Un nouveau cycle de négociations informelles devrait se tenir en juin prochain au Canada, relatif à la mise en œuvre d'un accord de libre commerce entre cette économie d'Amérique du Nord et le Maroc. C'est l'une des principales annonces recueilllies hier auprès de la délégation canadienne présente à ce 7e SIAM. Au programme de cette rencontre : Les modalités de traitement des produits agricoles négociées au sein du groupe agriculture-pêche et les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS). En termes plus vulgarisés, les produits agricoles devront négocier leur «visa» d'entrée sur le marché canadien. «Il a été convenu d'approfondir la réflexion sur ces aspects, en perspective du prochain round de négociations», déclare Gerry Ritz, le ministre canadien de l'Agriculture. Sur ce dossier, la position de la partie marocaine s'inscrit dans une approche de «liste positive», assortie d'une clause de rendez-vous. Le Canada propose par contre que tous les produits agricoles soient soumis, dès l'entrée en vigueur de l'accord, à un schéma de démantèlement tarifaire progressif qui prévoit une libéralisation à terme. En attendant que le compromis soit fixé, il faut savoir que cet accord a déjà fait l'objet de plusieurs discussions informelles qui ont permis d'identifier les points de convergence et les flexibilités nécessaires entre les deux parties. Un autre jalon de ce projet de renforcement de partenariat, a été également posé hier entre les deux parties. Il est notamment lié à la signature d'un protocole d'entente signé hier en marge du salon. «Cet accord porte sur la promotion, l'encouragement et la facilitation de la coopération dans les domaines d'intérêt communs tels que l'agriculture, l'agroalimentaire et leurs secteurs connexes», nous explique-t-on aurprès de la tutelle. S'inspirer de l'expertise canadienne Dans le détail, ces domaines de coopération prioritaires devraient ainsi porter sur des aspects relatifs à la santé animale, à la protection des végétaux et à la salubrité des aliments conformément aux priorités préétablies entre les parties. Le développement de la production agricole animale et végétale, ainsi que la recherche, la formation, et le transfert d'expertise et de technologie, sont aussi parmi les axes de cet accord concrétisé. Ce dernier devrait par ailleurs couvrir les aspects de veille commerciale et de développement des marchés agricoles, avec la mise en place projetée d'un observatoire de veille, d'outils de régulation des marchés, etc. De façon opérationnelle, ce protocole devrait se concrétiser, entre autres, à travers des concertations régulières sur des projets de recherche à développer entre l'Inra et la direction générale de la Recherche au ministère canadien de l'Agriculture. La R&D marocaine aurait en effet beaucoup à gagner en s'inspirant de l'expertise canadienne. Ce segment sera d'ailleurs l'un des axes de développement «satellite» à examiner en marge des négociations autour de l'Accord de libre-échange (ALE). Il faut savoir par ailleurs que l'une des principales finalités de cet accord porte sur la diversification des exportations marocaines vers le marché canadien, principalement constituées d'agrumes et de conserves végétales. «L'idée est de mettre l'accent sur l'exploration de nouvelles niches de marchés pour les produits de terroir, par exemple», commente-t-on au sein de la délégation canadienne. Pour rappel, l'ALE devrait favoriser une croissance d'échanges et d'investissements, une coopération financière conséquente, combinée à une assistance technique appropriée, et une approche asymétrique en faveur du Maroc s'avèrent indispensables. Point de vue Gerry Ritz, Ministre canadien de l'Agriculture. Nous avons encore nombre d'opportunités de coopération à exploiter dans le secteur agricole avec le Maroc. C'est un pays qui est déjà très présent sur les filières agrumicoles et des légumes, là où nous avons plutôt une vocation à l'export basé principalement sur les céréales et des légumineuses. Des complémentarités sont à trouver entre ces deux créneaux. Nous sommes en train de préparer d'une feuille de route, englobant l'ensemble des prérequis, nécessaires pour le cadrage d'éventuelles négociations portant sur le projet d'ALE avec le Maroc. On sait que le Canada dispose d'un secteur agricole et agroalimentaire très développé. La part de l'agriculture dans les échanges commerciaux globaux représente 75% pour les importations et 68% pour les exportations. Enfin, notre assistance en termes d'apport d'expertises techniques devrait constituer un très bon apport à la mise en œuvre des actions prévues dans le cadre du plan de développement agricole marocain.