Le Maroc consolide sa transition vers une agriculture et une foresterie durables avec le lancement du projet «IBTIKAR», soutenu par l'Union européenne. Doté de 43 millions de dirhams, ce programme vise à adapter les cursus de formation, stimuler la recherche appliquée et encourager l'entrepreneuriat vert pour mieux répondre aux enjeux climatiques et environnementaux. À Rabat, le 1er décembre 2025, le secteur agricole et forestier national a vu le lancement officiel du projet «IBTIKAR». Un programme ambitieux, financé par l'Union européenne à hauteur de 43 millions de dirhams et d'une durée de trois ans et demi, qui vise à adapter la formation et la recherche agricole et forestière aux défis urgents de la transition écologique. La cérémonie de lancement, présidée par Redouane Arrach, secrétaire général du ministère de l'Agriculture, a mis en lumière les ambitions du projet, inscrit dans le cadre du programme «Al Ard Al Khadraa – TERRE VERTE», un pilier du développement écologique, inclusif et innovant de l'agriculture au Maroc. «IBTIKAR» entend opérer une refonte profonde des cursus de formation afin de préparer une nouvelle génération de professionnels agricoles et forestiers aux pratiques durables et aux systèmes de production résilients face aux aléas climatiques. Le projet mise également sur la recherche appliquée, en soutenant par des financements compétitifs des initiatives en agroécologie, foresterie durable ou encore en gestion rationnelle des ressources naturelles. Autre axe majeur : le transfert de savoirs. Une plateforme digitale sera créée pour diffuser les bonnes pratiques agroécologiques auprès des agriculteurs, formateurs et autres acteurs du secteur, renforçant ainsi les capacités sur le terrain. Le volet entrepreneurial n'est pas en reste, puisque le projet prévoit un accompagnement ciblé des startups innovantes dans les domaines agricole et forestiers, à travers des dispositifs tels que des hackathons, incubateurs, formations spécialisées et mentorat. L'idée est de faire émerger des solutions locales et durables capables d'accélérer l'adaptation du secteur aux transformations environnementales. Dans son allocution, Arrach a souligné la parfaite articulation de «IBTIKAR» avec les stratégies nationales «Génération Green» et «Forêts du Maroc». Il a rappelé que la réussite de cette transition repose sur un socle solide : formation, recherche, transfert de connaissances et entrepreneuriat. À cela s'ajoutent des priorités transversales comme la préservation de la biodiversité, la gestion raisonnée de l'eau, la gouvernance efficiente et l'adoption d'énergies propres. Le soutien européen à cette initiative a été réaffirmé par Daniele Dotto, chef de délégation adjoint de l'UE, qui a salué une approche intégrée et innovante combinant adaptation des formations, collaboration en recherche, digitalisation des compétences et incubation entrepreneuriale. De son côté, Abdelaziz El Hraiki, directeur de l'IAV Hassan II, a mis en avant la dynamique de synergie impulsée par la création d'un consortium réunissant l'IAV, l'INRA, l'ENAM et l'ENFI. Il a souligné l'alignement du projet avec les principes du concept «One Health», valorisant la nature, l'agrobiodiversité et les services écosystémiques.