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Naïma Bouanani, femme lumière | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 03 - 01 - 2013

Naïma Bouanani nous a quittés trop tôt. Cette grande dame qui a consacré sa destinée au 7e art marocain a succombé à la maladie, vendredi 28 décembre 2012. Toujours digne, combative et au cœur de la création cinématographique jusqu'à son ultime souffle, elle travaillait sur le tournage du prochain long-métrage de Jilali Ferhati, qui se tient actuellement à Tétouan. Hommage et sincère pensée à sa famille.
Lumineuse, charismatique, talentueuse, feue Naïma Bouanani, épouse de feu Ahmed Bouanani, a été la pièce maîtresse et privilégiée de la genèse de l'œuvre cinématographique de son époux. Elle a vécu plusieurs vies, tour à tour, directrice de production, costumière, maquilleuse et comédienne pour les nombreux films de feu Ahmed Bouanani, dont on retient le long-métrage « Mirage », réalisé en 1979.
Tout commence avec les courts-métrages «Mémoire 14 » en 1971, « 6/12 » en 1968. Le premier s'inspire d'une poésie homonyme autour de la question de la mémoire collective, tandis que le second dépeint l'éveil de Casablanca, entre 6h du matin et midi, moment encore virginal mâtiné de sons jazz. Le regard de Bouanani à l'affût du pouls battant de la Ville dans « 6/12 », multiple, compose alors avec les images d'archives dans « Mémoire 14 ».
Frondeuse des métiers du cinéma aux premières heures, feue Naïma Bouanani continuait pourtant à défricher et à encourager de jeunes talents. Témoin, le cinéaste Faouzi Bensaïdi, qui l'avait sollicitée pour travailler sur son premier court-métrage « La falaise », lui demandant à ce titre : « Je voudrais que tu y réalises la même chose que pour les films de ton mari ». Qu'à cela ne tienne ! Naïma Bouanani dépl
Naïma Bouanani, productrice, décoratrice et comédienne, nous a quittés vendredi dernier.
oie pour « La falaise » une énergie débordante et une foi jamais démentie.
Passion du partage
Drôle, heureuse de partager le souvenir de cette collaboration, elle confiait en novembre dernier, lors de l'hommage consacrée à l'œuvre de Ahmed Bouanani à la Cinémathèque de Tanger, entourée de Touda Bouanani, leur fille, un de ses tours de maître pour ce film. « Faouzi, avait besoin d'un immense et infini champ de blé. Or, il n'y en n'avait pas à cette saison au nord du pays. Au cours de la nuit qui a précédé le tournage de cette séquence, j'ai récupéré le blé en très grande quantité depuis une autre ville et l'équipe l'a planté durant la nuit. Le lendemain, en voyant ce blé illuminé dans la nuit, Faouzi, stupéfait a dit, « Bismillah arrahman arrahim ! ». Le miracle Naïma avait agi…
Elle fut longtemps sollicitée par la profession. Faouzi Bensaidi lui a rendu un hommage en publiant sur son mur Facebook, « Poème d'amour à Naïma
«, in « Ahmed Bouanani» : Les persiennes «, 1980. Ce magnifique poème est définitivement, la preuve de l'amour inconditionnel, de ces deux âmes rares : Naïma et Ahmed Bouanani.
Pour Faouzi Bensaïdi, difficile de croire à sa triste disparition : « La grande Naima nous a quittés, je n'arrive pas à le croire encore… Belle, forte, lumineuse… éternelle… Elle est partie rejoindre son amoureux de toujours…
« J'aurais aimé n'écrire que des poèmes d'amour
J'aurais aimé moi aussi prendre le matin dans mes bras respirer sa lumière sa rosée Pour m'amuser crever des nuages voler la voie lactée sauter de pétale en pétale… avoir la force du nectar et de la brise J'aurais aimé qu'on morde à pleines dents la poésie comme on mordait à pleines dents les contes, Mais les contes n'ont plus la saveur du fruit… »
Souvenir impérissable
Quant à la cinéaste Narjiss Nejjar, elle nous confie : « Naïma Bouanani n'est pas une femme que l'on croise et que l'on oublie. Elle est de celles qui entrent dans votre vie sur la pointe des pieds et qui n'en sortent jamais. Je l'ai rencontrée il y a treize ans sur le tournage de Souheïl Ben Barka, elle s'occupait de la décoration. À l'époque, je préparais mon premier moyen-métrage « Le miroir du fou » et je cherchais désespérément une femme qui soit à la fois gracieuse, évanescente, intemporelle. J'ai vu Naïma, et c'était elle… Ce fut un tournant dans ma vie, parce qu'il y a des êtres qui vous remplissent sans un mot, juste par une présence et qui vous grandisse d'un coup, d'un seul. Elle était l'humilité sans faux-semblants.
Elle était pétrie aussi d'une incroyable force de caractère. Quand son regard se posait sur moi, je n'avais le droit qu'à une seule chose : ne jamais me tromper ! Pourtant, à chaque fin de séquence, c'est elle qui me chuchotait à l'oreille qu'il me fallait y croire, parce qu'elle croyait en moi, sans réserve.
Quand j'ai présenté mon film au théâtre Mohammed V, feu Ahmed Bouanani, son mari, m'a dit : « Merci de m'avoir permis de tomber amoureux de ma femme une deuxième fois ».
Alors là où tu es, Naïma, que les anges t'entourent et te serrent aussi fort que tu l'as fait pour nous tous, tout le temps où tu nous as aimés ».
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