C'est une bonne nouvelle, enfin presque ! On apprend que le calendrier initial pour l'adoption et la mise en œuvre de la réforme de la retraite sera tenu et que les consignes ont été données pour activer les choses. On veut bien le croire, sauf que les syndicats ne sont généralement pas aussi réactifs que le reste des intervenants. Un grand connaisseur du dossier retraite au Maroc me disait, il y a quelques jours, que ce serait sans surprise si les syndicalistes attendaient le jour j pour refouler le projet. Généralement, les syndicats ne se pressent pas pour prendre part au débat national, quand il y en a un, et attendent la dernière minute pour réagir. Cette fois, il faudra se secouer, car l'enjeu de la réforme ne peut plus attendre et il est hors de question de devoir revenir une nouvelle fois à la case départ. Pas en 2010 ! Déjà qu'il est difficile de prendre pour argent comptant toutes les promesses de Abbas El Fassi, qui envoie quelques signaux (très faibles) pour rassurer sur le degré de priorité du dossier. Si en plus les autres partenaires prennent leur temps, on ne s'en sortira jamais. Quoique ce scénario pourrait servir les affaires du gouvernement actuel. Il pourrait ainsi refiler la patate chaude à ses successeurs, comme Jettou l'a déjà fait pour El Fassi. A la Primature, on souffle qu'on se passerait volontiers de cet épineux dossier, car les décisions risquent d'être fâcheuses. Il faudra donc faire preuve d'un courage politique inédit pour ouvrir enfin ce chantier d'avenir.