La région Souss-Massa-Drâa aura bientôt sa stratégie d'économie sociale. Au cours d'une journée d'étude, organisée en début de semaine par le Conseil régional, en partenariat avec l'INDH et le ministère des Affaires économiques et générales, les résultats de l'étude afférente à la réalisation du Plan de développement régional de l'économie sociale (PDRES) ont été enfin dévoilés. S'il y a un fait méritant d'être relevé, c'est bien évidemment la répartition inéquitable du tissu régional coopératif. La province d'Agadir Ida-Outanane regroupe à elle seule le plus grand nombre de coopératives avec un total de 218 structures, suivie de Taroudant avec 214 coopératives et Chtouka - Aït-Baha (144) En parallèle, il convient de remarquer que la sphère «coopérative» constituée de 972 groupements est structurée selon les spécificités de chaque province. Ainsi, à Taroudant, ce sont les coopératives agricoles qui occupent la 1e place avec 174 groupements. Par contre, à Agadir Ida-Outanane, c'est le secteur de l'habitat qui est investi par les coopératives avec un total de 125 sur 218 coopératives. Par secteur d'activité, les coopératives agricoles détiennent la part du lion avec 588 groupements opérant dans le secteur, suivi de l'habitat (194), l'art (132) et le commerce (22). En revanche, d'autres secteurs, notamment la pêche artisanale, le commerce, la construction, le transport et les carrières ne sont pas encore inscrits dans la même dynamique. Les coopératives d'habitat, bien qu'elles soient présentes dans la majorité des provinces à des degrés divers, demeurent non productives à défaut d'activités inter-filières. Au sein des provinces connues pour l'activité de commerce, en l'occurrence Inzegane et Tiznit, la dynamique coopérative est faible, selon l'étude. De surcroît, le tissu coopératif au sein de la région a été insuflé en majorité par des créateurs alors qu'une minorité a été formée suite à des demandes de structuration de secteurs d'activité. Toutefois, le nombre de coopérants affiliés, selon l'étude, n'est pas à la hauteur puisque la majorité des coopératives ne compte pas plus de 8 coopérants, lesquels représentent en tout 80 bénéficiaires, ce qui est dérisoire au regard de l'envergure des territoires d'intervention. Concernant le tissu associatif, la région concentre 13.686 associations dont 5.076 à Taroudant, 3.172 à Ouarzazate et 2.089 à Chtouka/ Aït-Baha. Le diagnostic sommaire des associations a relevé que certaines associations sont politisées et que d'autres exercent directement des activités lucratives avec des individus souvent dans l'informel ou en dehors du cadre associatif. Une entité dédiée Pour ce qui est des recommandations, l'étude a insisté sur la mise en place d'un cadre juridique adéquat, en vue de structurer le domaine, via une révision du cadre juridique des associations et la modification de la loi régissant les coopératives, notamment concernant le nombre de coopérants, fixé à sept personnes. Sur le plan institutionnel, l'accent a été mis sur la création d'une entité dédiée au développement de l'économie sociale, au renforcement de la coordination entre les intervenants dans le domaine des AGR, et à l'encouragement du parrainage des coopératives par les entreprises, en plus de la création d'un observatoire régional et d'un fonds dédié à l'économie sociale. Concrètement, la feuille de route a pour objectif d'atteindre 1.400 coopératives, avec un taux de croissance égal à 44% et la création de 8.560 postes d'emploi. Le plan ambitionne de créer des GIE pour chaque secteur et la création de 3 réseaux à l'échelon de chaque province, de façon à arriver à 6 réseaux d'ici 5 ans. Le plan vise aussi l'opérationnalisation du programme « Morafaka», l'organisation du prix régional de l'économie sociale, la création de coopératives de services, etc.