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Berlinale 2019. À bâtons rompus avec l'actrice Juliette Binoche
Publié dans Les ECO le 14 - 02 - 2019

Juliette Binoche. Actrice et présidente du Jury de la Berlinale 2019
Dans «Celle que vous croyez», film hors compétition à la Berlinale 2019, Juliette Binoche est Claire, quinquagénaire mariée et mère deux enfants, qui devient Clara une jeune fille de 24 ans sur les réseaux sociaux. Elle tombe amoureuse du jeune Alex, campé par l'excellent François Civil, et se retrouve prise dans une spirale de mensonges vertigineuse. Un film adapté du roman de Camille Laurens et dirigé par Safy Nebbou, où Juliette Binoche est plus que convaincante.
Comment êtes-vous entrée dans la peau de Claire, que vous jouez sans fard et à travers laquelle vous posez la question taboue de l'âge de la femme ?
L'âge est un jeu et, quand on fait du cinéma, on joue avec l'intérieur et l'extérieur. Le jeu est un endroit où on est au service de l'histoire. J'ai laissé la responsabilité de l'extérieur à Safy. Intérieurement, c'était ma maison. Il s'agissait de jouer cette femme perdue, qui revit à travers cette image et ce monde virtuel. Elle se refait une identité, se fait accepter. Elle va voir une réalité autrement. Elle se reconstruit même s'il y a des moments d'immenses difficultés. Me présenter à un festival, fouler le tapis rouge, c'est une chose, mais derrière la caméra, c'est tout à fait autre chose. On est transpercé par le personnage, on a une responsabilité. Mais de l'intérieur; l'extérieur, c'est l'équipe technique, le réalisateur. Je me dois de me détacher de l'extérieur…
Avez-vous eu besoin de lire le roman où avez-vous fait confiance au scénario et à l'adaptation ?
Généralement, quand je prépare un film adapté d'un roman, j'aime lire le roman pour ouvre le champ des possibles, mieux cerner l'histoire, mon personnage. Il y a d'ailleurs pas mal de phrases dans le livre que j'ai réutilisées et que Safy m'a permis de reprendre dans le scénario.
Dans toute la première partie du film, François Civil n'est présent que par sa voix et les coups de téléphone. Comment s'est fait le travail avec votre partenaire? Est-ce une préparation différente ?
Avec François, on s'est tout de suite entendus. Une fraternité s'est tout de suite installée. C'était assez gênant au départ parce que la dernière fois que l'on s'est vu sur le plateau, il jouait mon fils! (Rires). Là, il jouait mon amant! C'était bizarre au début, mais on s'est tout de suite détendus. Le réalisateur tenait à ce qu'il y ait vraiment l'effet de surprise, que ces fameux coups de fil du début soient réels. Donc on ne se voyait pas avec François, on jouait vraiment Clara et Alex qui se rencontrent sur les réseaux sociaux et qui apprennent à se connaître au téléphone. Tout se faisait dans le présent et dans le réel. C'était très ludique. François y a cru, il a cru que c'était une fille de 24 ans! (Rires). C'était déroutant pour lui parce que la première que l'on s'est vu, on a joué la scène d'amour. Il y avait beaucoup de pudeur de sa part, j'ai trouvé cela amusant et touchant. Ce sont les aléas des plans de travail!
Comment gérez-vous les silences ? Il y en a beaucoup dans ce film…
Pour moi, tout puise ses racines dans le silence. C'est le champ des possibles. Je suis sensible au texte, certes, mais ces moments de silence permettent de ne pas savoir, de plonger dans l'inconnu. C'est comme une respiration, on y va sans savoir où on va. Un moment d'inertie qui anime, qui est magique.
Quel est votre rapport aux réseaux sociaux ? comment gérez-vous Internet, votre image, la célébrité ?
Avec Internet, le rapport à l'intimité est faussé. On va à la découverte d'une certaine émotion, que l'on vit à travers ces dialogues rapides, ces images rapides. On se prend au jeu très facilement, trop facilement même. Et rapidement. La notion du temps est aussi faussée aussi! C'est un rapport à l'humain qui est différent. Cela pose de nombreuses questions sur la façon dont on appréhende les émotions aujourd'hui.
Comment aimez-vous être dirigée ?
Le mot «diriger» est drôle… C'est un mot qui vient plus des journalistes, je pense! (Rires). Peut-être est-ce parce que l'on appelle le réalisateur «director», que le mot diriger s'impose… Mais ce qui se passe sur le tournage est tout à fait différent. Pour moi, ce n'est pas ça. Jouer, c'est faire un voyage ensemble. Entrer dans une vision, certes, mais dans une réalité émotionnelle, qui passe par un regard, un rythme. Ça ce ne peut pas s'attraper, ça ne peut pas se diriger. C'est mystérieux. Je me prépare, certes. Mais il est bien de se dé-préparer. La vie est ouverte. C'est cette ouverture qu'il faut travailler. Il faut rester sur cette approche sensible. Comme un metteur en scène prépare une scène, l'ambiance, les émotions à faire passer, un acteur s'apprête à vibrer quand la caméra tourne d'une façon qu'il découvre à ce moment précis. On ne prévoit pas tout. On lit le scénario, on le prépare, on parle. Mais la scène est au-delà de la compréhension. Moi-même je suis souvent surprise de ce qui se passe à l'instant T. On pense toujours qu'un film est sous contrôle. Certes, il y a de la préparation. Mais c'est plus multi-dimensionnel, plus mystérieux que cela…


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