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Chèques et «traites» en bois : les PME écrasées, BAM s'inquiète
Publié dans Les ECO le 28 - 10 - 2024

Le recul des chèques et lettres de change sans provision relevé par Bank Al-Maghrib en 2023 ressemble à un thermomètre mesurant la température. Celle qui est affichée n'est pas ressentie de la même façon par tout le monde. Au total, 34,6 milliards de DH d'impayés étaient dûs aux chèques en bois. Ce sont surtout les petites entreprises qui paient un lourd tribut à cette délinquance financière.
N'allez pas chercher loin l'une des causes qui plongent des milliers de TPE et PME dans la défaillance, voire la faillite. Malgré une réglementation musclée et le recul des incidents de paiement de 2,5% relevé en 2023, les chèques en bois (ndlr : sans provision) continuent de faire des ravages, relève Bank Al-Maghrib dans le rapport sur les infrastructures financières publié mercredi 23 octobre.
Le demi-million (511.420, précisément) de chèques «à problème» représentait 34,6 milliards de dirhams. C'est 2 milliards de plus que l'exercice précédent. Et c'est le plus inquiétant pour les petites entreprises, car cela traduit surtout une dégradation des délais de paiement. Ce chiffre ne renseigne pas de manière exhaustive sur l'ampleur du phénomène car les banques ne déclarent pas systématiquement tous les incidents.
En effet, lorsqu'un sinistre se produit, en général, un chargé de clientèle en agence appelle l'émetteur du chèque afin qu'il «régularise la situation au plus vite» pour lui éviter d'être inscrit dans le redouté fichier d'interdits de chèque composé à 85% de personnes physiques. En un an, leur nombre a augmenté de 10.000, passant à 701.000 personnes en 2023.
Selon la cartographie des chèques en bois établie par la Banque centrale, 82% sont d'une valeur comprise entre 1.000 et 50.000 dirhams, et 37% portent sur des montants entre 10.000 et 50.000 dirhams. Ce qui confirme que le phénomène touche surtout les PME, et encore plus celles qui opèrent dans le secteur des services.
Toujours plus nombreux, 2,5 millions de cas identifiés par Bank al-Maghrib, les émetteurs de chèques sans provision, dont certains peuvent être assimilés aux délinquants financiers, sont prêts à prendre tous les risques. La preuve, plus de la moitié des chèques en bois (56%) portent sur des montants supérieurs à 100.000 dirhams ! Tous motifs confondus, le nombre de rejets de chèques s'est élevé à 348.000 en 2023 correspondant à un taux de rejet de 1,46% (contre 1,53% en 2022). Même moins utilisées qu'il y a dix ans, les lettres de change normalisées, appelées communément «traites», inquiètent les autorités monétaires.
La proportion rejetée en 2023, 15,30%, demeure inquiétante, s'alarme la Banque centrale. Cette proportion est d'autant plus alarmante que près de 90% des rejets le sont pour absence ou insuffisance de provision, explique Bank Al-Maghrib.
Les autorités monétaires ont recensé au total 586.000 lettres de change retournées impayées en 2023, en baisse de 1% en volume certes, mais elles immobilisent 33 milliards de dirhams de chiffre d'affaires des TPME. Les «traites» d'un montant inférieur ou égal à 5.000 dirhams représentent 17,5% du volume et 1,2% en valeur; celles portant sur des montants entre 5.000 et 100.000 dirhams représentent 73,9% en nombre et 37,1% en valeur; la part des «traites» impayées supérieures à 100.000 dirhams est de 8,6% du total, mais représentent 61,7% des créances impayées.
Victimes de chèques sans provision et de lettres de change qui retournent impayées plus de deux fois parfois, les TPME sont toujours écrasées par les retards de paiement. Leur situation est donc loin du relevé effectué par la Banque centrale. 30% des TPE et 40% des PME enregistrent des délais de paiement au-delà de 120 jours transformant de fait ces entreprises en plus grands banquiers de leurs fournisseurs. Malgré de lourdes amendes auxquelles ils s'exposent, voire le risque pénal qu'ils encourent, les émetteurs de chèques en bois continuent de sévir.
Dans la plupart des pharmacies d'officine, les cliniques, les restaurants, les franchises de prêt-à-porter ou les parfumeries, le paiement par chèque n'est pas le bienvenu, sauf dans des cas où le gérant connaît personnellement le client.
Cette relation est souvent la meilleure grille de l'analyse du risque. C'est le cas d'ailleurs dans les parfumeries à Casablanca dont les gérants acceptent des «chèques de garantie postdatés» (ndlr : cette pratique est interdite par la loi) de clients.
Des mentions du genre «Seuls les chèques certifiés sont acceptés», ou «Le chèque n'est pas accepté» pullulent dans les magasins. Le plus étonnant est qu'au contraire d'un émetteur de chèque en bois, un tireur d'une lettre de change (traite) non provisionnée n'encourt aucune sanction sauf celle du marché et la réputation de son entreprise. 80% des incidents sont d'une valeur comprise entre 1.000 et 50.000 dirhams. Ce qui confirme que ce sont surtout les petites entreprises qui sont les premières victimes de ce fléau.
Abashi Shamamba / Les Inspirations ECO


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