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Placements alternatifs : l'épargne s'aventure dans l'économie réelle
Publié dans Les ECO le 27 - 11 - 2025

Longtemps réservés aux professionnels des marchés financiers, les placements alternatifs s'invitent désormais dans le débat sur l'épargne des ménages. Pour sa troisième édition, le Salon de l'épargne interroge la manière dont l'immobilier collectif, le private equity et d'autres véhicules réglementés peuvent contribuer à fructifier l'épargne de la classe moyenne.
Stimulée par un semblant de reprise et un cadre économique en mesure, pour l'instant, de contenir l'érosion du pouvoir d'achat, la classe moyenne, cette majorité silencieuse qui paie souvent l'addition et reçoit rarement l'apéritif, se met à rêver à nouveau d'autre chose qu'un réfrigérateur ou une voiture. C'est, en substance, ce que promettent, les placements alternatifs, qui offrent aux ménages la possibilité de prendre part à l'économie, mais cette fois-ci, par le biais de leur épargne.
Le défi, pour les pouvoirs publics comme pour l'industrie financière, consiste à élargir cette palette de placements sans céder aux promesses de rendements sans risque. La troisième édition du Salon de l'épargne a choisi de consacrer une bonne partie de ses travaux à ces véhicules de placement réglementés – immobilier collectif, private equity – qui sortent peu à peu de l'ombre et revendiquent désormais une place au soleil aux côtés des OPCVM et des dépôts bancaires.
En quelques années, l'épargne financière s'est structurée autour d'un triptyque qui canalise une bonne partie de l'épargne nationale. Les OPCVM concentrent plus de 800 milliards de dirhams d'encours, avec des produits allant du monétaire aux fonds actions.
Le plan d'épargne en actions contribue, pour sa part, à établir une meilleure relation entre les petits porteurs et le marché coté. Les dépôts bancaires, eux, continuent de jouer le rôle de matelas de précaution, en dépit d'une rémunération inapte à préserver le pouvoir des ménages.
Placements structurés
Il va sans dire que l'immobilier demeure le premier réflexe d'épargne au Maroc. Il se traduit, le plus souvent, par la mise en location d'un appartement ou l'achat d'un terrain dans l'espoir d'une plus-value, avec un risque concentré sur un seul actif.
«L'immobilier ne se résume pas à un appartement loué à un seul locataire», relève Tawfik Soulami, directeur général de RedMed Real Estate.
Les placements immobiliers structurés proposent une autre approche, avec des véhicules dédiés à un actif, des club deals ou des OPCI régulés par l'AMMC. Ceux-ci mutualisent les risques entre plusieurs immeubles et locataires, en confiant la gestion à des équipes professionnelles.
On en a pour preuve les écarts de rendement. Là où les dépôts bancaires sont rémunérés autour de 2% à 3%, les obligations d'Etat tournent autour de 3% à 4%, tandis les véhicules d'immobilier collectif visent un rendement net compris entre 6% et 9%. À en croire les professionnels, lorsque les projets de développement sont menés jusqu'au bout, les taux de rentabilité interne peuvent atteindre 14% à 20%!
Cette prime rémunère «la durée d'immobilisation et l'exposition directe à la qualité des actifs. Formulée autrement, il s'agit du risque assumé par l'épargnant», glisse un spécialiste. Dans les faits, l'entrée dans ces véhicules reste largement conditionnée par le montant du ticket d'investissement. Les montages immobiliers structurés exigent le plus souvent un engagement financier d'environ 500.000 dirhams, un seuil réservé aux ménages les plus aisés.
Certains OPCI proposent de ramener le seuil d'investissement aux environs de 50.000 dirhams, ouvrant ainsi un premier palier d'accès pour une partie de la classe moyenne supérieure. Cela dit, la liquidité demeure inférieure à celle d'un OPCVM tout en restant plus souple que celle d'un appartement détenu en direct.
Shadow banking
En parallèle, le capital-investissement offre une autre manière d'arrimer l'épargne à l'économie productive. Un fonds collecte des capitaux, principalement auprès d'investisseurs institutionnels, qu'il engage en fonds propres ou quasi-fonds propres dans des PME et des entreprises de taille intermédiaire sur des cycles de huit à dix ans. Les cinq premières années servent à constituer le portefeuille, les suivantes à accompagner les sociétés puis à céder les participations.
La liquidité reste différée étant donné que le rendement se juge à l'échelle de la durée. Sur vingt-quatre années, les fonds marocains affichent une rentabilité interne brute supérieure à 12%, avec des stratégies de capital-développement qui restituent en moyenne 2,2 à 2,3 fois le capital engagé sur six à sept ans.
Sur les deux dernières décennies, les entreprises accompagnées ont enregistré une croissance moyenne d'environ 19% de leur chiffre d'affaires, un EBITDA multiplié par 2,5 et plus de trois milliards de dirhams de contributions fiscales cumulées.
«Le private equity investit dans des entreprises qui consolident leurs fondamentaux, et non dans des cours de bourse qui fluctuent», explique Mohamed Nasset, directeur général de RedMed Private Equity.
Si, entre 2018 et 2024, près de 10 milliards de dirhams ont été injectés dans l'économie nationale, l'essentiel des capitaux provient des institutionnels, des établissements bancaires, des caisses de retraite et des groupes industriels, tandis que la participation des particuliers demeure marginale. Ce paysage tranche avec celui de plusieurs pays européens.
En France ou en Italie, les épargnants représentent une part croissante du private equity grand public, avec plusieurs milliards d'euros levés chaque année. Le Maroc dispose, sur le papier, du cadre juridique pour suivre cette trajectoire, mais les véhicules de type OPCC accessibles au grand public tardent encore à voir le jour. En attendant, quelques OPCVM consacrent une fraction de leurs encours à des parts de fonds non cotés, tandis que quelques contrats d'épargne assurantiels orientent déjà une portion des primes vers des actifs alternatifs.
Plus globalement, les placements alternatifs remettent à l'ordre du jour une interrogation centrale sur l'accès à la création de valeur dans l'économie réelle. Aujourd'hui, dépôts bancaires et OPCVM concentrent l'essentiel de l'épargne, tandis que l'immobilier structuré et le capital-investissement demeurent, dans les faits, l'apanage des investisseurs institutionnels.
Sur les dix dernières introductions en Bourse, sept entreprises cotées ont d'abord accueilli un fonds de private equity dans le capital. Les particuliers n'entrent en scène qu'au moment où l'entreprise s'apprête à être cotée, alors qu'une part de la valeur a déjà été captée.
L'ouverture de canaux d'investissement en amont, sous contrôle réglementaire, donnerait enfin prise à la classe moyenne sur un accès direct à un niveau du capital qui lui a, jusqu'ici, largement échappé.
Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ECO


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