Déposé au Parlement le 20 octobre dernier, le Projet de loi de finances 2026 a été adopté vendredi 5 décembre. Un marathon budgétaire express qui fait l'affaire du gouvernement, afin de concrétiser les grands chantiers attendus dans la santé et l'éducation. Il aura fallu 47 jours seulement au Parlement pour valider le Projet de loi de finances 2026 ! En effet, ce vendredi 5 novembre, la Chambre des représentants validait, en deuxième lecture, ce PLF, qui a eu, la veille, le feu vert de la Chambre des conseillers. Ce qui en fait, désormais, la Loi de finances 2026, avec laquelle l'actuelle majorité gouvernementale va terminer son mandat actuel. Car, il ne faut pas oublier que les élections législatives de septembre prochain pointent déjà à l'horizon. En un mot, les choses n'ont pas trop traîné chez les parlementaires, et le PLF a été adopté bien avant la fin du délai imparti. A vrai dire, et il faut le souligner, malgré les divergences et contre-propositions habituelles, il n'y a pas vraiment eu d'oppositions majeures et de menaces sur le PLF. On retiendra malgré tout, qu'au moins quelque 577 amendements ont été déposés par les élus des deux Chambres durant les discussions. Le gouvernement n'en a retenu qu'une centaine. Santé et éducation Hormis les traditionnelles prévisions macro-économiques, notamment, avec une croissance prévue à 4,6%, un déficit budgétaire contenu à 3% et une inflation à 2%, le focus sera surtout mis sur certaines urgences majeures. Bien évidemment, il s'agit de la mise à niveau des secteurs de la santé et de l'éducation. Deux secteurs qui, à eux seuls, vont se voir attribuer un budget inédit de 140 MMDH. Et ce, en réponse aux manifestations des jeunes de la «Gen Z», en fin septembre et début octobre derniers. D'ailleurs, lors des débats, Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, a promis une «accélération de la construction, de la réhabilitation et de la programmation des hôpitaux» durant la prochaine année. Le volet social semble être l'épine dorsale de ce PLF, contexte politique et social oblige. Pour Nadia Fettah Alaoui, ministre de l'Economie et des Finances, ce «PLF 2026 constitue une étape clé dans la gestion publique, avec le lancement de programmes de développement territorial basés sur la valorisation des spécificités locales, l'opérationnalisation de la régionalisation avancée et le renforcement de la solidarité entre les territoires». Fiscalité S'agissant du volet fiscal, on retiendra, surtout, les 48 amendements introduits par le groupe de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), lors du passage du texte à la Chambre haute. En effet, chez les conseillers, les débats ont permis de pousser le gouvernement à revoir sa disposition initiale sur le prélèvement du revenu à la source de l'IS et de la TVA, qui sera désormais étalé et destiné surtout aux grandes entreprises, histoire d'épargner une grande partie du tissu économique national, qui aurait souffert des mesures prévues par le texte tel qu'introduit en premier lieu par l'Exécutif. De même, malgré les débats enflammés par moment, surtout à l'initiative de l'opposition, certaines mesures de protectionnisme sur les importations dans le domaine médical n'ont pas été levées. On retiendra également que les droits de douane sur les importations de smartphones passent de 17,5% à 2,5% dans la Loi de finances 2026. Enfin, et toujours à l'initiative des députés du patronat, et concernant cette fois les importations de bétails, des amendements ont permis de maintenir l'exonération des droits de douane jusqu'à 300.000 têtes de bovins et 10.000 têtes de camelins.