de la Conférence ministérielle sur la migration à Marrakech tenue le 2 mai. Le chef de la diplomatie marocaine insiste: «à ce moment précis, une nouvelle phase démarre dans le stratagème de cette milice». Durant deux ans, les autorités marocaines ont observé les relations Polisario-Hezbollah avant de passer à l'acte, «il y a quinze jours, lors de la livraison d'armes par le Hezbollah», précise Bourita.
Flash-back
Pour situer cette nouvelle crise, il est nécessaire de revenir neuf ans en arrière. Le 6 mars 2009 annonce la rupture des relations diplomatiques du royaume avec l'Iran, «en solidarité le royaume de Bahreïn». Un câble diplomatique, révélé par Wikileaks en 2010, donne une autre explication à cette montée de fièvre diplomatique. Dans ce document confidentiel, un diplomate égyptien explique à son collègue américain en poste à Rabat que «les Marocains ont rompu avec l'Iran à l'instigation de l'Arabie saoudite», peut-on lire dans ce document. Février 2008, l'affaire Belliraj éclate. Les autorités marocaines poursuivent des hommes politiques (Marouani, Mouatassim) et le correspondant de la chaîne Al Manar (Sriti), et les accusent «d'atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat», et en filigrane d'avoir entretenu des relations avec l'Iran et le Hezbollah. Ce procès médiatisé se termine par de lourdes condamnations. Les hommes politiques et le journaliste seront finalement relaxés en avril 2011. Sous l'ère de l'administration Obama, et dans le sillage des négociations d'un accord autour du programme nucléaire iranien, le Maroc annonce des mesures de dégel avec le régime des Mollahs. La reprise des relations diplomatiques est annoncée en février 2014. Nouveau moment de tension en juin 2015: l'agence iranienne Fares News publie une analyse au vitriol titrée «Le Maroc, otage des politiques sionistes». Le chargé d'affaires à l'ambassade iranienne est convoqué par le ministre des Affaires étrangères pour exprimer «la protestation véhémente du Maroc». Cet épisode est désormais derrière les deux pays. Un nouvel ambassadeur iranien arrive à Rabat, et les relations sont rétablies en décembre 2015. Un ambassadeur du royaume est nommé à Téhéran en 2016. En avril de la même année, un haut responsable iranien se rend au Maroc pour une rencontre officielle à Rabat. Amir Abdoulahian, l'adjoint du ministre des Affaires étrangères iranien chargé des Affaires arabes et africaines, effectue une visite officielle à Rabat. Durant ce début d'entente, le Maroc surveille de près les manœuvres du Hezbollah et du Polisario. «En 2015, nous avons noté des activités de soutien médiatiques et diplomatique du Hezbollah, couronnées par la création d'un comité de soutien, qui devait être le noyau d'un comité de soutien au niveau arabe, pour une intrusion au niveau de la région», signale Bourita. À cette époque, le Maroc effectuait des démarches diplomatiques de veille et de sensibilisation des autorités iraniennes. En avril 2018, le Maroc reçoit des informations relatives à la livraison des armes avec des détails sur les noms et des dates. «Notre démarche a été transparente. Nous sommes allés voir les Iraniens en premier, dans le respect des règles de la diplomatie. Nous y sommes allés avec un dossier solide précisant des noms et des dates. Lors de mon entretien avec mon homologue iranien, rien de ce qui nous a été dit ne nous permettait de revoir notre position», conclut Bourita.
Nasser Bourita
Ministre des Affaires étrangères et de la coopération
Nous ne subissons de pression de personne. Si nous étions soumis à des pressions, nous n'aurions pas rétabli nos relations avec l'Iran dès 2015. Nos positions à l'égard de l'Iran sont connues. Nous disons que l'accord sur le nucléaire n'est pas le meilleur qui soit, mais c'est un accord qui a le mérite d'exister. Nous disons toujours que le problème iranien ne réside pas dans son programme nucléaire, mais plutôt dans sa volonté de jouer un certain rôle régional. Nos positions auraient pu changer lors de certaines tensions régionales (attaques contre l'Arabie saoudite, exécution d'un leader chiite); or, nous avons préféré ne pas convoquer notre ambassadeur. La diplomatie marocaine ne prend pas de décision à la légère. Rompre des relations diplomatiques n'est pas une décision facile. Avant de prendre cette position, on peut toujours passer par plusieurs degrés, plusieurs étapes. Or notre décision, souveraine, est une réponse à la menace de la sécurité intérieure de notre pays. Cette décision est une réponse à la hauteur de la gravité des actes constatés. Depuis plusieurs années, nous avons montré que nos décisions étaient souveraines. Que ce soit au niveau de la crise entre pays du Golfe ou sur d'autres sujets, nous prenons des décisions suivant nos principes, l'évaluation de la situation et nos intérêts».


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