La formule actuelle de la table ronde semble marcher, même si les séparatistes campent sur leur position. A l'issue du 2e round de la table ronde organisée autour de la question du Sahara marocain, c'est un satisfecit prudent qui a été exprimé par le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita à propos de la teneur des pourparlers qui ont été tenus avec les représentants des séparatistes. En effet, le Maroc a réitéré les axes de son offre du plan d'autonomie pour résoudre la question, tout en précisant les modalités du principe de «l'auto-détermination» qui est l'éternel argument du Polisario. Le droit accordé aux populations du Sahara d'avoir leurs instances élues s'inscrit en effet dans ce cadre, et c'est ce qui a justifié la composante de la délégation marocaine, majoritairement formée de représentants élus. «Des mots comme l'indépendance ou le référendum ne sont pas synonymes de l'auto-détermination», a précisé Bourita à l'issue du 2éme round des pourparlers, pour marquer l'intransigeance du Maroc à ce propos. Un 3e round après la résolution onusienne d'avril De son côté, Horst Köhler a appelé à une nouvelle rencontre des parties, sans préciser la date de la tenue du 3EME round. Ce qui est important pour l'envoyé personnel du SG de l'instance onusienne, c'est le climat durant lequel les pourparlers se sont tenus, et qui a permis à toutes les parties d'étaler leurs arguments sur les questions qui étaient à l'ordre du jour de la rencontre, notamment les mesures de confiance. Le maintien de la formule actuelle des pourparlers atteste aussi que les parties ont pu avancer sur plusieurs questions, qui balisent le chemin devant la réalisation du plan, d'autonomie. Il faut dire que l'ONU penche vers l'option du dialogue direct et incite l'Algérie à remplir ses obligations dans ce dossier , ce qui pourrait être le fait générateur d'une nouvelle dynamique des pourparlers qui ont connu un gel causé par les conditions irréalistes posées jusqu'à présent par les séparatistes et qui font fi du plan d'autonomie et des efforts déployés pour le développement des provinces du Sud. Pour l'étape actuelle, le durcissement de la position du Maroc découle essentiellement de son souci de sauvegarder l'option de la négociation sur la base du plan d'autonomie et des résolutions antérieures du conseil de sécurité. Deux exigences sont demandées et concernent successivement le recensement des populations et le détournement des aides humanitaires destinées aux séquestrés des camps. D'ici le vote de la nouvelle résolution le mois prochain, la machine diplomatique sera orientée vers la prorogation du mandat du MINURSO dans les mêmes termes que ceux adoptés durant les précédents et ce dans l'optique de préparer le 3éme round sans aucune pression de la part des autres parties au processus du dialogue. Le vote de la résolution 2414 atteste également que l'option des négociations reste ouverte, tout en réconfortant la place de la proposition du plan d'autonomie dans les discussions projetées. La communauté internationale reste surtout préoccupée par la question de la bonne foi des séparatistes après la reprise des pourparlers. La dernière résolution du conseil de sécurité a lancé un appel insistant «aux parties et aux Etats voisins de coopérer pleinement avec l'Organisation des Nations Unies et les uns avec les autres, et à renforcer leur engagement afin de progresser vers une solution politique» à ce conflit. Le Conseil reconnaît, dans ce cadre, que « la solution politique de ce différend de longue date et le renforcement de la coopération entre les Etats membres de l'Union du Maghreb arabe contribueraient à la stabilité et à la sécurité, induisant à la création d'emplois, tout en favorisant croissance et les opportunités pour l'ensemble des peuples de la région»