Le marché obligataire serait sur le point de connaître une année record. Les sociétés cotées n'y vont, en effet, plus par quatre chemins pour se financer et témoignent d'un engouement particulier pour la dette privée. La dernière opération en date est celle d'Afriquia Gaz dont la note d'information relative à l'emprunt obligataire vient de recevoir le visa du CDVM. «Dans une perspective de croissance et de développement, l'emprunt obligataire de la société Afriquia Gaz a pour objectif principal de financer ses projets de développement et d'accompagner la croissance de la société», peut-on lire sur la note d'information. Il faut néanmoins signaler qu'une partie de l'emprunt sera destinée à refinancer une dette obligataire émise en 2005, tandis que le reliquat servira au programme d'investissement de la société. «Le montant global des investissements à réaliser sur la période 2010–2012 dépasse 900 MDH et concerne essentiellement le stockage, l'emplissage et la distribution», apprend-on auprès du fleuron d'Aziz Akhannouch. Par ailleurs, l'opération qui porte sur un montant de 600 MDH concerne l'émission de 6.000 obligations à taux fixe de 4,80%, déterminé par référence à la courbe secondaire des taux des bons du Trésor, de maturité de 5 ans, augmentés d'une prime de risque de 92 points de base. Ces obligations seront ainsi réparties en deux tranches. Les titres souscrits selon les caractéristiques de la première tranche seront négociables en Bourse tandis que ceux appartenant à la seconde catégorie ne seront pas cotés. Et contrairement aux émissions obligataires de 2010, les particuliers peuvent souscrire à la levée de fonds d'Afriquia Gaz et ce durant la période de souscription qui s'étale du 9 au 13 juillet 2010 prochains. Sur le plan des perspectives financières de la société présentées à l'occasion de cette émission, sur la période 2009–2012 le chiffre d'affaires devrait connaître un taux de croissance annuel moyen de 9,2%, pour passer de 2,79 MMDH à fin 2009 à 3,63 MMDH à fin 2012. De son côté, le résultat net des entreprises intégrées devrait évoluer suivant un taux de croissance annuel de 8,2% pour s'établir à 341,2 MDH en 2012. Ces performances seraient possibles grâce notamment aux orientations stratégiques d'Afriquia Gaz. Le distributeur de GPL est en effet engagé depuis quelques années dans une politique de développement, qui l'a amené à multiplier les opérations stratégiques, telles que le rapprochement opéré en 2005 avec Tissir Primagaz, l'acquisition en 2009 du distributeur National Gaz dans la région de l'Oriental ou encore plus récemment, en 2010, l'ouverture de la première phase de son nouveau centre de stockage à Jorf Lasfar. Mais le deal conclu lors du premier semestre de l'année avec la SNI reste celui qui attire le plus d'attention. Pour rappel, les deux groupes ont signé un accord stratégique pour la construction d'un terminal gazier au Maroc.