Le débat organisé par Horizon Press sur les délais de paiement a permis de déterminer le mal et de préconiser des remèdes, tout en confirmant l'existence d'une ferme volonté politique. Une position se matérialisant par un franc-parler que l'on ne daignait adopter alors. Aujourd'hui, le ministère de l'Economie et des finances ne nous raconte pas de sottises, insistant sur un retour progressif à des délais normaux, conformes à la réglementation. L'attitude «name and shame» prônée par les équipes de Benchaâboun et la publication, sur le site officiel du ministère, des listes des bons et mauvais élèves de la classe des entreprises et établissement publics (EEP) en sont les parfaites illustrations. Abderrahmane Semmar, directeur de la DEEP, a clairement manifesté cette volonté, affirmant que cette publication deviendra mensuelle à partir de février 2020. En d'autres termes, il sera permis à tout le monde de connaître les entreprises et établissements publics à bannir du marché. Cette publication ne sera pas seulement un moyen de dissuasion ; elle s'accompagnera d'autres mesures qui pourraient aller jusqu'à la révocation pour mauvaise gestion. Cette rencontre a aussi permis de relever l'énorme encours de crédits intra-entreprises, qui a atteint 420 MMDH, dont le gros est dû à la rétention de cash par les grosses structures, grandes entreprises, qui placent leur excédent de trésorerie et rechignent à payer les petits fournisseurs. Imaginez si ces entreprises libéraient, ne serait-ce que, la moitié de ce montant sur le circuit économique, la dynamique que cela créerait. C'est pourquoi il faudrait que la CGEM intervienne auprès de ses membres afin de réduire le délai moyen à 90 jours, avant de «coller» l'essentiel de la problématique au secteur public qui ne traîne pas plus de 10% de l'encours du privé. Tous ont leur part de responsabilité dans ce fléau qui ne cesse de broyer les PME et de détruire la richesse et des milliers d'emplois.